Une histoire de choc frontal (Ft Nobody)

Bim bam boum

Comment annoncer à Sam que tu as perdu ce précieux porte-clef qu’elle t’a offert il y a maintenant plus de 3 ans ? Comment accepter la perte de ce précieux artefact ? Tu as toujours eu du mal à gérer un deuil, mais celui-là est de très loin le plus compliqué que tu aies eu à faire, désolé Aamon. Pour t’aider à l’appréhender, tu as besoin de t’entourer de feuillages, de plantes en tout genre. Ça t’a toujours apaisé d’être parmi la végétation, et quel meilleur endroit pour cela que le Botanical Park ? En plus de cela, tu as le sentiment qu’il faut à tout prix que tu y ailles. Ton instinct t’y pousse, et tu as envie de l’écouter. La dernière fois qu’il t’a murmuré quelques mots à l’oreille, tu en as fini avec ta période de folie, ça t’a énormément aidé à lui faire davantage confiance.

Te voilà donc à vagabonder au milieu de fleurs toutes aussi belles les unes que les autres. Tu les regardes avec un petit air fasciné, oubliant presque tous les remords qui te rongent concernant ce petit lapin en peluche disparu trop tôt. Tu l’as beaucoup pleuré hier soir, tu as même foutu un vent à Sam tant tu t’en veux. Ridicule me diriez-vous. Pas tant que ça, c’est juste la sensibilité d’Orpheus, et c’est encore pire depuis qu’il a fusionné avec son démon, il ne contrôle plus rien. Enfin bref.

Tu continues de vagabonder, jusqu’à sentir une sensation que tu détestes par-dessus tout. Un maudit. Tu n’as rien contre eux, et tu ne te sens pas spécialement mal à l’aise en leur présence… Tu as juste énormément de peine pour eux, se faire avoir de la sorte par un démon. Leur niveau de désespoir pour arriver à cet extrême-là, tu ne veux pas l’imaginer… Et c’est encore pire maintenant que tu sais que tu vas aussi devoir en faire signer à de pauvres innocents. C’est ce qui te rebute le plus dans ce projet de vengeance, ce que tu acceptes le moins. C’est aux antipodes de tes valeurs, tu as accepté ton démon, ça ne veut pas dire que tu veux être comme eux… Puis, Iah te laissera réellement faire ? Tu en doutes, elle aime toujours Aamon, elle veut accomplir sa volonté, mais elle a aussi son devoir d’ange, et tu sais qu’elle n’est pas spécialement enjouée à l’idée que tu te fasses un petit buffet à volonté d’âme toute fraiche. Vous avez tous les deux le cul entre deux chaises, et vous n’arrivez pas à vous décider sur laquelle s’assoir.

Tu n'oses pas le regarder, alors tu regardes les pavées, attendant qu’il passe à côté de toi. Tu sais qu’il t’a capté aussi, tu as encore du mal à contrôler ton aura. Sans réellement le contrôler, tu accélères le pas, voulant que ce moment passe vite.
Vraisemblablement, tu n’es pas doué pour avancer sans regarder devant toi, parce que tu percutes de plein fouet le maudit. Tu fais volteface, t’apprêtant à te confondre en excuse, lorsque ton regard se pose sur ce qui est tombé de la poche de… l’homme, la femme ? Tu ne sais pas. Tes yeux s’illuminent, tu te baisses, et ramasse l’item. Tu le retournes, à la recherche de la petite broderie, que tu trouves rapidement. Un O, cousu en fil d’or. Tu focalises à nouveau ton attention sur l’être qui te fait face, ne pouvant dissimuler ta joie.

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Ton instinct est vraiment une perle rare. C’est la première fois de ta vie que tu es heureux d’avoir fait tomber quelqu’un, tu n’aurais probablement jamais su ce qu’il conservait dans ses poches sinon. Tu as légèrement envie de pleurer tant tu es heureux, soulagé. Tout se termine bien, tu ne vas devoir faire aucune confession difficile à Samantha Curtis. Affronter son regard est le pire des châtiments. Puis, c’est ton petit côté matérialiste : tu ne t’attaches pas à grand-chose niveau objet, il faut dire que vous n’aviez pas grand-chose Aamon et toi, puis après ça, tu as beaucoup déménagé. Tu es entrainé à disparaitre aussi vite que tu es apparu. Et pour s’évaporer efficacement, il ne faut pas s’attacher aux choses… Ouais. Aamon aurait honte de ce que tu es devenu là-dessus. Tu aimes bien cette petite vie que tu as, tu aimes bien les rires que tu partages avec la jumelle Curtis. Tu aimes ton appartement, parce qu’il conserve l’odeur de tous ces chaleureux moments que vous avez passé elle et toi. Tu t’es attaché au matériel.

