Orph/PNJ
s o r r y...
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Une ombre qui patiente à l’orée d’un bois. Tous les soirs, à la même heure. Je t’ai vu, je t’ai suivi. Sonne enfin l’heure de notre rencontre. Tu m’as attendu sans le savoir, sans me connaitre. Je t’ai attendu, je le savais, je te connaissais. Ou peut-être pas, j’avoue que je me perds. Suis-je au bon endroit, est-ce le bon moment ? La douceur de mon arme dans la paume de ma main. Le léger vent qui fait flotter une de mèches flamboyantes qui compose ma chevelure, camouflée sous mon épaisse capuche. Mon souffle forme de petits nuages blancs. Je regarde le rayon de lune qui traverse les épais branchages.
Ce soir, je patiente. Tout mon corps tremble. Est-ce d’impatience ? Est-ce de la joie ? De la colère ? De la tristesse ? J’ai peur. Comme toujours, me direz-vous. J’ai peur, mais je ne sais pas de quoi. J’ai peur, mais je sais qu’il ne le sentira pas. Je sais que mon regard ne me trahira pas. Je sais que mon comportement ne laissera pas croire que je suis facilement dominable. Je le sais, et pourtant, ce soir, je suis envahi par la peur. J’ai eu le temps de m’y préparer psychologiquement, j’ai même révisé face à mon miroir. J’ai eu le temps d’appréhender ce moment au mieux. J’ai eu le temps de m’entrainer. J’ai eu le temps… Mais je ne l’ai plus. Il arrive. Il est vif, déterminé. Et moi, j’ai peur. J’ai peur, mais j’ai l’air d’être aussi assuré que lui.
Nos regards se croisent. Mon souffle se coupe. Je suis désolé. Ce n’est pas ce que je voulais, ce n’est pas ce que j’ai voulu. Nos regards se sont déjà croisés. Et je ne veux pas que tu comprennes. Je ne veux pas avoir à faire face à ça… Mais je le dois. Il faut que cette histoire se termine pour que je puisse vivre en paix. Ai-je le droit de vivre en paix ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai peur.
Il m’a senti. Il m’a vu. M’a-t-il reconnu ? Je suis un menteur quand je dis que tu ne me connais pas, ça remonte simplement… Je me mens à moi-même sur cette histoire. Mais ce n’est pas grave. Ça ne l’est plus. Je dois avancer, je dois vaincre la peur, je dois vaincre ce regard. C’est moi qui suis un démon de second rang, c’est toi qui devrais me craindre, et pourtant… Et pourtant, j’ai peur de toi, mon jeune ami. Je crains ton regard. Je crains ton jugement. Je te crains, tes pas ont l’odeur de la mort, ton souffle semble coupé.
Mon visage est dissimulé sous un masque. Je retarde ce moment fatidique où tu me reconnaitras. Je retarde ce moment fatidique où tu me confronteras au fait. Tout aurait pu se passer différemment si j’avais agi en homme. Mais ça n’a pas été le cas.
Un sourire étire mes lèvres, et je braque mon flingue sur toi. Je tire. La balle te frôle. Je suis un bon tireur : j’ai fait exprès. Je t’ai provoqué, je veux que tu me suives. J’ai peur. Je veux que tu me suives, plus profond encore dans cette forêt épaisse. Je veux connaitre l’issue de ce combat, mais j’ai peur.
Tu sembles ne pas comprendre. Tu sembles perdu. Tu sembles vivant. Animé par une tonne de sentiments que je ne connais plus. Je fais un pas en arrière, et je tire une nouvelle fois. Mon sourire s’agrandit. Je suis fou. Je suis complètement barge. Sonne dans ma tête un requiem incessant, une douce envie de mourir. Je suis attiré par les Enfers, mais je n’y peux rien. J’y suis destiné, j’y suis né.
