Polaris
Cheryl ¤ Tulliok
Everything is fine, you're in the mood for a dance
Solaire
Souriant.e
Compréhensible
Ambiverti.e
Hyperactif.ve
Curieux.se
Nom :Malheureux que tu es d'oser poser cette question !
Prénom :Polaris !
Surnom / Alias :Mais nous pouvons aussi t'appeler Pola, ou Petite ours !
Nom angélique / démoniaque :Ophanim !
Origine :Tu viens de Thunder Bay !
Race :Tu es une ange !
Âge d'apparence :D'apparence, tu as 21 ans !
Âge réel :Tu as 296 ans !
Occupation :Tu es une danseuse d'un des plus grands cabarets jamais créés : "Rêveries d'Astrée". Tu étudies aussi en distanciel, suivant un cursus de mode, de couture !
Groupe :Eagles
Prénom :Polaris !
Surnom / Alias :Mais nous pouvons aussi t'appeler Pola, ou Petite ours !
Nom angélique / démoniaque :Ophanim !
Origine :Tu viens de Thunder Bay !
Race :Tu es une ange !
Âge d'apparence :D'apparence, tu as 21 ans !
Âge réel :Tu as 296 ans !
Occupation :Tu es une danseuse d'un des plus grands cabarets jamais créés : "Rêveries d'Astrée". Tu étudies aussi en distanciel, suivant un cursus de mode, de couture !
Groupe :Eagles
Caractère
Polaris. Tu es un petit être d’une douceur rare. On ne saurait l’expliquer comment, mais on se sent naturellement bien avec toi. Pourtant, tu n’es pas non plus dans l’extravagance, tu n’as pas spécialement besoin de faire beaucoup : on sent simplement ta présence lorsque tu es là. C’est ce que tu dégages, ce que tu es.
C’est ce petit air espiègle, malicieux, ce sourire que tu prends lorsque tu réponds, cette manière que tu as de te mouvoir, cette force qui se dégage de toi lorsque tu parles de danse, d’animaux, de sujets qui te passionnent.
C’est cet air révulsé que tu prends lorsque tu sens l’odeur des choux parce que tu détestes le chou et que celui qui t’en fera manger n’est pas encore né ! C’est cette manière que tu as d’applaudir lorsqu’on t’offre une gaufre parce que tu adores les gaufres. C’est cette immense capacité que tu as à remarquer les détails, toujours. A t’attarder sur ce qui peut paraitre insignifiant.
C’est cette main que tu tends à tout ceux qui en ont besoin. Cette voix que tu portes que tout le monde ne peut qu’entendre tant ta rhétorique est bonne, sincère. Ces combats que tu continues de mener, encore et encore. Cette pureté que tu dégages.
Polaris. Juste Polaris. Ce nom qui veut tellement dire pour toi, au point où tu as renié toute autre identité possible. Cette vie que tu mènes et qui, plus que tout, te correspond. Tu ne t’enfermes pas dans une routine, tu détestes la routine, tu peux bouger, tu es libre de tes mouvements, littéralement. Tu as l’impression d’enfin réellement respirer. Vivre.
Tu es quelqu'un de très axée sur l'art : que ce soit la danse, l'expression du corps, le chant, le dessin, tu t'essayes à tout et c'est vrai que c'est vraiment un domaine dans lequel tu as de grandes facilités ! Tout ce qui touche à la science, en revanche... c'est une autre histoire ! Ce qui n'empêche que tu es une très bonne stratège qui a une logique extraordinaire ! C'est simplement que tout le monde ne la comprend pas toujours... mais tes plans fonctionnentpresque toujours, tu es quelqu'un de confiance et de fiable !
Excepté en ce qui concerne les papiers à garder. Les feuilles volantes, elles sont vouées à disparaitre. Tu n'es pas spécialement bordélique, c'est simplement que quand l'envie te prend de faire des avions en papier pour les envoyer chez le voisin d'en face, tu ne regardes pas spécialement ce que tu envoies, partant du principe que cette feuille sur laquelle tu dessines est très probablement une feuille de brouillon...
Enfin bref ! C’est la plus belle des histoires que tu es en train d’écrire, tu le sens. Une histoire qui sera des plus importantes, qui te marquera à jamais, tu le sais.
Petit point physique :
> 1m67
> Cheveux légèrement ondulés, courts, roux.
