Jasmin X. San
Sett • Leagues of Legends
Un repas est insipide, s'il n'est pas assaisonné d'un grain de folie.
Jovial
Instinctif
Protecteur
Méfiant
Indulgent
Compréhensif
Enfantin
Sage
Nom :San
Prénom :Jasmin Xuei
Surnom / Alias :/
Nom angélique :Suen Ng-hung
Bâton angélique :Nyoi-bō, le bâton doré
Origine :Americain/Chinois
Race :Archange, temple de la paix
Âge d'apparence :28 ans.
Âge réel :Environs 3 590 ans.
Occupation :Libraire/Lieutenants.
Groupe :Eagles
Prénom :Jasmin Xuei
Surnom / Alias :/
Nom angélique :Suen Ng-hung
Bâton angélique :Nyoi-bō, le bâton doré
Origine :Americain/Chinois
Race :Archange, temple de la paix
Âge d'apparence :28 ans.
Âge réel :Environs 3 590 ans.
Occupation :Libraire/Lieutenants.
Groupe :Eagles
Caractère
Remarquons cette petite fleur,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant son rouge est plus fort que celui des autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant elle grandit encore plus loin que les autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant les passants la voit avant les autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant tous veulent la cueillir sans un regard aux autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant le soleil souvent semble lui sourire plus qu'aux autres.
Est-ce qu'elle est vraiment différente cette jolie fleur ?
D'après les autres, elle est très gentille et fidèle.
D'après les autres, elle est forte et endurante.
D'après les autres, elle est sensible et souriante et compréhensive.
D'après les autres, elle est sage mais enfantine.
D'après les autres, elle est méfiante et colérique.
Est-ce qu'elle est vraiment d'accord cette rouge fleur ?
Franchement, elle ne dit rien.
Franchement, elle ne les écoute pas.
Franchement, elle n'a pas vu les passants.
Franchement, elle regarde au loin.
Franchement, elle a juste faim.
Au final, remarquons que cette fleur, et simplement occupée à baver sur le sandwich à côté...
Elle n'a pas dit un mot et pourtant son rouge est plus fort que celui des autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant elle grandit encore plus loin que les autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant les passants la voit avant les autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant tous veulent la cueillir sans un regard aux autres,
Elle n'a pas dit un mot et pourtant le soleil souvent semble lui sourire plus qu'aux autres.
Est-ce qu'elle est vraiment différente cette jolie fleur ?
D'après les autres, elle est très gentille et fidèle.
D'après les autres, elle est forte et endurante.
D'après les autres, elle est sensible et souriante et compréhensive.
D'après les autres, elle est sage mais enfantine.
D'après les autres, elle est méfiante et colérique.
Est-ce qu'elle est vraiment d'accord cette rouge fleur ?
Franchement, elle ne dit rien.
Franchement, elle ne les écoute pas.
Franchement, elle n'a pas vu les passants.
Franchement, elle regarde au loin.
Franchement, elle a juste faim.
Au final, remarquons que cette fleur, et simplement occupée à baver sur le sandwich à côté...
Histoire
Le repas de l'un est poison pour l'autre.
0• Sommaire :
Chapitre 1 à 4 : Chine - 1568 : Suen
Chapitre 5 à 7 : Chine -730 : Tao
Chapitre 8 à 11 : Albion, Bretagne, 0 : Perceval
Chapitre 12 à 14 : Chine, Trois royaumes 230 : Son
Chapitre 15 à 17 : Soudan, Tora, 900 : Musa
Chapitre 18 : Pirate sur les mers, 1200 : Runa
Chapitre 19 à 21 : Japon 1567 : Yukimura
Chapitre 22 à 25 : Chine 1654 : Mô
Chapitre 26 à 28 : Russe 1920 : Harald
Chapitre 29 à 30 : Etas-Unis 1995 : Jasmin
I• L'enfant de la montagne
Il fut un temps où il n'y avait personne autours de lui. Il n'y avait pas beaucoup de monde à cette époque, et il ne savait pas vraiment qui il était. Contrairement à une grande partie des choses qu'ils croisaient, il avait un nom. Il s'en était souvenu un jour où il avait choisi de monter tout en haut de sa montagne.
