about pain
and other memories of bad things
Ael est de ce genre de personne qu'on n'oublie pas.
C’était un soir. Ce genre de soir où l’air est légèrement chaud, juste ce qu’il faut. Ce genre de soir où le soleil tarde à se coucher. Ce genre de soir où toi, tu as tendance à rester éveillé. A chercher une source de lumière, un peu comme un papillon de nuit. Enfin, ce n’est pas tant la lumière que tu recherches. Cela ne correspond pas au sens commun que chacun lui donne.
Toi, ce que tu recherches, ce soir-là, c’est ce rouquin qui chante sur scène. Pourtant, tu ne savais pas encore que ça allait être lui, ta lumière ce soir. Tout ce que tu savais, c’est que tu voulais sortir, aller découvrir, écouter. Observer, mais surtout écouter. Te laisser aller à des chansons que tu ne connais pas, peut-être même que tu allais pouvoir danser un peu ?
Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Il t’a semblé tout oublier lorsque les accords de sa vieille guitare ont envahi la petite pièce. Il t’a semblé tout oublier lorsque les premiers sons sont sortis de sa bouche. Il t’a semblé tout oublier lorsque ce silence respectueux qui règne lorsqu’une belle représentation se déroule sur scène s’est installé. Tout ce que tu parvenais à faire, c’était le contempler, l’admirer. C’est donc ça, l’effet que ça fait ?
Il a joué pendant une demi-heure, tu dirais. Une demi-heure où tu as pleinement pu entrer dans son monde. Il chante avec ses tripes. C’est toute son âme qu’il fait résonner dans sa guitare. Ses paroles ont du sens, non pas parce qu’elles sont belles, parce qu’il sait leur donner la consistance qu’il faut. Elles ne sont pas vides : il ne fait pas que les chanter, il les interprète, il les vit, pleinement. Tu crois que tu as pleuré ce soir-là. Enfin non, tu ne crois pas, tu es pratiquement sûre.
Il a eu la même force qu’une étoile filante. Il est passé rapidement et pourtant, c’est une trace indélébile qu’il a laissée en toi. De l’espoir. Une envie. Cette même envie qui t’a poussé à traverser la foule tant bien que mal à la fin de sa prestation dans l’espoir, sûrement vain, de pouvoir lui parler. En soit, ce n’est pas si compliqué que ça : un talent pareil, étant du milieu, tu en aurais entendu parler.
Mais il a fui. Le temps que tu parviennes au niveau des loges, il n’y était plus. Tu l’as cherché aux alentours, mais impossible de le retrouver. C’est donc le cœur lourd que tu as abandonné.
C’était il y a quoi, une semaine ? Et voilà que tu te retrouves à le regarder, la porte de cette crêperie grande ouverte. Tu détailles son visage. La porte toujours grande ouverte. Tu dois avoir l’air un peu folle, mais ce n’est pas quelque chose qui te préoccupe : tu dois être certaine que c’est lui. C’est lorsqu’il lève les mains que définitivement, tu le reconnais.
Ses doigts. Légèrement abimés. La pulpe est écorchée, preuve d’un entrainement intensif. Puis tu ne sais pas, tu as tellement observé ses mains lorsqu’il a joué ce soir-là qu’entre mille tu pourrais le reconnaitre du moment qu’il te laisse voir ses mains. Lorsqu’il tourne la tête, tu remarques ses boucles d’oreilles et c’en est fini de lui.
