Bonjour, mon fils. Ou bonsoir, je ne sais pas à quelle heure tu recevras cette lettre.
Joyeux anniversaire ! Tu as 28 ans aujourd’hui. J’aimerais tellement être là, physiquement, pour les fêter avec toi. Voir l’Homme que tu deviens, savoir si tu es toujours dans ta période de folie, ou si tu l’as vaincu. Je sais qu’elle ne te tuera pas, tu as toujours eu une résistance surprenante. Tu t’accroches à la vie, tu arrives à te trouver des objectifs, et à les tenir. Tu es une flamme qui flambe constamment, qui est si forte. Tu rayonnes, tu illumines la vie des gens, Orpheus. Tu as ce don, tu es une véritable lumière qui réchauffe les cœurs, les apaise. Si je n’avais pas croisé ta route, je serais probablement mort bien plus tôt, tu m’as offert un second souffle, une nouvelle vie, que j’aurais voulu ne pas perdre. Pas aussi tôt. Ta future copine aura beaucoup de chance, tu es une personne en or. Tu en as une ? Je suis curieux, je veux tout savoir. Je ne peux malheureusement pas, mais j’ai tant de questions sans réponse. Elle s’appelle comment ? Elle te rend heureuse ? Est-ce qu’elle te rend heureuse ?
En réalité, te connaissant, je pense que tu as su te raccrocher à une personne, après ma mort. Et je l’espère, surtout. Mais je ne pense pas que tu arrives à avouer les sentiments que tu as pour elle, ou lui. Je vais dire elle tout au long de cette lettre, dis-toi que je parle d’une personne, sans préciser son genre. J’étais moi-même particulièrement attiré par les hommes. Je sais, je ne te l’ai jamais dit, et je ne draguais que des femmes face à toi. Enfin bref, je disais donc que je ne t’ai pas appris cet amour, je ne t’en ai même jamais parlé. A l’heure actuelle, tu as 14 ans, bientôt 15. Tu n’as jamais regardé une femme, ni un homme. La seule personne que tu idolâtres, que tu aimes, je sais que c’est moi. Mes enseignements comptent beaucoup à tes yeux. Tu agis selon ce que je t’apprends, je crains que tu universalises ce sentiment d’amour que tu as pour moi. Alors la dernière leçon que je vais te donner, c’est celle-là. Tous sentiments est totalement différent, authentique. Celui que tu ressens pour moi, je crois pouvoir dire, sans prétention, que c’est celui qu’on voue à un père, à un parent.
L’amour dont je veux te parler est totalement différent. Et pour l’expliciter au mieux, je vais te parler de celle que je veux aller voir chaque soir, celle qui est la source de ces cauchemars dont tu me tires la nuit, en me secouant avec tendresse. Je suis amoureux d’une femme. Avec moi, elle se fait appelé Circé. Avec d’autre, c’est Isil. Ou bien Iah. Elle choisit son prénom selon la situation, et à vrai dire, à l’heure actuelle, je ne sais toujours pas lequel est le bon. Au début, elle me filait constamment entre les doigts, et semblait y prendre un malin plaisir. Je dois bien l’avouer : elle m’a rendu fou pendant bon nombre d’année. Elle me fait beaucoup penser au vent : il te frôle, avec plus ou moins de violence, sans que tu ne puisses jamais l’attraper. J’ai réussi à avoir quelques informations sur elle, qui contredisait ce qu’elle voulait bien me dire de sa personne. Un archange, de plusieurs siècles (et non pas un bébé ange comme elle voulait me faire croire…). Je lui ai laissé croire qu’elle me dupait. Elle semblait y prendre du plaisir. Circé. La magicienne. Elle s’est offert ce prénom quand elle a compris que j’avais des sentiments pour elle, en m’affirmant en riant : « Je t’ai ensorcelé, et tu n’es pas au bout de tes peines ! » Ce que je ressens pour elle est… puissant. Très puissant. Ça me brûle de l’intérieur, mais c’est agréable. Ça réchauffe, ça te prend aux tripes. C’est incontrôlable, incompréhensible. Tu ne peux pas déterminer la source de ce flot incontrôlable de sentiments, mais ça te va. Tu ne cherches pas à comprendre, tu te laisses simplement emporter, tu lâches prise. Tu te contentes de savourer chacun des moments qu’elle peut t’offrir, avec un sentiment aussi violent qu’addictif. Tu