Donc du coup, est-ce que vous... OISEAU ! ¤ Jane

J’ai dû hausser le ton pour qu’il se montre plus délicat avec moi. Prenant le temps de poser le décors. Comme un narrateur d’une histoire. Si son ton gagnait quelques nuances, pour sûr, il aurait fait voyager plus d’un. Je n’étais pas le genre de personne à être gêné par ce genre de détail. Je chassais le tout d’un geste de la main.

L’enchaînement est surprenant, intime ? Je ne sais pas si c’est intime, pour lui peut-être. Je ne suis pas concernée par ça. Enfin, à première vue. J’écoute son dialogue avec attention. Je soulève un sourcil. Le temps, j’en manquais toujours. Je me mordais les lèvres. Pas sûre de vouloir lui répondre immédiatement. Ça demandait que j’y réfléchisse.

« Un compromis ? Certains animaux ont besoin de temps pour se remettre, pour avoir confiance en l’humain. Je ne sais pas si je pourrai accorder assez de temps pour un animal. Mon coeur me dit oui. Ma raison me dit que c’est pas vraiment … ce qu’il me faut. Je... »

Je ne sais pas quoi dire de plus. J’ai envie d’être là pour ces chiens, pour ces gens aussi. Je suis prise entre deux feux. Je ne dois pas oublier pourquoi je suis là. Protéger les humains. Faire en sorte qu’ils soient au mieux. Mais pourrais-je avoir un peu droit à ce bonheur. De gâter un animal comme je le désire. Je passe une main dans mes cheveux. Pourquoi. Pourquoi je ne pouvais simplement pas me dire que ça serait l’excuse que mon chef attendait de moi. Que je lâche du lest. Seulement, si je lâchais, peut-être… Je ne devais pas penser à tous ces enfants que je n’ai pas pu sauver…

« Je dois essayer, au moins une fois. Je veux essayer. Voir si ça me plaît. »

codage par Laxy.

Fière de ce que je peux faire pour ces adorables bêtes à mon niveau, je pense que je vais me laisser guider au début. Puis certaines choses apprises de mes vies d’avant pouvaient encore servir. Je ne serait plus cette fan de chien sans le sien. C’était un peu un comble. Une fada d’un animal sans avoir cet animal. Bizarre. Bien qu’elle se demandait comment faisait ces fans de dauphins. Ou les plus récents, les fan de licornes. Elle n’imaginait pas le bazar que c’était. Heureusement que ces choses avaient de peluches. Même si les peluches, ça avait ses limites. Pour l’expérimenter. C’était très limité. Rien ne remplaçait cet amour sans borne que donnait ces bêtes. Pas même ces amours qui lui avait tellement laissé de traces qu’elle s’en souvenait des vies après.

Remarquant qu’il s’était perdu dans ce qui le faisait changer. Ce qui le faisait un peu briller. Loin de l’ennui qu’il montrait face aux questions imposée sûrement. Elle se devait de répondre à ses questions. Parce qu’elle était une représentante de cet ordre. Bien qu’elle n’était pas toujours la plus à même de tout résoudre, elle s’en était fait une raison. Bien que cette simple pensée lui restait au travers de la gorge. Elle pose le pour et le contre lui dire certaines choses. Elle devait aussi parler de cette vie. Uniquement de cette vie, pas de celles précédentes. Quoique, elle pouvait s’appuyer sur le bruit qu’avait fait certaines choses de son passé.

« Positivement ou négativement ? Car ce sont deux histoires qui ont fait de moi la policière que je suis. Si je dois parler d’une enquête qui m’a fasciné adolescente, c’est l’Histoire de Jack l’éventreur. Je me suis toujours demandé comment les forces de l’ordre de l’époque avait fait. Mais ce n’est pas elle qui m’a poussé dans ce métier. Je pense que c’est plus une histoire alors que j’étais étudiante. Morbide. Celle d’un harcèlement que je n’ai pas pu arrêté. Cette personne que j’ai voulu arrêté sans le pouvoir. C’est cette histoire qui m’a poussé dans ce métier. Ça aurait pu être moins grave que de retrouver son corps démembré et son décès étaler dans les journaux me laissant avec mon impuissance. Celle positive, j’étais déjà policière avant de venir ici, ma collègue a fait quelque chose qui me fera toujours espérer à quelque chose de meilleur. »

Jane marque une pause, sans en dire trop. Elle ne voulait pas que le protéger de cette fille se retrouve avec une réputation qui risquait de le nuire. Connaissant cette femme, elle serait capable de venir ici rien que pour lui tirer les oreilles. On ne touchait pas ses protégés. Elle aurait fait un bon ange.

codage par Laxy.

Je sais à quel point ces histoires sont fréquentes, je travaille pour la police en partie pour ça. Je lui fais simplement un sourire. Alors qu’il continue d’exposer les faits. Ce que j’ai dis pour les mettre en forme dans ses futures lignes. Patiente, je le regarde. Il a l’air si jeune, et pourtant je pouvais voir un certain détachement, propre à ceux qui vécu certaines choses dont ils ne voulaient pas parler. Je n’étais pas en position de lui demander quelque chose d’aussi personnel. Alors doucement, je contenterai de répondre dans les limites de ce que je devais dire de certaines affaires.

« Je vais vous parler un peu des deux. En restant assez vvague sur certains détails. Comprenez-moi. Certains sujets sont confidentiels. Il en va de mon travail de garder le plus gros en tant que secret. Je n’ai pas envie d’avoir la CIA sur le dos. « 

Je marque une légère pause. Il fallait dire que déjà ce que j’avais dis pouvais être un indice.

« Avant de venir ici, à Thunder Bay, je vivais aux états-Unis. Ce qui explique parfois un léger accent lorsque je parle. J’étais étudiante quand un jeune homme intelligent, mais très joli physiquement s’est retrouvé aux entres de moqueries. Entre les pompom girl qui n’arrêtait pas de profiter de lui pour faire leur devoirs et les plus musclés qui le mettait dans la poubelle. Chaque jour. Je leur ai fait la leçon plusieurs fois, mais la violence ne ressout rien. Surtout pas le souci de ce pauvre garçon. Il vécu sa scolarité comme un enfer. Je ne sais pas ce qui l’a tenu tout ce temps. Mais je suppose qu’il doit avoir encore des traces de son traitement passé dans son esprit. Pour parler de la chose plus agréable... »

Je buvais un coup, j’avais soif, à force de parler.

« Ma collègue américaine est revenue un soir avec un jeune qui avait les mains couverte de peinture. Un faiseur de graffiti. Bien sûr, elle lui a remonté les bretelles de longues minutes. Comme il était mineur, il a été vu par un juge et condamné aux travaux d’intérêts généraux. Ce qui pour le cas était effacer son œuvre. Sauf qu’elle a pu voir que derrière le graffiti se cachait un talent graphique. Elle l’a poussé à devenir dessinateur de bande dessinée. Ce n’était pas facile. Mais je crois qu’il dessine sûrement chez Marvel actuellement. Si vous lisez des comics, il a sûrement fait des clins d’œil à cette femme qui a disparu depuis un moment… Mes collègues et moi, on a enquêté, mais le triangle des Bermudes a peut-être fait des ravages... »

Je ris.

« C’est tout ça qui me font continuer ce travail, c’est le sourire rare, c’est voir des rencontres, des retrouvailles. C’est aider aussi dans le pire. Être la lumière pour certains. J’aime mon travail, un peu trop selon mes collègues... »

Je laisse le silence s’installer, mais pas défaire mon sourire.

codage par Laxy.