Sale histoire ⌖ Jane

Bien sûr, je m’attendais pas à pas plus de réactions que ça de sa part. Mais j’avais eu envie de le taquiner un peu. Sans être méchante, non, ce n’est pas mon rôle. Je resterai le bon flic. Le mauvais flic, je laissais ça à un ou une collègue. Ouais, il me manque l’auréole, mais la seule que j’ai c’est elle qui vient après des heures intensives de sport. Et celle-là sent pas la rose.

La journée était bien entamée, j’étais à mon troisième café de la journée. Ce qui était un miracle en soit. D’habitude, j’en bois que ça. Mais cette affaire avait le don de me prendre aux tripes. Pas le genre de tripes digestes. Non. Un truc bien dégueulasse. Je voyais pas quelqu’un de saint d’esprit avoir envie de faire quelque chose de ce genre. Ou il y aurait un sacré dysfonctionnement du cerveau.

On parlant de chose qui fonctionnait pas toujours bien, je pris le dossier de mes collègues informaticiens. Ils me fusillaient du regard. Ils n’étaient pas là pour faire une partie de Space Invader. Non mais. Je sais que le retro avait la quote, mais à ce point. Je suis parfois surprise.

Quand l’heure était proche, je n’étais pas si surprise du fait de recevoir un message du jeune détective. Chaton blond avait dû se libérer assez vite pour ma demande. Flattée, je suis flattée. En tout bien tout honneur. Le dossier sous le bras, je me dirigeais vers le jeune homme. Surtout pour éviter qu’il se retrouve à supporter la pie bavarde qui gardait l’entrée. Une fois à sa hauteur, je fis un énorme sourire.

« Tu es en avance chaton blond, viens et suis-moi. Non Béa, tu ne peux pas le kidnapper, ce n’est pas très légal. »

Je savais à quel point elle avait un faible pour les blond et que dieu m’en préserve. Je ne voulais pas qu’elle touche à chaton. C’est presque mon neveu. Ok, pas de lien de sang. Mais j’aimais bien ses parents au chaton.

Alors que je le conduisais à mon bureau. Oui, j’en avais un. Privilège de mes années d’expériences. Je tirais une chaise confortable avant de poser le dossier devant lui avec un regard qui disait clairement que je n’étais pas là pour jouer. Vraiment pas. On ne touche pas aux enfants. Jamais… Je jure sur les cheveux qui me restent que j’aurai le fin mot de cette histoire.

Si je suis souvent de bonne humeur, c’est parce que ce monde pouvait être beau. Je le sais. Comme je connais ces mauvais côtés. Je fais croiser mes doigts entre eux sous mon menton. Le regard sérieux. Puis, je lâche un soupir en décroise les doigts pour ouvrir le dossier.

« Nous avons eu des informations sur un trafic d’enfants, l’informateur a souhaité resté anonyme, mais tu dois savoir que ce n’est pas qu’un enfant, en parle de minimum une douzaine dont les parents inquiets ont signalé leur disparition. Bien sûr, nos hommes ont voulu voir, mais il n’ont pas ton talent. C’est pour ça que j’ai besoin de toi. »

Je lui fait confiance au chaton, je sais qu’il a vu sûrement des vertes et des pas mûres dans son boulot de détective. Mais cette affaire, c’était quelque chose d’important pour moi. Certains de mes collègues me diront d’arrêter. Mais même si je dois sacrifier des nuits pour connaître le fin mot de l’histoire. Je le ferai. Je pose un regard vers le jeune homme. C’était à lui de trancher s’il me suivait ou non. J’ai tellement peur que si c’est moi qui plonge dans cette masse qu’est internet, je risque trop de blesser les enfants que je veux préserver. Ou du moins sauver. Ils ont du perdre une partie de cette magie. Le savoir me fait serrer les poings.