> Yeux marrons
C’est ce petit air espiègle, malicieux, ce sourire que tu prends lorsque tu réponds, cette manière que tu as de te mouvoir, cette force qui se dégage de toi lorsque tu parles de danse, d’animaux, de sujets qui te passionnent.
C’est cet air révulsé que tu prends lorsque tu sens l’odeur des choux parce que tu détestes le chou et que celui qui t’en fera manger n’est pas encore né ! C’est cette manière que tu as d’applaudir lorsqu’on t’offre une gaufre parce que tu adores les gaufres. C’est cette immense capacité que tu as à remarquer les détails, toujours. A t’attarder sur ce qui peut paraitre insignifiant.
C’est cette main que tu tends à tout ceux qui en ont besoin. Cette voix que tu portes que tout le monde ne peut qu’entendre tant ta rhétorique est bonne, sincère. Ces combats que tu continues de mener, encore et encore. Cette pureté que tu dégages.
Polaris. Juste Polaris. Ce nom qui veut tellement dire pour toi, au point où tu as renié toute autre identité possible. Cette vie que tu mènes et qui, plus que tout, te correspond. Tu ne t’enfermes pas dans une routine, tu détestes la routine, tu peux bouger, tu es libre de tes mouvements, littéralement. Tu as l’impression d’enfin réellement respirer. Vivre.
Tu es quelqu'un de très axée sur l'art : que ce soit la danse, l'expression du corps, le chant, le dessin, tu t'essayes à tout et c'est vrai que c'est vraiment un domaine dans lequel tu as de grandes facilités ! Tout ce qui touche à la science, en revanche... c'est une autre histoire ! Ce qui n'empêche que tu es une très bonne stratège qui a une logique extraordinaire ! C'est simplement que tout le monde ne la comprend pas toujours... mais tes plans fonctionnent
Excepté en ce qui concerne les papiers à garder. Les feuilles volantes, elles sont vouées à disparaitre. Tu n'es pas spécialement bordélique, c'est simplement que quand l'envie te prend de faire des avions en papier pour les envoyer chez le voisin d'en face, tu ne regardes pas spécialement ce que tu envoies, partant du principe que cette feuille sur laquelle tu dessines est très probablement une feuille de brouillon...
Enfin bref ! C’est la plus belle des histoires que tu es en train d’écrire, tu le sens. Une histoire qui sera des plus importantes, qui te marquera à jamais, tu le sais.
Petit point physique :
> 1m67
> Cheveux légèrement ondulés, courts, roux.
> Yeux marrons
Histoire
Darling, all of the city lights never shine as bright as ur eyes
1727 – France : Dernière chaque grand homme se cache une femme… qui danse.
13 avril 1727. Ta mère te prend dans ses bras, lâchant quelques rires malgré la douleur qui lui déchire encore les entrailles. Tu es moche. Comme chaque bébé. Tu hurles. Comme chaque bébé. Puis tu t’endors. Comme chaque bébé. Tu as probablement eu la jaunisse ou tu ne sais quelle maladie, comme n’importe quel bébé.
C’est en grandissant que chaque personne de ton entourage a compris à quel point tu pouvais être différente de chaque enfant. Différente, ce n’est pas vraiment le mot. Disons simplement que tu avais ta propre bulle. Qu’il arrivait souvent qu’on te retrouve tapie sous les tables pendant ces repas que tu as toujours trouvé bien trop long, à jouer avec des tasses, avec des cuillères, avec tout ce qui te tombait sous la main. A observer cette fourmi qui avançait silencieusement, à la protéger des regards bien trop distraits des adultes qui estimaient sûrement que sa vie ne valait pas la peine d’être protégée, mais toi, petite étoile que tu as toujours été, tu refusais de les laisser la maltraiter ! Encore pire : la tuer !
Ces scènes-là se sont toujours déroulés sous le regard protecteur de ta mère. Tu ne te souviens plus de son prénom, mais tu te souviens de son odeur, de sa voix qui te contait des histoires qui te faisaient rêver le soir. Tu te souviens de ces tentes que vous construisiez alors que ton père lisait à côté. Tu te souviens de ces courses que vous avez fait dans les longs couloirs. Ceux qui te donnaient la nausée quand tu étais encore plus petite eh bien maintenant, tu arrivais à les maitriser !!