Je lève une main, et siffle. Une chanson que tu connais. Que nous connaissons. Je lève légèrement le masque, et plaque un doigt contre ma bouche. « Chut… » Oui, dors. Oublie toute cette histoire. Je l’aimerai. Mais je sais que tu ne peux pas, je te comprends, moi aussi, j’ai perdu des êtres chers. Je suis désolé, tu n’étais qu’un enfant. « Allez, p’tit cœur… Dansons ensemble. »
C’est ma voix. Oui, c’est la mienne. Sens-tu sa douceur, dissimulée derrière ce petit grain ? Elle résonne dans la petit clairière. Je sens ta colère. Tu empestes la colère. Et j’aime ça. Je suis désolé, c’est dans ma nature, je m’en nourris. La tienne est particulièrement puissante, et je m’en veux si elle est là, c’est en parti de ma faute. Je suis sûr que tu comprendras. « As-tu toujours un aussi bon flair, chiot des sables ? »
Je sais que ça n’a jamais été ton surnom. J’espère que tu parviendras à discerner l’ironie dans ma vie. Je te provoque simplement, j’attise ta curiosité. Mes gestes sont assurés, je continue de reculer, et disparais dans la pénombre. Tu me regardes encore quelques instants, je bondis agilement… Et voilà. Tu me cours après. Tu es tombé dans le filet. J’ai eu besoin que de quelques mots. Quelques souvenirs. Tu es facilement manipulable. Je suis désolé. Tu me fais peur, et pourtant, une partie de moi se satisfait de ta souffrance. Je suis vraiment désolé, c’est plus fort que moi… Tu n’es pas le seul à ne pas avoir choisi d’être comme ça.
Elle arrivera. Elle finira par arriver. Et tu deviendras le cadet de mes soucis. Sa colère à elle est pure, sincère, honnête. Sa souffrance est toute autre : c’est une femme qui aime. Je l’attends. Je t’attends.
Pardon, je me dissipe encore. Tu me cours toujours après. Tu es encore lent. Plus lent que moi. Tu es en revanche agile. Sur le long terme, tu finirais probablement par me rattraper. Je suis dans ton élément. Je lâche un rire, attrape une branche, et me hisse dans l’arbre. Je saute rapidement sur un autre tronc. Et je répète ce mouvement un bon nombre de fois. Je te perds. Enfin non. C’est toi qui finis par me perdre du regard. Tu pousses un râle. Mais je suis toujours là, tapis dans l’ombre. Ce n’est pas grave, j’ai dupé bien plus fort que toi petit cœur. C’est mon boulot d’apprivoiser l’obscurité. Je suis un inconnu aux yeux de ce qui voient. Toi, tu ne vois pas. Tu es aveugle. Tu ne comprends rien. Alors pour toi, je n’existe même pas, je ne suis qu’une hallucination qui passe sans laisser de trace. Mais… Tu vas avoir l’immense honneur d’engager une discussion avec moi.
Je m’assois sur la branche solide, laissant mes jambes naviguées dans le vide. Une nouvelle balle fuse, traverse l’air, te frôle. Tu te retournes. Non, tu ne peux pas me voir. Mon aura est quasiment imperceptible, surtout pour un bâtard aussi jeune que toi. « Elle s’appelle Sam c’est ça ? Ta faiblesse, elle s’appelle Sam ? »
Il pose les yeux dans ma direction. Quoi, il m’a vu ? Je lâche un petit rire, et me laisse tomber de mon perchoir. Surprenant, p’tit gars. Tu es surprenant. Et terrifiant. Mais tu ne connais pas les sentiments que tu me procures.
Tu me plais. J’adore ressentir toute cette peur. J’adore ce frisson qui traverse ma colonne vertébrale, il me satisfait. C’est du plaisir que je ressens lorsque je suis submergé par autant de sentiments négatifs. Je lâche un grand rire, et mon arme se braque à nouveau sur le bâtard. Tu serais surpris de la rapidité d’utilisation de ces merdes lorsqu’elles sont entre de bonnes mains : si tu n’es pas encore touché, c’est parce que je ne le veux pas. Sinon, tu serais déjà au sol. « Je vise toujours juste~ »
Tu es impressionnant. Si je n’avais pas autant d’affinité avec la colère, je n’aurais pas deviné que ce prénom était le bon. Un homme amoureux est un homme bête : mais pas toi. Tu ne laisses rien paraitre. Tu n’as même pas froncé le sourcil : cette femme est en sécurité avec toi. Je le savais déjà : c’est pour ça que tu me terrifies. Jusqu’à quel point es-tu capable de manipuler ? As-tu conscience de qui je suis, de quel démon te fait face ? Si c’est le cas : ta colère pourrait être une pièce montée. Mais, pour le coup, c’est te sur estimer que de penser ça. Et me sous-estimer, par la même occasion.
Je retire ma capuche, libérant ma longue chevelure flamboyante. Je tire doucement sur le masque, et le retire. Je te lance, tu le rattrapes habilement. Tu le retournes. Tu as vite compris. Cette fois-ci, tu ne restes pas impassible. Ton regard bordé de larme se braque sur moi.