Là, les oiseaux avaient navigué autours de lui, les singes le fixaient au loin, un abeille se cala sur son épaule, les vents parlèrent aux arbres et lui redressa ses yeux vers le soleil. Ses grands yeux verts pomme s'ouvraient avec un air ébahi. Il avait mal au rétine à force de se concentrer sur l'astre.
Il ne le quitta pas des yeux, juste tenu par le nom qu'on lui donna. Ce souvenir resta à jamais dans son âme, c'était le plus lointain dont il pouvait se rappeler. C'était aussi la première fois qu'il avait entendu sa voix. Du haut de son arbre, juste là au sommet de ce qui était son monde aujourd'hui... Il entendit la voix grave, ennuyé malgré sa jeunesse... Cette voix qui était déjà celle qui parlait à son cœur. Son visage quitta le soleil lentement, jusqu'à observer le monde en dessous de lui... remarquer la petite tête blonde en dessous de lui.
« Suen Ng-hung, descend de ton perchoir, t'es pas un singe. »
Son sourire éclaira le coin d'une vague lumière, comme s'il était le seul à pouvoir le donner à la jeune femme à ses pieds. Il n'était pas un singe, mais il en avait le caractère. Il n'était pas un singe, mais il avait eu plus de vie avec eux qu'avec tout autre créature que dieu eut créé. Il n'était pas un singe, mais il en avait le caractère bagarreur et la joie de vivre. Il n'était pas un singe, mais il n'était pas non plus homme. Il ne se sentait pas plus qu'un autre, peut-être le roi de sa montagne couverte de fleurs.
En tout, s'il était vraiment le roi de cet endroit comme lui avait rapporté Konzen, alors il l'offrait au monde. Chaque personne de cette planète avait le droit de pouvoir y voir la beauté de la vie, le soleil au dessus de leur tête, les oiseaux autours d'eux et quand on descendait du plus haut arbre de la montagne... les pieds qui touchent les fleurs avec passion.
Le regard de la blonde se fit sévère quand elle regarda le petit homme... à peine habillé, les pieds nus et un énorme sourire sur le visage.
« On nous attends. Habille-toi avant de descendre en ville. »
Le sourire du petit être se perdit, mais il n'eut pas le temps de parler qu'il se prenait déjà un change dans les yeux. Il couina mais ça ne servait à rien d'aller contre les ordres de Konzen... Elle avait raison de le faire s'habiller, il le savait... La dernière fois qu'il était descendu sans mettre de tunique, on l'avait regardé bizarrement et quelqu'un lui avait même donné une pièce. A la base, il avait cru que c'était par ce qu'il avait une bonne bouille, mais au final son maître lui avait dit que c'était à cause de sa tête de pauvre. Il avait une tête de pauvre ?
Pour lui, son visage dans l'eau lui donnait plutôt l'impression d'être en forme... Qu'est-ce que ça voulait bien dire pauvre d'ailleurs ? Pauvre de sens ? Pauvre de plantes ? Pauvre de vivre ? Pauvre de contact ? Le sens premier lui échappait, il n'avait pas osé demandé.
En s'arrêtant devant l'eau avec sa tenue neuve, ses chaussures serrés et ses cheveux tressés, il se demanda si c'était vraiment lui, là dans l'eau. Il n'aimait pas cette personne, en tout cas, il avait l'impression d'être pauvre de quelque chose cette fois. Pauvre de sa liberté peut-être ?
Son regard se redressa vers le soleil, puis vers celle qui était devenue le sien. Elle avait été celle qui l'avait trouvé assis dans sur sa roche, à attendre les appels d'un dieu... Elle avait été celle qui lui avait pris la main pour lui apprendre comment vivre, comment se construire et surtout comment se battre pour le bien.