Mais ce dont tu te souviens surtout, c’est la manière qu’elle avait de danser. Avec ton père surtout. Toi, la danse, c’est toujours ce qui t’a animé. Et franchement, tu as toujours excellé en la matière. C’est un peu ta manière à toi de t’exprimer, faut dire que depuis toujours, tu n’es pas une grande bavarde !
Alors personne n’a été étonné que tu tombes follement amoureuse de ce danseur. Danseur dont tu entends encore parler au 21ème siècle, non pas sans une touche d’amertume. Il manque une grosse partie de l’histoire, mais tu vas la raconter.
Jean-George Noverre. Comment vous vous êtes rencontrés ? Probablement en dansant. C’est aussi comme ça que vous êtes tombés amoureux l’un de l’autre. Que vous avez appris à vous connaitre. En dansant.
C’est en te regardant danser qu’il a conçu la forme du ballet moderne. Initialement, c’est ton idée. Idée que tu lui as initialement complètement laissée pour la simple raison que lui allait être plus écouté que toi. Puis que tu n’as jamais cherché le succès : toi, tout ce que tu voulais, tout ce que tu veux, c’est danser. C’est provoquer toutes ces émotions que tu vois sur les visages des spectateurs, c’est les laisser entrer dans ta bulle, de les laisser accéder à cette forme de magie bien particulière que tu crées lorsque tu danses.
Lui, c’est une forme de pouvoir qu’il a toujours recherché. De la reconnaissance. Une forme d’immortalité. Tu ne t’es rendu compte que trop tard de l’homme qu’il a réellement été. Bien trop tard. Lorsque ce dernier est entré dans votre chambre, ce soir-là. Tu l’as accueilli, comme à ton habitude, allant l’embrasser. Et son visage… c’était celui d’un fou. Celui d’un fou qui a semblé persuader que tu allais dévoiler votre petit secret. Que tout le monde allait savoir qu’il n’était pas le réel créateur de cette forme. Que ce génie ne venait pas de lui. Que tu étais bien plus que les mains, bien plus que sa muse. Que la réelle artiste, ça a toujours été toi.
Alors vous avez entamé votre dernière danse. Tu aurais pu la mener. Mais tu ne voulais pas : tu as compris à ce moment-là qu’un de vous deux devait y passer. Par amour, ou peut-être bien par bêtise, tu l’as pardonné lorsque tu as senti ce poison se répandre dans tes veines et éteindre la jeune flamme que tu étais encore.
1923 - France : Take me to Church.
Bon, tu as mis un peu de temps à revenir mais c’est plein de joie que tu as reposé les pieds sur terre ! Tu as directement repris la danse, toujours sous les regards remplis d’amour de tes parents. Cette vie-là a commencé dans un milieu bien moins luxurieux que la dernière. Et ça t’allait très bien ! Humble fermière d’une petite ville proche de Paris, tu n’as commencé à faire des remouds que lorsque les nazis sont arrivés en France.
A ce moment-là, tu vivais ta vie d’étudiante, tu dansais de temps à autre dans quelques endroits mais rien de réellement significatif. Tu es tombée follement amoureuse d’une femme et ce de manière purement réciproque. Et même si c’était assez mal vu à l’époque, elle et toi vous assumiez. A vos risques et périls, mais vous étiez au-devant de toutes les manifestations, au-devant de chaque attaque contre l’étroitesse d’esprit.
Et c’est quelque chose qui n’a pas changé lorsque les nazis ont envahi Paris. Alors elles l’ont fait de manière bien plus discrète. Enfin… Cela dépend… tu n’as par exemple pas hésiter à donner une représentation de danse où tu arborais fièrement une jolie moustache que tout le monde connaissait que trop bien en dansant d’une manière carrément grotesque.
Rose et toi saviez. Vous saviez très bien ce que vous risquiez. En vous embrassant dans la rue, au risque de tomber sur des agents SS : vous vous en foutiez. C’était un risque à prendre. C’était un risque que vous preniez. Le tout en dansant, encore et toujours ! Et en vous aimant, follement.
Il y a eu un premier bouleversement. L’un des démons qui composait les élites de vos très chers oppresseurs a semblé se pencher tout particulièrement sur ton cas. Il semblait en avoir terminé avec les autres grands de la résistance et la véritable ombre que tu étais l’a attiré. Tuer l’insaisissable. Une chose est sûre, il aimait le défi ! Toi aussi. Tu ne faisais pas le poids face à lui et tu le savais que trop bien. Alors tant bien que mal, tu l’évitais. Tu continuais de jouer avec eux, de les rendre complètement fou, en restant néanmoins le plus éloigné du démon.