deviens accro à son rire, à son sourire, tu veux être à ses côtés à chaque instant. Si tu savais comme cet exercice est complexe, pourtant, tu sais que les mots sont l’arme que je maitrise le mieux… Un besoin constant de la protéger de la froideur de ce monde, des Hommes, des démons. Même si, concernant Circé, elle n’a pas réellement besoin de mon aide… Contrairement à la créature fragile pour laquelle elle se fait passer. Je ne sais pas pourquoi elle se complait à se donner cette image, je sais à quel point elle est puissante. Tiens, d’ailleurs, ça aussi. Tu la trouveras si forte, si belle, si intelligente… L’amour rend aveugle. Il n’y a rien de plus vrai que cette phrase : tu ne verras plus que ses qualités… Les défauts seront là, mais tu sauras les chérir. Tu feras tout pour lui faire oublier ses petites inconstances, ses petits complexes. Ils paraitront si beaux à tes yeux que tu viendras à ne pas comprendre pourquoi elle, elle les déteste. J’aimerais que Circé se voit comme moi, je la vois. Elle n’est pas seulement cette personne excentrique, qui se donne plusieurs identités. Elle n’est pas seulement l’archange. Il y a quelques années de cela, elle et moi nous sommes posés. C’était la première fois qu’elle me parlait réellement. Ce soir-là, elle a pleuré. Elle a hurlé, aussi. J’ai vu toute la souffrance qui se trouvait en elle, j’ai vu sa sensibilité. Elle a accepté de retirer son masque fait de faux semblants, pour moi. C’est ça, l’amour, Orpheus. Une personne qui te fait sentir unique, authentique. Avec laquelle tu peux être toi-même, sans craindre qu’elle ne te tourne le dos. Jamais Circé ne s’est montrée de la sorte à quelqu’un, je l’aurais su si ça avait été le cas. Elle ne ment jamais. Du moins, jamais sans que je ne le sache. Cette sensibilité qu’elle s’est efforcée à cacher est son plus grand complexe. Elle se sent faible. Ce soir-là, je l’ai pris dans mes bras, je lui ai caressé doucement la tête, je lui ai embrassé le haut du crâne. J’ai réussi à attraper le vent. J’ai pu sentir sa douce odeur, découvrir la femme qu’elle est réellement. Elle m’a alors confié, sans air espiègle, les yeux bordés de larmes qu’il n’y a qu’avec moi que Circé était Circé. . Que Iah était Iah. Que Isil était Isil. Peu importe le prénom qu’elle se donne, ça n’a aucune importance, la personne qu’elle est se sent bien uniquement en ma présence.
Dans ton cas, je pense que ce sentiment prendra une forme bien particulière… Orpheus, pour savoir si tu es amoureux, je n’ai qu’une seule question à te poser… Serais-tu prêt à abandonner ta vengeance pour quelqu’un actuellement ? Je sais que ça va te tenir à cœur. Tu as le sang chaud, malgré ce que tu t’efforces à montrer. Et tu tiens trop à moi pour rester passif face à ça. Je le comprends. J’aurais été bien pire. Je ne vais pas expliquer le sens de cette question, du moins, pas maintenant. Tu le comprendras probablement tout seul, de toute façon…
J’espère que tu auras le droit de découvrir ce sentiment, Orpheus. Si tu es amoureux, tu finiras par le savoir, on ne peut pas taire une flamme aussi forte bien longtemps. Si Circé n’a pas réussi, je suis heureux de t’annoncer que tu ne pourras pas non plus. Pourtant, tu es doué pour te mentir à toi-même. Je ne peux pas réellement dire que j’ai fait de toi un homme libre. Tu ne dépends pas de moi, je sais qu’après ma mort, tu sauras t’en tirer. Mais je ne peux pas dire que tu t’es réellement forgé ton propre avis, ta propre opinion. Mes sentiments te tiennent trop à cœur, mes enseignements aussi. J’espère que sur le long terme, en découvrant le monde, tu sauras t’en éloigner. Je suis Aamon, tu es Orpheus. Deux entités totalement distinctes, qui ont chacune eu leur vie, pris des chemins bien différents. Tu as le droit, avec le temps, de ne plus être d’accord avec certaines choses que je t’ai dites : je ne détiens pas le savoir absolu. Je fais des erreurs, comme tu as pu en faire, comme n’importe qui a pu en faire.
