Let 'em know that we're still rock and roll ¤ Thalmos

Let' em know that we're still rock and roll

Je laisse que peu de place pour le hasard. Si je venais au magasin de musique, c’était aussi pour reprendre un peu cet art. Pas pour en devenir un professionnel, juste pour m’amuser. Pour impressionner la personne que j’aime au passage. La mélodie est celle d’un classique de Metalica. Les paroles en tête pour suivre un rythme effréné. J'aurais pu inventer. Mais pas sûr que ses improvisation était ce qui fallait pour tester la sonorité de cette guitare électrique qui ferait une belle égratignure dans ses économies. Chaque chose que je payais par simple caprice était à la fois plaisant et chiant. Je ne pouvais pas avoir des passions moins coûteuses ? Vraiment pas. Par l’amour du rock’n’roll. Je suis fichu. Alors que la musique emplissait l’endroit. Concentré, j’étais dans un autre monde. Écoutant les notes, elles sortaient comme elle me plaisaient. J’étais si concentré que quand la basse vint s’ajouter, je fis un sourire.

« Gut... »

Parler allemand alors que je laissais la musique de Metalica l’envahir était devenu une habitude. Il y avait vraiment ce genre de moment, où je parlais une autre langue sans vraiment m’en rendre compte. Pour lui, c’était naturel. Je laisse la musique se finir tranquillement. Aussi tranquillement qu’un morceau de ce groupe pouvait l’être. Je m’arrête, caressant le manche de l’instrument. Je dois repasser dans une langue plus connue.

« Bonjour, merci de m’avoir suivi. »

J’hésitais à la prendre. Décidément, je laisse Arthur m’influencer de trop. Je pèse le pour et le contre. Ma liste est mentale. Elle avait une bonne sonorité pour du métal. Mais aussi pour de la folk. Parfaite pour moi. Mais il y avait la place. Je devais aussi penser à l’isolation de la pièce ou je jouais. Ce qui entraînerait d’autres coût.

« Tu es plutôt pas mal à la basse. Il y a des défauts mineurs, mais tu ne savais pas ce que je jouais en premier lieu. »

Je m’autorise un peu à lui faire des remarques. Mon instinct me dit de me méfier. Ah un ange… Décidément...

Let' em know that we're still rock and roll

J’ai droit à des salutation bien enthousiastes. Drôle d’anges, à croire que j’attire les cas spéciaux. Je soulève un sourcil. Tentant, ah la tentation, c’était quelque chose que je connaissais. Je fis un sourire malin avant de lui répondre. Ce gars m’incite à prendre la guitare, dois-je écouter cette magnifique personne aux cheveux superbes. J’ai toujours voulu être roux et j’ai moins attendu qu’un certain Docteur pour le devenir.

« Je vois que mon hésitation est assez visible pour que tu puisses la voir. La musique est une chose que j’ai appris à aimer avec le temps. Tu es comique, un démon... »

Je regarde le prix, comment je pourrai justifier ça ? Vraiment… Je lâche un soupir. Elle est plutôt belle, noir et dorée. Ce n’est pas une alto. Ça sonnait pas bien avec mon style. Vraiment pas. Je le regarde. Je crois que c'est bon, je suis convaincu.

« Oh, je ne cherche pas à monter un groupe. Le monde de la musique est bien trop aléatoire pour que je m’y risque. »

A nouveau en tout cas. Depuis que je suis devenu directeur de maison de disque dans cette vie antérieure. Je dois dire que je sais ce monde cruel. Parfait pour un petit démon ambitieux. Pas pour moi qui est si proche de mon argent. Je laisse mon regard se poser sur lui. Ou elle, difficile à dire. Je m’en fiche en vrai.

« Je suis sûr que tu serai une bonne bassiste dès que tu te serai adapter au style de la guitare qui t’accompagne. Je suis très rock, voir métal. Donc si tu veux faire des jams malgré cela, je peux qu’accepter cette douce proposition. »

Douce, j’avais été doux avec du monde. Mais je restais un démon, mon but c’était faire en sorte que les miens prospèrent d’une manière ou d’une autre. Comme le disait un proverbe, soit proche de tes amis, mais encore plus proches de tes ennemis. Un bon vieil adage avec lequel je jouais.

Let' em know that we're still rock and roll

La gourmandise ? Ce n’était pas un pêché dont je me suis pas si proche que ça. La seule démone que je connaissais sous cette égide était celle que je surnommait affectueusement « crève-la-dalle ». Je cuisinais certes bien, mais sauf quelques rares exceptions, je ne cuisinais pour personne. À moins que tu me payes rubis sur l’ongle.

« Un clown ? »

Pas sûr que ça soit bon à manger. Mon ancien collègue clown doit se retourner dans sa tombe quelque part en Europe en entendant ça. Je lâche un rire. Même si ma vie semble rangée comme ça. C’est pare que je contrôle presque tout. Presque. Il y a une addition que j’avais pas prévu dans tout ça. Mais au lieu de me gêner. Cette addition ne faisait que multiplier des choses que j’avais enfouies dans mon âme.

« Ah oui, tu serais capable de donner un peu de ton argent pour m’aider ? C’est bien généreux. Pour une personne que tu connais à peine. Mais je préfère me la payer seul. Même si ça va faire un petit trou dans mon budget. Tu es plutôt bonne aussi. La basse sonne bien, elle a un son bien elle. Je vais la prendre. Au moins, je pourrai dire que j’ai fait une folie. Une belle folie. Avec la bonne pédale, elle sonnera pile comme je le souhaite. »

Je ne crache pas sur les dons généreux. Mais devoir l’argent à quelqu’un était une arme à double tranchant. Je le savais que trop bien. J’en ai joué dans certaines de mes vies. Je reste méfiant, surtout avec les personne que je connais moins. Rien ne me dit qu’elle ne finira par me poursuivre jusqu’au bout du monde pour un remboursement, tel la fameuse bicyclette de cette chère Ondine. Bien qu’elle est très mignonne et talentueuse, si les routes me tendent les bras, j’aimerai les faire avec mon oiseau bleu.

« Puis c’est intéressant de voir ce qu’on pourrait composer en laissant la musique nous guider. Si tu veux explorer des choses avec ma personne. »

Elle avait porté certaines vies. Et je ne regrettais rien. Je la retrouvais, comme la cuisine dans cette vie. Alors que je gérais de l’argent. Fascinante cette existence...