Elle acquiesce gravement. Elle a l’air épuisé. Elle doit sûrement faire beaucoup d’heures sup. Elle ajoute :
« Vous pouvez compter sur moi, je vais la remettre à sa place. Je suis super bien placé pour ça, elle n’osera même plus enquêté après ça ! »
Rassure-moi, tu n’as pas cherché à dissimuler l’ironie dans ta voix là ? Parce que si c’est le cas, tu as tout foiré. La policière soupire, tourne les talons, te salue, et se retire. Vous êtes dans les couloirs de l’hôpital où séjourne ta nouvelle sœur adorée. Tu espères qu’elle est réveillée, tu auras du mal à tenir en place jusqu’à son réveil. Tu arpentes les longs couloirs blancs, ce que tu détestes cette odeur… Tu sais que la policière s’inquiète réellement pour la jeune détective. Mais tu ne le sais que trop bien : tu ne peux rien faire. Rien du tout. Si ce n’est attendre que cette pourriture se fasse attraper, enfermer, ou tuer. C’est tout ce qui pourra arrêter la Curtis. Ton téléphone sonne. Orpheus… Et dire que tu t’apprêtais à rentrer.
« Elle va comment ? Jack, elle va comment ? Eclate lui sa p’tite gueule de ma part s’il te plait, je risque d’être bien plus violent sinon. »
Petit rire. Il est vraiment remonté. Orpheus sait déjà tout. Il t’a rapidement parlé de l’état qui transcende la jeune détective depuis quelques semaines déjà. Il s’inquiète. Bien plus que la policière de tout à l’heure.
Il raccroche. Rapide… Tu soupires. Tout va trop vite dans cette ville. Tu espères qu’il n’ira pas en parler à Ezequiel, Sam a besoin de se reposer pour le moment. Une personne inquiète, c’est largement suffisant. Tu ouvres la porte après un soupir, et la regardes, allongée dans son lit. Un flash. Très rapide. Tu fermes les yeux, secoues la tête, chassant ce sang, tout ce sang, ces flammes, la douleur, à l’intérieur, à l’extérieur, partout.
Tu prends appui contre le mur, et souris à ta suicidaire favorite. Vous vous connaissez depuis une semaine, mais elle a déjà ce titre, elle devrait se sentir honoré !
« Alors comme ça, on fourre son nez là où ne devrait pas Curtis ? »
Tu te laisses tomber sur une chaise roulante, celle sur laquelle navigue le docteur, et t’approches d’elle rapidement. Tu poses délicatement ta main contre son front, et simules une petit grimace.
« Madame, je suis navrée, vous souffrez de détectivite aiguë. C’est incurable. Et ça peut être mortel. »
Tu lui lances un clin d’œil avec un sourire complice, et ajoutes en chuchotant, dissimulant tes lèvres à l’aide de ta main :
Tu tournes sur ta chaise, croises les jambes au passage, et t’étires. Tu es honoré que tu sois celui que Sam a demandé d’appeler. Vous êtes déjà si proche, haaaan <3
La pauvre. Tu la couvres d’informations alors qu’elle est à peine réveillée, mais ça marche comme ça avec toi ! On te suit, on ne te suit pas, tu n’en as pas grand-chose à carrer ! Tu avances, tu ne t’adaptes pas spécialement aux autres ! Tu as refusé l'affaire parce que tu ne veux pas empiéter sur ses plates-bandes. Tu détestes quand on le fait avec toi, tu ne vois pas pourquoi tu le ferais avec elle. En revanche, avec toi, c'est tout ou rien. Tu ne lui donneras jamais ton avis catégorique sur quoi que ce soit. Soit tu prends l'affaire, soit tu fais comme si elle n'existe pas, il n'y a pas de juste milieu. Tu aimes beaucoup jouer dans les extrêmes.