J’écris cette lettre alors que tu dors. Tu es dans mon champ de vision, et je suis en train de te parler plus ou moins de ma mort. C’est très étrange comme sensation. Ne va pas croire que j’ai déjà abandonné : je me battrais jusqu’au bout. Je prévois simplement toutes les éventualités. J’espère que ma mort n’a pas été trop violente pour toi. Que je ne suis pas mort devant tes yeux, par exemple… Je n’imagine que trop bien le traumatisme que ça peut laisser. Je l’ai vécu, et pour rien au monde je veux que cela t’arrive.
Cette lettre, je vais la confier à la seule personne en qui j’ai réellement confiance : Circé. C’est la personne qui se trouve en face de toi actuellement, ou à tes côtés. Du moins, je l’espère. Oui, tu as la femme que j’aime devant toi. Si tu as des questions auxquels je n’ai pas répondu, notamment sur mon enfance, tu peux les lui poser. Elle sait tout. Et je n’en parlerai pas dans cette lettre : je n’ai pas assez de temps. Ton sommeil est fragile, tu ne dors jamais bien longtemps… J’espère que ça va mieux d’ailleurs aujourd’hui, ça me fait de la peine de te voir faire des insomnies. J’ai une faveur à te demander. Je n’ai jamais pu savoir toute la vérité sur Circé. Tâche de savoir. Fais-lui lire cette lettre, s’il le faut, si elle a besoin d’un second rappel. Tu le verras au fil des pages : une partie de cette lettre lui est adressée. Tu peux la lire aussi, si l’envie te chante. Je comprendrais que tu veuilles faire durer mes paroles, ce moment où je revis, pendant un petit temps. C’est aussi pour ça que j’ai choisi de t’écrire, j’aurais pu tout simplement charger Circé de te le dire à l’oral, mais ses mots n’auraient pas constitué une preuve. Tu n’as confiance qu’en moi, alors c’est à moi de te le dire.
Je vais entrer dans le dur du sujet, et répondre à tes questionnements. Je ne suis pas humain. Je suis exactement comme toi. Un bâtard. Mon père est un démon de deuxième hiérarchie, élémentaire, qui contrôle l’eau. Je ne connais pas son âge, mais étant donné l’étendue de mes capacités, il devait être relativement âgé. C’est à cause de ça que tu as eu autant de mal à éviter mes coups, ou à m’en porter. Pour cela que j’ai toujours su les moments où tu angoisses, malgré ton air froid. Je reconnais tes battements de cœurs, et leur signification. La manière dont tu inspires et expires en dit beaucoup. Ton corps envoie toujours énormément de signaux, aucun ne m’échappe. Jamais. Tu y arriveras un jour, tu verras, c’est satisfaisant. Tu aimerais bien perdre cette faculté, de temps à autre, mais elle fait partie de toi. Alors, apprends à l’apprivoiser, ça te sera utile un jour.
J’espère que tu as réussi à te sortir de cette crise, et qu’elle ne t’a pas trop coûté. Si c’est le cas, tu vas pouvoir vivre pleinement, mon p’tit cœur. Tu vas voir, c’est extraordinaire à l’extérieur de cette caverne dans laquelle on nous enferme. Tu vas découvrir de nouveaux aspects de ta personnalité, je te rassure, tu vas rester le même. Seulement quelques changements minimes vont s’opérer. Ce démon fait entièrement partie de l’humain maintenant, et vise versa. C’est une bonne chose, ne t’en fais pas.