Et après quelques années de rivalité, il t’a eu. Il vous a eu, parce que c’est ensemble que Rose et toi êtes tombées. Et tu as eu l’immense honneur d’être éliminé par lui, en personne. Enfin, plus ou moins. En réalité, vous aviez la fameuse petite pilule dans la bouche, celle qui allait l’empêcher de te voler ton essence. Mais ça t’a laissé le temps de discuter avec lui.
Et de promettre à Rose que peut-être, dans une vie future, tu l’emmènerais à l’Eglise.
Définitivement, tu avais un faible pour la mort par empoisonnement.
19 août 2001 - France :
De tous les cadeaux que cette vie aurait pu te faire, naitre dans cet endroit est de très loin le plus beau de tous. « Les rêveries d’Astrée ». Astrée, c’est la matriarche des lieux, celle qui gère tout ! C’est elle qui a fondé cet endroit. Et c’est ta mère ! Ici, chaque danseuse a le nom d’une étoile ou d’une constellation. Vous vivez constamment ensemble. Les spectacles, vous les donnez ensemble, chacune votre tour.
Polaris. C’est le nom qu’elles t’ont donné. Elles l’ont choisi ensemble. Elles ont mis un peu de temps, d’ailleurs…
Tu as grandi dans une bienveillance immense. Elles t’ont éduqué à l’amour le plus pur, le plus grand. Elles t’ont applaudi lorsque tu as porté tes premières robes, tes premiers jeans. Elles ont ris lorsque tu leurs volais leurs chaussures. Elles t’ont vénéré lorsque tu as réussi à sauver cette pauvre plante qu’Astrée a manqué de noyer. Et surtout : elles t’ont encouragé à danser, encore et encore. Elles ne t’ont jamais forcé, non : c’est toi qui te lançais sur la table systématiquement et qui entamais ces numéros dont toi seule à la clef. Elles ne voulaient pas encore que tu te donnes en spectacle, parce que tu étais encore trop jeune, que tes os n’étaient pas assez robustes, que ça risquait de t’empêcher de danser sur le long terme. Mais toi, tu ne vivais que pour ça : le jour où tu allais pouvoir monter sur scène où tu les voyais chaque soir. Elles étaient toutes si belles ! Tu en as rêvé, de ce moment.
C’est à tes 18 ans qu’il est enfin arrivé. Tu as enfilé une tenue tout bonnement sublime. Tu te souviens de cette coiffe que tu portais, ornée de plusieurs constellations. De cette robe patineuse qui suivait parfaitement tes mouvements : en réalité, tu l’as volé à ta mère, cette robe. Ça te rassurait, d’une certaine manière. Tu étais terriblement angoissée.
Astrée est arrivée derrière toi, t’a pris par les épaules :
« Alors, ma petite ours, tu es prête ? »
Tu te souviens, tes yeux sont restés rivés sur le beau rideau, encore fermé. Tu t’es sentie faible, tu as cru que tes jambes allaient lâcher.
« Je ne sais pas… Vous êtes toute si incroyable, et si ça se passait mal ? Et si les émotions que je transmets ne sont pas celles que je veux ? Si je tombe ? »
Elle a ri. Toi, ça t’a un peu perturbé sur le coup. Elle t’a attrapé le menton pour que tu la regardes droit dans les yeux :
« Mon étoile… est-ce que tu sais pourquoi tu t’appelles Polaris ? (tu as marqué une négation de la tête) Alors je vais t’expliquer… il nous a fallu que quelques jours pour remarquer que tu étais différente des autres. Polaris, de la constellation de la petite ours, c’est l’étoile qui brille le plus fort… plus tu as grandi, puis ça s’est confirmé : de toutes les étoiles, tu es la reine. Alors ne doutes pas de toi : tu es une excellente danseuse, tu dégages quelque chose que personne ici ne peut expliquer. Lorsque tu danses, tous les regards ne peuvent que se diriger vers toi : alors oui, la technique n’est pas parfaite. Mais personne ne t’a jamais demandé d’être parfaite : tu es toi. Et je t’assure que c’est largement suffisant : alors monte sur cette scène et brille, brille comme tu sais si bien le faire. Ne force rien : tu es le miracle dont chacun a besoin ici. Amuse-toi ! »
Tu as souri. Tu l’as enlacé. Puis tu es passée sous la lumière des projecteurs. Le cabaret était bondé. Une nouvelle étoile, ce n’est pas quelque chose qui se loupe. Et tu as commencé ton numéro. Et comme ta mère l’a prédit : tu as brillé. Au fur et à mesure des années, ta technique s’est peaufinée, tes numéros aussi. Tu as voyagé, ce qui t’a permis de trouver l’inspiration nécessaire pour viser toujours plus haut.