Son premier souvenir se finissait là, embrumé par les siècles et sûrement enjolivé par l'âge. Il se souvenait d'une chevelure au couleur du soleil, d'une dureté de fer dans la main qui tenait la sienne... et de son nom.
II • Oublier la colère & l'orgueil
Coup de tête. Il l'avait saoulé ce mec. Sans déconner, il se prenait pour qui là ? Il avait osé parler à son maître comment là ? Il avait attrapé le type en le soulevant par le col. Malgré sa petite taille, il allait pas laisser ça passer ! Konzen n'était peut-être pas la personne la plus sympathique et la plus polie du monde, mais ce n'est pas pour ça qu'il fallait l'insulter derrière son dos. Les yeux de l'ange avait un air profondément bestial dans sa colère. Le pire dans tout ça, c'est qu'il savait pertinemment que ce n'était pas la bonne façon de faire. Son énervement n'allait pas être un problème pour lui, mais la discipline qu'était censé lui apporté Konzen allait être remis en question... Elle serait jugée comme incompétente.
Pourtant, il ne pouvait pas laisser passer cela. Manche coupé, je t'en ferai voir des insultes stupides comme celle-là !
Bien que ce ne soit pas une insulte à proprement parler pour des êtres comme eux, il ne pouvait pas accepter qu'on n'apporte ces mots vis à vis de son maître.
La main de Konzen se posa sur son épaule. Elle le fixa avec un air désabusée. Il savait déjà qu'il avait fait une erreur en s'énervant et en soulevant le type en lui grognant dessus comme un animal... mais le regard noir qu'avait la femme sur lui, lui fit décroître la pression clairement trop forte qu'il avait eu sur le type.
« Arrête tes bêtises. Ces mots venant d'un homme qui n'a pas été capable de faire dans toute son existence la moitié de ce que nous sommes capables de faire en une journée ne devrait pas t'atteindre. Tu me fais honte. »
Cette fois, il lâcha complètement l'homme qui s'effondra au sol. Il se rendit compte à ce moment là qu'il avait raison, mais surtout qu'il avait fait au final du mal à son maître. Ses yeux s'écarquillèrent et il commença à trembler de tout son être. Son orgueil avait été au delà même de sa propre mission, comment avait-il pu faire du mal à un être humain. Il joint ses mains devant son torse alors que les larmes montaient à ses yeux. Il avait honte de lui-même. Konzen aurait bien raison de ne plus lui adresser la parole et de le repousser en tant qu'apprenti. Il ne méritait pas son support.
Pourtant la main se mit sur sa tête. Il le regarda avec un air surpris. Est-ce... un signe d'affection ?
« En attendant, mon apprenti n'aurait pas eu à me défendre si vous saviez vous tenir Général Hin. »
Des étoiles naquirent dans les yeux du disciple. Il n'aurait pas cru se voir défendre par son maître. Dans ce cas, il se sentit vraiment sourire de fierté, même si, soyons franc, il s'attendait à se faire gravement jugé juste après.
Ce fut évidemment le cas. Dès qu'il fut seul à seul... Konzen le plaqua au mur.
« Suen. La colère ne te mènera nul part. L'orgueil est pour les démon et non les anges, que crois-tu être ? Tu n'as pas le droit de ressentir ce genre de sentiment. Ce n'est pas moi que tu as défendu, mais toi-même à travers moi. Ne reproduit plus jamais ça. »
Il le lâcha et caressa sa tête.
« J'accepte ton erreur cette fois. Mais tu devras venir avec moi cette semaine. La chasse commence.
- La chasse ?
- Tu vas te montrer utile. »
Il ne savait pas encore en quoi, mais il lui faisait confiance. Elle était son maître après tout... et elle savait bien mieux que lui ce qui était bon ou pas de faire.