Si ce n’est pas encore le cas : tu es encore en vie, le plus compliqué est passé. Je crois en toi, et je suis fier de toi : tu vas t’en sortir. Et si tu doutes de toi : c’est un ordre. Tu dois t’en sortir, je ne te laisse pas le choix. Si tu as envie de tout lâcher, dis-toi que tu le fais pour moi. Pour elle. Et n’oublie surtout pas ta valeur en tant que personne : tu as le droit de vivre autant que n’importe quel être humain, tu n’es pas une erreur. Au contraire, tu es un petit soleil, ton existence est nécessaire. Elle l’a été pour moi, elle le sera pour beaucoup d’autre. Ton travail, ça va être de faire en sorte que cette existence ait du sens à tes yeux. Tu dois réaliser que tu mérites de vivre. A partir de ce moment-là, je te promets que tu t’en sortiras. Tu es fort, je crois en toi comme je l’ai toujours fait.
Je vais dorénavant te reparler de Circé : elle te demandera probablement de l’appeler Iah. Je la connais sur le bout des doigts. Cette fois-ci, je vais te dire le rôle qu’elle va jouer pour toi, et le rôle qu’elle a déjà joué. Un soir, je suis allé chez elle. Cela faisait des années que je refusais de la voir, par peur de la mettre en danger. Je t’expliquerai après rapidement pourquoi, et elle complètera. Je lui ai donnée cette enveloppe, en lui ordonnant de te la donner le jour de tes 28 ans (c’est à cet âge-là que je suis sorti de la période de folie, c’est purement symbolique pour moi.) En attendant, elle devait te suivre, te coller aux basques dans chaque endroit où tu allais, en masquant sa présence au maximum. Te sortir des emmerdes au besoin, nettoyer derrière toi si tu faisais des bêtises. Une tâche bien minable pour un archange, mais je savais qu’elle allait le faire, et qu’elle était la seule qui était suffisamment forte pour le faire. Si jamais des situations restent inexpliquées, ne cherche pas : c’est elle. Elle a toujours été derrière toi, à scruter tes moindres mouvements. A l’avenir, elle va t’aider à retrouver les indices que j’ai parsemé un petit peu partout au sujet de ma vie, et surtout, à propos de Matthew Miller. Je ne me souviens pas exactement de tout, mais je compte sur Circé pour te guider, elle a une meilleure mémoire que moi. Sinon, fouille dans les dossiers de police, ils doivent aussi avoir des pistes. Essaye de te trouver un infiltré chez les Bones. Méfie-toi réellement d’eux, ils sont puissants. Très puissants. Circé peut maitriser Matthew seulement s’il est seul face à elle, il est déjà d’une grande force.
Cependant, sache que je lui ai interdit de me venger à ta place. Et elle s’est elle-même rendue compte qu’elle y trouverait beaucoup moins d’intérêt que toi. Elle sera là pour t’épauler. De ton côté : fais signer des contrats. Je t’ai déjà expliqué ce que c’est, tu étais offusqué à l’époque. Tu n’as pas vraiment le choix, si tu veux le battre. Bon courage. Je te rassure : l’humain est avide de pouvoir, de richesse. Tu n’auras pas trop de mal à te trouver des clients.
Parlons un peu de Matthew maintenant… C’est un démon, de seconde hiérarchie, élémentaire, contrôlant les plantes. Lui et moi étions deux bons amis, du moins, aussi proches que le permet sa nature et la mienne. A cette époque-là, j’étais moi-même un Bones. J’ai beau tenter de me convaincre du contraire, cette organisation m’apportait pas mal de privilège. Circé n’était qu’un lointain mirage pour moi à cette époque-là, je draguais beaucoup de personnes sans trop réfléchir. La femme de trop, j’étais déjà pratiquement en couple avec Circé. Non, je ne l’ai pas trompé, laisse-moi m’expliquer. Cette femme était une femme de pouvoir. J’avais besoin d’informations, j’ai fait ce que je sais faire de mieux. Circé était totalement d’accord avec l’idée, c’est même elle qui me l’a suggéré (elle n’a jamais été particulièrement jalouse). J’ai fait ce que j’avais à faire. Puis, j’ai appris que cette humaine « appartenait » enfaite à Matthew. C’est à partir de là qu’il a décidé de me prendre en chasse.