A tes 20 ans, tu as ressenti le besoin de commencer des études. Tu en as parlé aux autres qui ne s’y sont absolument pas opposés. Tu as simplement préféré prendre un cursus en distanciel, ne te sentant pas d’aller t’asseoir à une table pour écouter un prof parler pendant des heures : ça, ce n’est pas toi ! A côté, tu es entrée chez les Eagles grâce à un ami : on n’y peut rien, tu as toujours eu besoin de t’engager dans quelque chose ! Tu es toujours au-devant des manifestations, pleine d’initiatives, de gentillesse. Une personne un peu aléatoire qui tient les nouvelles technologies en horreur ! Tu as dû t’y conformer mais ça ne te plait vraiment pas !
De toute façon, du moment que tu danses, tu es la plus heureuse des petites anges du monde !
13 avril 1727. Ta mère te prend dans ses bras, lâchant quelques rires malgré la douleur qui lui déchire encore les entrailles. Tu es moche. Comme chaque bébé. Tu hurles. Comme chaque bébé. Puis tu t’endors. Comme chaque bébé. Tu as probablement eu la jaunisse ou tu ne sais quelle maladie, comme n’importe quel bébé.
C’est en grandissant que chaque personne de ton entourage a compris à quel point tu pouvais être différente de chaque enfant. Différente, ce n’est pas vraiment le mot. Disons simplement que tu avais ta propre bulle. Qu’il arrivait souvent qu’on te retrouve tapie sous les tables pendant ces repas que tu as toujours trouvé bien trop long, à jouer avec des tasses, avec des cuillères, avec tout ce qui te tombait sous la main. A observer cette fourmi qui avançait silencieusement, à la protéger des regards bien trop distraits des adultes qui estimaient sûrement que sa vie ne valait pas la peine d’être protégée, mais toi, petite étoile que tu as toujours été, tu refusais de les laisser la maltraiter ! Encore pire : la tuer !
Ces scènes-là se sont toujours déroulés sous le regard protecteur de ta mère. Tu ne te souviens plus de son prénom, mais tu te souviens de son odeur, de sa voix qui te contait des histoires qui te faisaient rêver le soir. Tu te souviens de ces tentes que vous construisiez alors que ton père lisait à côté. Tu te souviens de ces courses que vous avez fait dans les longs couloirs. Ceux qui te donnaient la nausée quand tu étais encore plus petite eh bien maintenant, tu arrivais à les maitriser !!
Mais ce dont tu te souviens surtout, c’est la manière qu’elle avait de danser. Avec ton père surtout. Toi, la danse, c’est toujours ce qui t’a animé. Et franchement, tu as toujours excellé en la matière. C’est un peu ta manière à toi de t’exprimer, faut dire que depuis toujours, tu n’es pas une grande bavarde !
Alors personne n’a été étonné que tu tombes follement amoureuse de ce danseur. Danseur dont tu entends encore parler au 21ème siècle, non pas sans une touche d’amertume. Il manque une grosse partie de l’histoire, mais tu vas la raconter.
Jean-George Noverre. Comment vous vous êtes rencontrés ? Probablement en dansant. C’est aussi comme ça que vous êtes tombés amoureux l’un de l’autre. Que vous avez appris à vous connaitre. En dansant.
C’est en te regardant danser qu’il a conçu la forme du ballet moderne. Initialement, c’est ton idée. Idée que tu lui as initialement complètement laissée pour la simple raison que lui allait être plus écouté que toi. Puis que tu n’as jamais cherché le succès : toi, tout ce que tu voulais, tout ce que tu veux, c’est danser. C’est provoquer toutes ces émotions que tu vois sur les visages des spectateurs, c’est les laisser entrer dans ta bulle, de les laisser accéder à cette forme de magie bien particulière que tu crées lorsque tu danses.