Tu étais déjà en colère. Mais cette fois-ci, tout prend une proportion disproportionné. Elle envahit les lieux. Le chiot devient un loup féroce, tout ton visage n’est que haine. Tout cela… me fait éclater de rire. Moi aussi, je dois effacer une petite larme. Je suis désolé. C’est plus fort que moi. J’étends les bras, et me penche légèrement : « Tu m’as reconnu ! Après toutes ces années ! Oui, Orpheus ! »
Je tire une référence, ma longue chevelure fait disparaitre mon visage. Lorsque je le relève, mes yeux se détachent des mèches, je garde le dos courbé : « Je suis un des meurtriers de ton père~ »
Ce soir, je patiente. Tout mon corps tremble. Est-ce d’impatience ? Est-ce de la joie ? De la colère ? De la tristesse ? J’ai peur. Comme toujours, me direz-vous. J’ai peur, mais je ne sais pas de quoi. J’ai peur, mais je sais qu’il ne le sentira pas. Je sais que mon regard ne me trahira pas. Je sais que mon comportement ne laissera pas croire que je suis facilement dominable. Je le sais, et pourtant, ce soir, je suis envahi par la peur. J’ai eu le temps de m’y préparer psychologiquement, j’ai même révisé face à mon miroir. J’ai eu le temps d’appréhender ce moment au mieux. J’ai eu le temps de m’entrainer. J’ai eu le temps… Mais je ne l’ai plus. Il arrive. Il est vif, déterminé. Et moi, j’ai peur. J’ai peur, mais j’ai l’air d’être aussi assuré que lui.
Nos regards se croisent. Mon souffle se coupe. Je suis désolé. Ce n’est pas ce que je voulais, ce n’est pas ce que j’ai voulu. Nos regards se sont déjà croisés. Et je ne veux pas que tu comprennes. Je ne veux pas avoir à faire face à ça… Mais je le dois. Il faut que cette histoire se termine pour que je puisse vivre en paix. Ai-je le droit de vivre en paix ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J’ai peur.
Il m’a senti. Il m’a vu. M’a-t-il reconnu ? Je suis un menteur quand je dis que tu ne me connais pas, ça remonte simplement… Je me mens à moi-même sur cette histoire. Mais ce n’est pas grave. Ça ne l’est plus. Je dois avancer, je dois vaincre la peur, je dois vaincre ce regard. C’est moi qui suis un démon de second rang, c’est toi qui devrais me craindre, et pourtant… Et pourtant, j’ai peur de toi, mon jeune ami. Je crains ton regard. Je crains ton jugement. Je te crains, tes pas ont l’odeur de la mort, ton souffle semble coupé.
Mon visage est dissimulé sous un masque. Je retarde ce moment fatidique où tu me reconnaitras. Je retarde ce moment fatidique où tu me confronteras au fait. Tout aurait pu se passer différemment si j’avais agi en homme. Mais ça n’a pas été le cas.
Un sourire étire mes lèvres, et je braque mon flingue sur toi. Je tire. La balle te frôle. Je suis un bon tireur : j’ai fait exprès. Je t’ai provoqué, je veux que tu me suives. J’ai peur. Je veux que tu me suives, plus profond encore dans cette forêt épaisse. Je veux connaitre l’issue de ce combat, mais j’ai peur.
Tu sembles ne pas comprendre. Tu sembles perdu. Tu sembles vivant. Animé par une tonne de sentiments que je ne connais plus. Je fais un pas en arrière, et je tire une nouvelle fois. Mon sourire s’agrandit. Je suis fou. Je suis complètement barge. Sonne dans ma tête un requiem incessant, une douce envie de mourir. Je suis attiré par les Enfers, mais je n’y peux rien. J’y suis destiné, j’y suis né.
Je lève une main, et siffle. Une chanson que tu connais. Que nous connaissons. Je lève légèrement le masque, et plaque un doigt contre ma bouche. « Chut… » Oui, dors. Oublie toute cette histoire. Je l’aimerai. Mais je sais que tu ne peux pas, je te comprends, moi aussi, j’ai perdu des êtres chers. Je suis désolé, tu n’étais qu’un enfant. « Allez, p’tit cœur… Dansons ensemble. »
C’est ma voix. Oui, c’est la mienne. Sens-tu sa douceur, dissimulée derrière ce petit grain ? Elle résonne dans la petit clairière. Je sens ta colère. Tu empestes la colère. Et j’aime ça. Je suis désolé, c’est dans ma nature, je m’en nourris. La tienne est particulièrement puissante, et je m’en veux si elle est là, c’est en parti de ma faute. Je suis sûr que tu comprendras. « As-tu toujours un aussi bon flair, chiot des sables ? »
Je sais que ça n’a jamais été ton surnom. J’espère que tu parviendras à discerner l’ironie dans ma vie. Je te provoque simplement, j’attise ta curiosité. Mes gestes sont assurés, je continue de reculer, et disparais dans la pénombre. Tu me regardes encore quelques instants, je bondis agilement… Et voilà. Tu me cours après. Tu es tombé dans le filet. J’ai eu besoin que de quelques mots. Quelques souvenirs. Tu es facilement manipulable. Je suis désolé. Tu me fais peur, et pourtant, une partie de moi se satisfait de ta souffrance. Je suis vraiment désolé, c’est plus fort que moi… Tu n’es pas le seul à ne pas avoir choisi d’être comme ça.
