Pew
is the beginning of our story
Jane
Arme braquée. Yeux plissés. Concentration à son paroxysme. Tu ne dois pas te louper. Tu dois attendre le bon moment. Ne pas y aller trop vite, ni trop doucement. Contrôler ta respiration. Inspirer. Expirer. Inspirer. Expirer. Puis : « MAMAAAAAAAAAAAAAAAAA OUUUUUUUUUUUUUUH » Tu entames une danse endiablée avec ton balai, éparpillant les petits tas de poussière que tu as fait. Mais tu t’en fiches, tu continues de hurler ce chef d’œuvre avec une implication rare. Tu y mets tous les sentiments que tu peux. Quel formidable interprète tu fais. Sublime show coupé par la sonnerie de ton téléphone. Tu l’attrapes rapidement dans un soupir, cédant un petit : « Je reviens très vite mon amour~ » à ton balai qui fait vraiment un compagnon de danse extraordinaire. Pas assez souple à ton goût, mais ce n’est pas grave, il fait ce qu’il peut ce pauvre bout de bâton ! « J’espère franchement que ce coup de fil vaut la peine, tu viens de me couper en plein concert avec Freddy Mercury là ! »
Un soupir au bout du fil. Oui, tu es épuisant, et tu le sais. Mais en même temps, il se prend pour qui ? Tu n’es même pas obligé de répondre ! Tu le fais juste parce que parfois, il te file des informations intéressantes ! Genre une fois sur 100 ! Raaah il t’agace ! Bon. Il a de la chance, il semblerait bien qu’on tombe sur ce qui va te faire triper. Il y a eu des gestes étranges à la gare en rapport avec une de tes affaires. Faut que tu y ailles vite. Ils y sont peut-être encore. Grosso merdo, c’est le résumé des looooongues informations qu’il t’a donné en genre… cinq minutes. Putain, c’est long 5 minutes, vous ne vous rendez pas compte ! Tu saisis ton arme, la range soigneusement : « Je reviens, j’ai quelques affaires à régler, nous reprendrons où nous en étions, promis~ Allez Watson, en route ! » Le chien qui dormait jusque-là saute de son petit panier et se colle contre toi. Vous sortez donc comme de joyeux bambins.
Quelques minutes plus tard, tu arrives à bon port : la gare. Toujours des choses bizarres ici. Encore plus chelous que toi, pour dire à quel point ça l’est ! Tu jettes un œil à Watson. Ton instinct ne te signale rien… Et Watson semble plutôt calme. Ils se sont encore foirés ? Tu t’enfonces dans les couloirs. Personne. Ça, c’est un peu chelou. Certes, il est tard. D’ailleurs, les voisins vont te détester pour ce petit concert que tu leur as offert à deux heures du mat. Mais habituellement, il y a au moins quelques délinquants qui trainent à droite à gauche ! Là… Tu allais dire que tu ne voyais rien, mais Watson se met à grogner. Une femme apparait au loin, tu dégaines habilement ton arme. Une ange. Watson redresse les oreilles. Vraisemblablement, elle n’est pas dangereuse, mais on ne sait jamais.« Eh toi, ouais toi là-bas, oh, t’es sourde ou quoi ? Qu’est-ce que tu fiches ici ? »