« Après, je ne te forcerai pas, tu sais. Je comprendrai même. »

Chaque fois qu’on était ensemble, c’était quelque chose. Mes collègues savait à quel point je pouvait être inarrêtable, même sans lui. Avec lui, cette enquête, elle sera en grande partie résolue. Si pas totalement. Soyons optimiste. Je le serai. Je dois penser que ces enfants sont en vie. Je veux pas voir les visages de ces parents se briser. Je veux pas sentir une part de moi se briser avec eux. Avec la perte de ces âmes si pures salies par le crime.

Je lâchais un soupir, son innocence était vite partie, les enfants grandissaient si vite. Devoir ou non, je ne voulais en aucun cas tâcher cette vie de mes enquêtes. Je sais pas si grand chat sera content que je mêle chaton à tout ça.

Je lui tendais le dossier. Il y a les témoignages des gens, certains sont faux, d’autres sont troublants. Mais il y a surtout les descriptions de ces enfants dont les parents étaient inquiets. Puis je dois répondre avec sincérité. Je prends une balle anti-stress. Je la maltraite un peu.

« Exactement ? Pour te dire la vérité, voici presque trois mois qu’on a des doutes, quoi que ce soit qui poursuit des enfants, ils sont pas à leurs coups d’essai. Là, ils pris la confiance, ce qui explique l’accélération de leurs méfaits. Mais la première disparition date de un an. On ne sait pas si on doit la relier à ça. C’est pour ça que son cas nous inquiète plus que le reste. Parce que si cet enfant qui est le déclencheur... »

Même avec ma balle de stress, je n’arrive pas à me défaire de cette boule. Je devrai être plus forte que ça. Mais chaque mort me touchait d’une façon ou l’autre. Et mon instinct me disait clairement que je n’avais pas de grande chance de le trouver vivant. Si ce dernier était vivant, il ne serait plus qu’une loque droguée jusqu’aux os. Je prenais le temps pour prendre une respiration. La balle avait finit par éclater entre mes mains. J’étais bonne pour ramasser la chose étrange à l’intérieur de ces choses. Je prenais un essuie-tout et commençait à ramasser en soupirant.

« Et la première page est le témoignage qu’on a reçu. Le plus sérieux qu’on a eu pour le moment. Celui auquel je fais plus confiance. »

Qu’importe qui était le témoin en question. Ces mots semblaient vrais, enfonçant un couteau dans mon cœur, pauvres enfants.  

Je le regarde, il analysait sûrement les infos ramassée pour moi et mes collègues. Voilà un bon moment qu’on travaille dessus, si l’accélération avait été l’alarme pour le post. Pour moi ça été cette petite fille qui avait été enlevé parque devant les yeux de son père qui n’avait su rien faire. Tout avait été si vite. Trop vite. Puis il finit par arracher quelques mots. Il semble vouloir en venir à bout, lui aussi, ça me réchauffe le cœur, sans qu’il le sache vraiment. Mon sourire doux et fier en est un bon indicateur.

« Oui, tu peux emporter une copie, tant qu’elle ne circule pas trop dans des endroits où il ne serait pas conseillé que ça traîne. Fait de ton mieux et donne-moi des nouvelles, même de toi… Voilà ce qui me ferait plaisir. »

Je n’étais pas sa mère. Je ne le serais sûrement jamais. Mais j’aurai tant aimé voir ce que c’était d’être mère. Juste une fois. Le voir de l’extérieur était bien, mais le vivre, ça devait être quelque chose. Mais soit, ce n’était sûrement pas ça qu’on attendait de moi. Dans cette vie, je suivais les lois humaines. Ça m’allait bien puis vu mon âge, ça serait plus une malédiction qu’une bénédiction. Je suis réaliste.

« Merci d’être venu à mon secours, peut-être à celui des jeunes âmes... »

Car peu de démons prenait cette apparence, préférant des spécimens plus âgés. Des apparences sous lesquels je ne pouvais pas tous leur en vouloir. Car je ne suis pas si extrémiste. La seule chose pour laquelle je me battrai c’est pour que les femmes obtiennent plus. Même si pour ça, je dois encore suivre encore des vies après celle-ci. Et hors de question que je cède à la facilité. Je sais que cette affaire nous marquera d’une façon ou d’une autre. Mais d’autres vies dépendait de la suite.