Enfin, cette porte se ferme et tu te diriges vers lui. Tu n’as pas révisé ce que tu allais dire, tu n’en as pas besoin. Tu sais que ça va venir naturellement : tu as tellement de choses à lui dire ! Tu attends qu’il termine avec le client qui te précède et enfin, tu t’avances jusqu’à lui : —Salut !! Initialement, je venais pour manger une crêpe mais mon but a soudainement changé en vous voyant. Je vous ai vu joué il y a une semaine… et vous m’avez véritablement impressionné, vous dégagez quelque chose sur scène que je ne saurais décrire ! Mais c’était vraiment puissant… et impressionnant. J’ai voulu vous rattraper à la fin du show mais vous vous étiez déjà évaporé ! Alors j’avoue que je suis vraiment heureuse de la coïncidence qu’est celle de vous recroiser ici… —
Tu as cette voix particulière. Si tu sais, celle que tu prends lorsque tu te mets soudainement à parler d’un sujet qui te passionne. Celle qui transpire un engouement sans nom, une sincérité extraordinaire, une admiration respectueuse : —J’ai conscience que mon approche peut paraitre assez étrange, mais je vous ai déjà loupé une première fois et je ne voulais pas que ça arrive une seconde fois… alors qui ne tente rien n’a rien !! —
Toi, ce que tu recherches, ce soir-là, c’est ce rouquin qui chante sur scène. Pourtant, tu ne savais pas encore que ça allait être lui, ta lumière ce soir. Tout ce que tu savais, c’est que tu voulais sortir, aller découvrir, écouter. Observer, mais surtout écouter. Te laisser aller à des chansons que tu ne connais pas, peut-être même que tu allais pouvoir danser un peu ?
Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Il t’a semblé tout oublier lorsque les accords de sa vieille guitare ont envahi la petite pièce. Il t’a semblé tout oublier lorsque les premiers sons sont sortis de sa bouche. Il t’a semblé tout oublier lorsque ce silence respectueux qui règne lorsqu’une belle représentation se déroule sur scène s’est installé. Tout ce que tu parvenais à faire, c’était le contempler, l’admirer. C’est donc ça, l’effet que ça fait ?
Il a joué pendant une demi-heure, tu dirais. Une demi-heure où tu as pleinement pu entrer dans son monde. Il chante avec ses tripes. C’est toute son âme qu’il fait résonner dans sa guitare. Ses paroles ont du sens, non pas parce qu’elles sont belles, parce qu’il sait leur donner la consistance qu’il faut. Elles ne sont pas vides : il ne fait pas que les chanter, il les interprète, il les vit, pleinement. Tu crois que tu as pleuré ce soir-là. Enfin non, tu ne crois pas, tu es pratiquement sûre.
Il a eu la même force qu’une étoile filante. Il est passé rapidement et pourtant, c’est une trace indélébile qu’il a laissée en toi. De l’espoir. Une envie. Cette même envie qui t’a poussé à traverser la foule tant bien que mal à la fin de sa prestation dans l’espoir, sûrement vain, de pouvoir lui parler. En soit, ce n’est pas si compliqué que ça : un talent pareil, étant du milieu, tu en aurais entendu parler.
Mais il a fui. Le temps que tu parviennes au niveau des loges, il n’y était plus. Tu l’as cherché aux alentours, mais impossible de le retrouver. C’est donc le cœur lourd que tu as abandonné.
C’était il y a quoi, une semaine ? Et voilà que tu te retrouves à le regarder, la porte de cette crêperie grande ouverte. Tu détailles son visage. La porte toujours grande ouverte. Tu dois avoir l’air un peu folle, mais ce n’est pas quelque chose qui te préoccupe : tu dois être certaine que c’est lui. C’est lorsqu’il lève les mains que définitivement, tu le reconnais.
Ses doigts. Légèrement abimés. La pulpe est écorchée, preuve d’un entrainement intensif. Puis tu ne sais pas, tu as tellement observé ses mains lorsqu’il a joué ce soir-là qu’entre mille tu pourrais le reconnaitre du moment qu’il te laisse voir ses mains. Lorsqu’il tourne la tête, tu remarques ses boucles d’oreilles et c’en est fini de lui.
Enfin, cette porte se ferme et tu te diriges vers lui. Tu n’as pas révisé ce que tu allais dire, tu n’en as pas besoin. Tu sais que ça va venir naturellement : tu as tellement de choses à lui dire ! Tu attends qu’il termine avec le client qui te précède et enfin, tu t’avances jusqu’à lui : —
Tu as cette voix particulière. Si tu sais, celle que tu prends lorsque tu te mets soudainement à parler d’un sujet qui te passionne. Celle qui transpire un engouement sans nom, une sincérité extraordinaire, une admiration respectueuse : —
ft. Tom chou <3
— Somewhere far away
Private something
— Somewhere far away
Private something