Tu accroches le porte-clef à ton pantalon. Là, il ne tombera pas. Il retournera décorer ton enceinte lorsque tu rentreras. Tu poses ton regard sur le maudit. Comment le remercier maintenant ? C’est toujours une situation délicate… Non pas que tu croises des maudits tous les coins de rue, et encore heureux, tu passerais ton temps à culpabiliser sinon. D’ailleurs, la situation est plutôt ironique… Tu le sais que tu vas devoir faire signer des contrats. C’est une piqure de rappel, qui est douloureux. Tu vas devoir blesser ceux qui t’aident, profiter d’eux…




C’est faux ça Orpheus. Tu as juste paniqué, donc tu as perdu le contrôle de tes mouvements… Il va falloir que tu travailles ça avec Iah, si tu trébuches face à Matthew le jour J, ça risque fortement d’être cocasse… Tu tiens réellement à lui rendre la pareille, et tu ne le laisseras pas s’échapper avant de lui avoir rendu un réel service. Puis… Tu es curieux. Tu es curieux de savoir à quel point une personne peut être désespérée pour en arriver à un extrême pareil… Perdre son âme. Tu as besoin d’établir un profil pour attaquer les personnes avec lesquelles tu as des chances. Tu n'aimes pas agir par profit... Ce n'est vraiment pas ton genre, il n'y a habituellement aucune arrière pensée lorsque tu parles à une personne. Mais tu n'as pas réellement le choix... Tu te sens comme pousser par cette petite voix d'antan, elle réclame sa vengeance. Tu crains de ne pas pouvoir être réellement libre tant que Matthew respirera.

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Lowis. Non, ce prénom ne te dit rien. Ça, c’est une vilaine manie. Dès que quelqu’un te dit son prénom, tu trifouilles dans ta mémoire pour savoir si tu l’as déjà entendu quelque part. Mais ce n’est pas le cas pour cette personne. Personne qui commence déjà à s’échapper. Tu le sens bien qu’elle n’est pas spécialement à l’aise, et tu le comprends… Mais tu ne peux pas la laisser fuir sans l’avoir remercier convenablement. Alors tu le rattrapes par le poignet :




Franchement, tu t’es pas trop mal débrouillé ! D’habitude, tu parles bien plus que ça quand t’angoisses… C’est rare que tu parles avec des inconnus. T’es pas spécialement sociable comme personne, tu as ton cercle très très très restreint d’ami, aucune famille, et ça te va très bien comme ça. Tu as ta tranquillité, et au moins, tu sais que peu importe qui frappe à la porte, c’est normalement une personne qui ne te fera pas chier. Avec laquelle tu prendras obligatoirement du bon temps.  

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Et toi aussi, tu as du mal à le cerner. Il te semble… imprévisible. Oui, plutôt ironique venant de ta part, tu en as conscience. Mais tu n’y peux rien : tu as du mal à capter la vibe de la personne qui te fait face. Ses pensées. Ses ressentis. Ses émotions. Tout ça ne semble pas exister chez… Mince, comment il s’appelle déjà ? Ha oui. Lowis.

Eh bien Lowis accepte enfin ta proposition. Tu relâches son poignet. Tu ne t’étais même pas rendu compte que tu le tenais aussi fermement… Et que tu le tenais toujours d’ailleurs. La panique te rend dingue. Tu lâches un petit rire gêné, tes doigts tapent nerveusement le côté de ta cuisse :




Parce que clairement, tu ne le laissais pas s’enfuir sans l’avoir remercier convenablement. Il t’a évité bien des explications gênantes, et des larmes inutiles. Beh oui, ton petit cœur, il est sensible ! Et il a un contrôle quasiment totale sur tes yeux, il semble adorer les faire pleurer. Ce petit sadique !




Orpheus et le sens de l’orientation… Bon en vrai, je déconne, t’es vraiment bon en orientation. Mais disons que là, ton cœur manque de lâcher tellement tu angoisses, alors tu perds un peu tous tes moyens. Sociabiliser, ce n’est vraiment pas ton truc.

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Waw. Tu ne sais pas si c’est l’angoisse, mais une pensée carrément étrange vient de te traverser l’esprit. Te montrer le chemin. Ça fait sectaire ça. Ou le mood : je vais te remettre sur le droit chemin mon fils. Et une partie de toi est un petit démon. Tu veux dire. En vrai, c’est drôle. Ou il n’y a que toi qui trouve ça drôle peut-être ? Tu ne sais pas. La panique te fait toujours de drôles d’effet : « Alors je te suis. »

Ô grand gourou adoré. Non, désolé, tu n’arrives pas à t’enlever cette idée de la tête. Tu as lu trop de livres où ça commençait à tourner mal précisément à partir de cette phrase. Ça te donnerait presque envie de fuir, mais ça, c’est juste que tu as la tête toujours rempli de trop de scénario différent. Tu le suis donc sans rien laisser paraitre de ce trouble, les mains dans les poches. Tes yeux se perdent du côté de ces quelques plantes dont tu connais que trop bien les noms. Cette personne t’a un peu sauvé la mise, elle a fait quelque chose sans vraiment le vouloir, tu lui en es vraiment redevable. Alors le traiter de gourou en secret juste à cause de bouquins… Ouais, un peu limite. Mais tu trouves ça drôle, puis ça te déstresse un peu…

Tu finis par passer devant. Il a vraiment l’air méfiant, ce monsieur. Mais tu le comprends, il a signé un contrat. Avec un démon, du coup. Genre comme ton géniteur, ou ta génitrice. Comme cette sombre partie qui t’habite. Comme Lumine. Tu finis par reprendre ta respiration, et brisé ce silence qui commence à te peser légèrement. Tu crains de commencer à penser de trop : « Ce que je vais dire est peut-être étrange, malvenu et maladroit, mais je pense qu’il est nécessaire que je le dise. Tu sembles méfiant. Et je le comprends, pour pas mal de raison différente. Mais je tiens à te dire que je ne te veux aucun mal, et que je ne t’en ferai aucun. Je suis sain. Et si vraiment tout ça te met mal à l’aise, n’hésite pas à partir à n’importe quel moment, je ne te suivrai pas. Tu as ma parole. »

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