Lui, c’est une forme de pouvoir qu’il a toujours recherché. De la reconnaissance. Une forme d’immortalité. Tu ne t’es rendu compte que trop tard de l’homme qu’il a réellement été. Bien trop tard. Lorsque ce dernier est entré dans votre chambre, ce soir-là. Tu l’as accueilli, comme à ton habitude, allant l’embrasser. Et son visage… c’était celui d’un fou. Celui d’un fou qui a semblé persuader que tu allais dévoiler votre petit secret. Que tout le monde allait savoir qu’il n’était pas le réel créateur de cette forme. Que ce génie ne venait pas de lui. Que tu étais bien plus que les mains, bien plus que sa muse. Que la réelle artiste, ça a toujours été toi.
Alors vous avez entamé votre dernière danse. Tu aurais pu la mener. Mais tu ne voulais pas : tu as compris à ce moment-là qu’un de vous deux devait y passer. Par amour, ou peut-être bien par bêtise, tu l’as pardonné lorsque tu as senti ce poison se répandre dans tes veines et éteindre la jeune flamme que tu étais encore.
1923 - France : Take me to Church.
Bon, tu as mis un peu de temps à revenir mais c’est plein de joie que tu as reposé les pieds sur terre ! Tu as directement repris la danse, toujours sous les regards remplis d’amour de tes parents. Cette vie-là a commencé dans un milieu bien moins luxurieux que la dernière. Et ça t’allait très bien ! Humble fermière d’une petite ville proche de Paris, tu n’as commencé à faire des remouds que lorsque les nazis sont arrivés en France.
A ce moment-là, tu vivais ta vie d’étudiante, tu dansais de temps à autre dans quelques endroits mais rien de réellement significatif. Tu es tombée follement amoureuse d’une femme et ce de manière purement réciproque. Et même si c’était assez mal vu à l’époque, elle et toi vous assumiez. A vos risques et périls, mais vous étiez au-devant de toutes les manifestations, au-devant de chaque attaque contre l’étroitesse d’esprit.
Et c’est quelque chose qui n’a pas changé lorsque les nazis ont envahi Paris. Alors elles l’ont fait de manière bien plus discrète. Enfin… Cela dépend… tu n’as par exemple pas hésiter à donner une représentation de danse où tu arborais fièrement une jolie moustache que tout le monde connaissait que trop bien en dansant d’une manière carrément grotesque.
Rose et toi saviez. Vous saviez très bien ce que vous risquiez. En vous embrassant dans la rue, au risque de tomber sur des agents SS : vous vous en foutiez. C’était un risque à prendre. C’était un risque que vous preniez. Le tout en dansant, encore et toujours ! Et en vous aimant, follement.
Il y a eu un premier bouleversement. L’un des démons qui composait les élites de vos très chers oppresseurs a semblé se pencher tout particulièrement sur ton cas. Il semblait en avoir terminé avec les autres grands de la résistance et la véritable ombre que tu étais l’a attiré. Tuer l’insaisissable. Une chose est sûre, il aimait le défi ! Toi aussi. Tu ne faisais pas le poids face à lui et tu le savais que trop bien. Alors tant bien que mal, tu l’évitais. Tu continuais de jouer avec eux, de les rendre complètement fou, en restant néanmoins le plus éloigné du démon.
Et après quelques années de rivalité, il t’a eu. Il vous a eu, parce que c’est ensemble que Rose et toi êtes tombées. Et tu as eu l’immense honneur d’être éliminé par lui, en personne. Enfin, plus ou moins. En réalité, vous aviez la fameuse petite pilule dans la bouche, celle qui allait l’empêcher de te voler ton essence. Mais ça t’a laissé le temps de discuter avec lui.
Et de promettre à Rose que peut-être, dans une vie future, tu l’emmènerais à l’Eglise.
Définitivement, tu avais un faible pour la mort par empoisonnement.
19 août 2001 - France :
De tous les cadeaux que cette vie aurait pu te faire, naitre dans cet endroit est de très loin le plus beau de tous. « Les rêveries d’Astrée ». Astrée, c’est la matriarche des lieux, celle qui gère tout ! C’est elle qui a fondé cet endroit. Et c’est ta mère ! Ici, chaque danseuse a le nom d’une étoile ou d’une constellation. Vous vivez constamment ensemble. Les spectacles, vous les donnez ensemble, chacune votre tour.