Elle arrivera. Elle finira par arriver. Et tu deviendras le cadet de mes soucis. Sa colère à elle est pure, sincère, honnête. Sa souffrance est toute autre : c’est une femme qui aime. Je l’attends. Je t’attends.
Pardon, je me dissipe encore. Tu me cours toujours après. Tu es encore lent. Plus lent que moi. Tu es en revanche agile. Sur le long terme, tu finirais probablement par me rattraper. Je suis dans ton élément. Je lâche un rire, attrape une branche, et me hisse dans l’arbre. Je saute rapidement sur un autre tronc. Et je répète ce mouvement un bon nombre de fois. Je te perds. Enfin non. C’est toi qui finis par me perdre du regard. Tu pousses un râle. Mais je suis toujours là, tapis dans l’ombre. Ce n’est pas grave, j’ai dupé bien plus fort que toi petit cœur. C’est mon boulot d’apprivoiser l’obscurité. Je suis un inconnu aux yeux de ce qui voient. Toi, tu ne vois pas. Tu es aveugle. Tu ne comprends rien. Alors pour toi, je n’existe même pas, je ne suis qu’une hallucination qui passe sans laisser de trace. Mais… Tu vas avoir l’immense honneur d’engager une discussion avec moi.
Je m’assois sur la branche solide, laissant mes jambes naviguées dans le vide. Une nouvelle balle fuse, traverse l’air, te frôle. Tu te retournes. Non, tu ne peux pas me voir. Mon aura est quasiment imperceptible, surtout pour un bâtard aussi jeune que toi. « Elle s’appelle Sam c’est ça ? Ta faiblesse, elle s’appelle Sam ? »
Il pose les yeux dans ma direction. Quoi, il m’a vu ? Je lâche un petit rire, et me laisse tomber de mon perchoir. Surprenant, p’tit gars. Tu es surprenant. Et terrifiant. Mais tu ne connais pas les sentiments que tu me procures.
Tu me plais. J’adore ressentir toute cette peur. J’adore ce frisson qui traverse ma colonne vertébrale, il me satisfait. C’est du plaisir que je ressens lorsque je suis submergé par autant de sentiments négatifs. Je lâche un grand rire, et mon arme se braque à nouveau sur le bâtard. Tu serais surpris de la rapidité d’utilisation de ces merdes lorsqu’elles sont entre de bonnes mains : si tu n’es pas encore touché, c’est parce que je ne le veux pas. Sinon, tu serais déjà au sol. « Je vise toujours juste~ »
Tu es impressionnant. Si je n’avais pas autant d’affinité avec la colère, je n’aurais pas deviné que ce prénom était le bon. Un homme amoureux est un homme bête : mais pas toi. Tu ne laisses rien paraitre. Tu n’as même pas froncé le sourcil : cette femme est en sécurité avec toi. Je le savais déjà : c’est pour ça que tu me terrifies. Jusqu’à quel point es-tu capable de manipuler ? As-tu conscience de qui je suis, de quel démon te fait face ? Si c’est le cas : ta colère pourrait être une pièce montée. Mais, pour le coup, c’est te sur estimer que de penser ça. Et me sous-estimer, par la même occasion.
Je retire ma capuche, libérant ma longue chevelure flamboyante. Je tire doucement sur le masque, et le retire. Je te lance, tu le rattrapes habilement. Tu le retournes. Tu as vite compris. Cette fois-ci, tu ne restes pas impassible. Ton regard bordé de larme se braque sur moi.
Tu étais déjà en colère. Mais cette fois-ci, tout prend une proportion disproportionné. Elle envahit les lieux. Le chiot devient un loup féroce, tout ton visage n’est que haine. Tout cela… me fait éclater de rire. Moi aussi, je dois effacer une petite larme. Je suis désolé. C’est plus fort que moi. J’étends les bras, et me penche légèrement : « Tu m’as reconnu ! Après toutes ces années ! Oui, Orpheus ! »
Je tire une référence, ma longue chevelure fait disparaitre mon visage. Lorsque je le relève, mes yeux se détachent des mèches, je garde le dos courbé : « Je suis un des meurtriers de ton père~ »