III • La faim divine
Depuis cette fois-là, son estomac n'avait jamais arrêté de grogner. Il avait avalé l'essence de ce démon comme Konzen lui avait dit de faire. Mais depuis, son ventre grognait tout le temps... Tout le temps! Déjà qu'à la base il avait toujours très faim, là... là ça devenait pas possible. Il avait mangé plus de huit parts ce midi et il avait encore faim... Bordel de merde, est-ce que c'était un effet secondaire ? Est-ce qu'il méritait cela ? Est-ce que c'était la punition de dieu pour avoir retirer l'existence d'une personne ?
Est-ce que c'était la puberté ?
En relevant son visage vers la lune, il se rendit compte qu'il dépassait maintenant la sortie. Il avait beaucoup grandi depuis la première fois qu'il avait rencontré son maître. Cependant... cela faisait aussi plusieurs années qu'ils avaient commencé ce manège. Ils allaient dans les différentes guerres, les stratèges des dirigeants et ensembles ils repéraient les démons. Là, Konzen et lui les combattaient jusqu'à ce qu'il finisse le travail. Il avait mangé leur essence, à tous... Il ne voulait pas compter. Il ne voulait pas s'en souvenir...
La lune avait l'air de le juger ce soir. Il se rendait compte qu'il allait peut-être contre ce que dieu voulait. Son ventre lui fit mal et il se mit contre le mur derrière lui. L'alcool n'avait pas rempli son estomac, et les encas de ce soir n'avait fait que lui ouvrir l'appétit. Il avait tellement faim... Il eut doucement les yeux qui se plissèrent sous la douleur. C'était forcément une punition. Il le méritait. Seulement, il mit sa main sur son ventre en songeant que c'était mieux que ce soit lui qui subisse ça que Konzen.
Elle avait déjà été puni plusieurs fois par leur chef actuel à cause de ses bêtises, de ses idioties, de son envie d'aider tout le monde, son manque d'écoute envers ce chef qu'il jugeait horrible. Une fois, il l'avait récupéré saignant de la bouche à force de s'être reçu des gifles. Il l'avait soigné sans un mot... Il savait qu'elle avait pris car il avait osé tirer la langue à leur impératrice. Ils avaient de la chance d'être en vie... et même s'il le savait, ça ne lui plaisait pas.
Il finit à terre alors que la faim lui faisait tourner la tête. Bon sang... Il avait tellement faim. Comment est-ce que c'était possible que son corps lui en demande autant ? Il soupira et se releva avec peine jusqu'à s'arrêter quelques pas plus tard... en face d'une petite niche où se trouvait les offrandes d'une divinité locale. Il finit par les manger en cachette.
C'était la première fois qu'il faisait ça, mais pas la dernière. Sa faim ne se calmait presque jamais. Il mangeait pour quinze personnes sauf les jours où il avalait les essences des démons pour son maître. Alors on ne lui servait jamais assez. Malgré sa taille, sa musculature, il était souvent puni de nourriture ou considérait comme un part double au maximum. Se resservir était malpoli, demander plus ne se faisait pas... Alors il avait fini par prendre l'habitude la nuit de faire le tour des petits hôtels locaux... et voler la nourriture des divinités. Il s'excusait à chaque fois, même quand ça devient une routine.
S'il ne le faisait pas, il finissait par devenir agressif sur les champs de bataille. Si bien qu'on se rappela de lui comme d'un guerrier monstrueux, ne s'arrêtant pour aucune raison. Il n'attaquait pas seulement avec son bâton orné d'un or souvent recouvert de sang, mais aussi par ses mains, ses crocs et la force de brute de son corps.
Konzen lui avait un jour dit qu'il surjouait et que son obsession de se sentir coupable de prendre une essence le rendait comme cela... plein de frustration qu'il lâchait sur le champ de bataille et d'une faim qui lui faisait mal. Pour elle, il se créait ses problèmes.
Suen n'en savait rien. Mais si c'était le cas, c'était à juste titre... Il se punissait pour une forme de pêché non ? Même s'il faisait ça pour annihiler les démons et le mal... c'était.. aussi un péché. Comme brûler le feu avec une lance...