J’ai quitté les Bones, et je me suis retrouvée en Egypte, avec Circé. C’est elle qui t’a vu en première. C’est moi qui t’ai recueilli. C’est ce jour-là que j’ai décidé de couper les ponts avec elle, pour la préserver. Matthew ne la connaissait pas. Je ne voulais pas qu’elle soit prise comme cible. Toi… Je savais qu’il ne te ferait rien. Tout comme je sais que s’il connait ton existence, il cherchera à me tuer devant toi, pour détruire tous mes derniers espoirs. Puis, pour avoir une nouvelle personne avec laquelle jouer. Il a clairement un égo surdimensionné, qu’il aime alimenter en créant de multiples dramas, en cherchant à être constamment au centre de l’attention pour que des personnes les yeux remplis de larmes se jettent dans la gueule du loup. Il attend avec impatience les gens voulant venger leur proche, et les égorge sans sourciller. Ou leur fait signer un contrat, quand ils sont suffisamment désespérés. Ne cède pas. Et SURTOUT n’emmène pas d’humain. Je te l’interdis formellement. Même à plusieurs mètres : ils seront un poids. Matthew les sentira. S’il l’attrape, t’es mort. Et l’humain aussi. Ne fais vraiment pas cette erreur, c’est dangereux. Ça peut bien se passer. Mais la probabilité que ça tourne au vinaigre est bien trop élevée. Interdiction FORMELLE jeune homme.
Je ne vois pas trop quoi te dire de plus concernant Matthew et Circé. Elle le fera très bien elle-même, elle a probablement déjà récupéré quelques informations depuis mon absence.
Je vais donc dorénavant m’adresser réellement à toi, en temps que père.
Je ne t’en voudrais pas si tu ne me venges pas. Si tu en ressens le besoin, fais-le. Si tu abandonnes, ce n’est pas grave. C’est dans ton droit, et ça ne me tortura pas l’esprit. Je veux juste que tu sois heureux, plein de vie, que tu connaisses la vie de rêve que tu m’as offert. Je veux que tu connaisses l’amour, ses joies, et même ses peines, parce que ça forge une vie. Je veux même que tu connaisses la joie d’élever un enfant. J’espère qu’il sera aussi adorable que toi. Tu m’as réellement offert une vie de rêve, je ne suis pas sûr de l’avoir réellement mérité. Mais, merci, mon fils.
Je t’aime, plus que tout. Cette lettre arrive son terme. Je vais devoir te quitter, mais je ne t’abandonne pas, jamais. Je suis toujours là, à tes côtés. Je ne te quitterai jamais réellement. Je réside dans tes souvenirs, dans ton cœur, dans chaque petite lumière qui brille la nuit. Je suis là, je t’aime, et je suis fier de toi.
Une dernière chose : j’ai donné une deuxième enveloppe à Circé, qui contient une lettre. Je l’ai mise à part car je ne suis pas sûre qu’elle trouvera un destinataire pour l’instant, même si je l’espère. Elle est destinée à la personne qui te fait hésiter. A celle qui te donne envie d’abandonner cette vengeance, pour vivre pleinement ta vie avec elle. Ouais, la personne dont tu es amoureux, grossièrement ! Tu as probablement lu cette phrase en soupirant. En même temps, tu n’es vraiment pas un menteur avec les autres… En revanche, te concernant, c’est un DESASTRE ! Tu verras, dans quelques temps, tu te rendras compte que j’ai raison. Eh oui, Papa est visionnaire ! Si tu préfères que je le dise autrement : donne-la à la personne qui t’a aidé à retrouver un but à ta vie. Même si tu devrais apprendre à le faire tout seul. Je t’aime, mon fils.
Tu trouveras probablement d’autres lettres écrites par moi. Elles ne te seront pas directement adressées, mais fait comme si c’était le cas. Ce dernier moment entre nous deux se terminent. Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Plus que tout, mon fils.
Sois heureux, et j’aurai réussi ma vie. Tu es celui qui y a donné un sens : c’était toi ma bonne étoile, ma destiné. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, je ne pourrais jamais te le rendre petit cœur.
Je t’aime.
Aamon, Papa, Imothep de son vrai prénom.