Polaris. C’est le nom qu’elles t’ont donné. Elles l’ont choisi ensemble. Elles ont mis un peu de temps, d’ailleurs…
Tu as grandi dans une bienveillance immense. Elles t’ont éduqué à l’amour le plus pur, le plus grand. Elles t’ont applaudi lorsque tu as porté tes premières robes, tes premiers jeans. Elles ont ris lorsque tu leurs volais leurs chaussures. Elles t’ont vénéré lorsque tu as réussi à sauver cette pauvre plante qu’Astrée a manqué de noyer. Et surtout : elles t’ont encouragé à danser, encore et encore. Elles ne t’ont jamais forcé, non : c’est toi qui te lançais sur la table systématiquement et qui entamais ces numéros dont toi seule à la clef. Elles ne voulaient pas encore que tu te donnes en spectacle, parce que tu étais encore trop jeune, que tes os n’étaient pas assez robustes, que ça risquait de t’empêcher de danser sur le long terme. Mais toi, tu ne vivais que pour ça : le jour où tu allais pouvoir monter sur scène où tu les voyais chaque soir. Elles étaient toutes si belles ! Tu en as rêvé, de ce moment.
C’est à tes 18 ans qu’il est enfin arrivé. Tu as enfilé une tenue tout bonnement sublime. Tu te souviens de cette coiffe que tu portais, ornée de plusieurs constellations. De cette robe patineuse qui suivait parfaitement tes mouvements : en réalité, tu l’as volé à ta mère, cette robe. Ça te rassurait, d’une certaine manière. Tu étais terriblement angoissée.
Astrée est arrivée derrière toi, t’a pris par les épaules :
« Alors, ma petite ours, tu es prête ? »
Tu te souviens, tes yeux sont restés rivés sur le beau rideau, encore fermé. Tu t’es sentie faible, tu as cru que tes jambes allaient lâcher.
« Je ne sais pas… Vous êtes toute si incroyable, et si ça se passait mal ? Et si les émotions que je transmets ne sont pas celles que je veux ? Si je tombe ? »
Elle a ri. Toi, ça t’a un peu perturbé sur le coup. Elle t’a attrapé le menton pour que tu la regardes droit dans les yeux :
« Mon étoile… est-ce que tu sais pourquoi tu t’appelles Polaris ? (tu as marqué une négation de la tête) Alors je vais t’expliquer… il nous a fallu que quelques jours pour remarquer que tu étais différente des autres. Polaris, de la constellation de la petite ours, c’est l’étoile qui brille le plus fort… plus tu as grandi, puis ça s’est confirmé : de toutes les étoiles, tu es la reine. Alors ne doutes pas de toi : tu es une excellente danseuse, tu dégages quelque chose que personne ici ne peut expliquer. Lorsque tu danses, tous les regards ne peuvent que se diriger vers toi : alors oui, la technique n’est pas parfaite. Mais personne ne t’a jamais demandé d’être parfaite : tu es toi. Et je t’assure que c’est largement suffisant : alors monte sur cette scène et brille, brille comme tu sais si bien le faire. Ne force rien : tu es le miracle dont chacun a besoin ici. Amuse-toi ! »
Tu as souri. Tu l’as enlacé. Puis tu es passée sous la lumière des projecteurs. Le cabaret était bondé. Une nouvelle étoile, ce n’est pas quelque chose qui se loupe. Et tu as commencé ton numéro. Et comme ta mère l’a prédit : tu as brillé. Au fur et à mesure des années, ta technique s’est peaufinée, tes numéros aussi. Tu as voyagé, ce qui t’a permis de trouver l’inspiration nécessaire pour viser toujours plus haut.
A tes 20 ans, tu as ressenti le besoin de commencer des études. Tu en as parlé aux autres qui ne s’y sont absolument pas opposés. Tu as simplement préféré prendre un cursus en distanciel, ne te sentant pas d’aller t’asseoir à une table pour écouter un prof parler pendant des heures : ça, ce n’est pas toi ! A côté, tu es entrée chez les Eagles grâce à un ami : on n’y peut rien, tu as toujours eu besoin de t’engager dans quelque chose ! Tu es toujours au-devant des manifestations, pleine d’initiatives, de gentillesse. Une personne un peu aléatoire qui tient les nouvelles technologies en horreur ! Tu as dû t’y conformer mais ça ne te plait vraiment pas !
De toute façon, du moment que tu danses, tu es la plus heureuse des petites anges du monde !
Derrière l'écran
Si Polaris est du genre pacifiste, sachez que le premier qui dit du mal d'elle se prend une bombe atomique en plein dans la figure