En relevant la tête vers la lune, cette nuit encore, il avait faim.
IV• La fin d'une ère ( TW - Violence )
Il resta sur le champ de bataille. Les sabots bougeaient de chaque côté de ses oreilles comme des bruits de fond, au rythme des tambours de guerre qui depuis déjà plusieurs heures avaient cessés de d'éparpiller leur son. Les chants ne célébraient plus le début de la guerre mais bien sa fin. Il avait les genoux au sol et le corps de Konzen contre lui. Elle avait fini de se battre, pour cette vie en tout cas... On l'avait enfourché, directement dans le cœur. Bien évidemment, Suen avait tout fait pour la sauver. Il avait tenté de la soigner, comme elle lui avait appris... de façon humaine puis avec ses petits pouvoirs d'ange. Rien n'y faisait, rien n'y avait fait.
Konzen était morte et c'était la première fois que Suen la perdait. Il était sans maître, sans guide dans un monde qui lui semblait déjà trop grand. Il n'osait pas relever la tête du visage doux et calme de l'être le plus intransigeant qu'il n'eut jamais connu. Elle n'était pas comme il la voyait tous. Elle pensait au bien commun, elle pensait aux humains, elle pensait à lui.
Il l'avait laissé se faire transpercer et la culpabilité avait renforcer sa hargne au combat. Ils avaient gagné cette guerre... mais à quel prix. Le clan Zhou avait repris le royaume... Mais lui, il avait perdu son maître.
Avec faiblesse, il redressa le corps de sa défunte amie, presque comme une mère... Il la serra avec la douceur d'un enfant qui a peur de faire tomber son premier lapin. Son corps était à peine chaud... Ça aurait pu bien se finir ?
Est-ce que ça faisait mal aux autres êtres quand ils perdaient les leurs ? Est-ce que les humains avaient mal quand ils perdaient leurs frères ? Est-ce que les démons avaient mal quand on mangeait leur essence ?
Les sanglots ne s'arrêtèrent pas, et ils finirent par se transformer en hurlement... plainte lente et forte d'un singe qui se prétendait humain au milieu des cadavres d'un guerre toujours aussi futile.
Son bâton se trouvait à ses pieds, il n'avait pas osé le reprendre depuis la fin de la bataille.
Il n'en avait même pas envie. Il n'avait envie de rien de la part de qui que ce soit.
Juste qu'on lui rende Konzen.
Alors il continua à pleurer, à grogner, à geindre et à supplier.
Puis la douleur se fit brusque dans son abdomen. Il baissa les yeux pour en voir une lame, puis son visage se redressa vers l'être au dessus de lui. Les yeux noirs de l'humain qui fut l'un de leur chef le regardait avec un sourire de fierté.
« Ferme ta gueule, sale macaque. »
Il tomba sur le sol.
V• Juge qui tu es, non ce que les autres sont.
« Ce monde d'un coup de peigne peut s'effondrer,
Comme les belles mèches d'une jeune femme,
Alors que sa mère n'a pas pris le temps pour elle,
Depuis qu'elle fut venue dans ce monde. »
Le vieil homme grogna en lisant le poème. Il se tourna vers son apprenti avec un air désespéré. Décidément, il avait beau l'avoir retrouvé, il ne semblait pas en être vraiment heureux. Konzen était revenu bien avant lui, et dans cette vie, il se nommait Sha. C'était un vieux philosophe qui avait tout fait pour éviter les conflits. Il préférait s'instruire des esprits vengeurs que de stupide guerre. En tout cas, il en faisait une pause.
C'est ainsi qu'il avait fini par rejoindre les ordres et devenir un moine bouddhiste. A travers ce rôle Sun avait monté les échelons. Grand moine, il dirigeait maintenant un monastère à côté de la montagne où Suen était né.
Suen lui-même avait fini par renaître, durant la période assez rude que vivait la Chine, Il était né dans une famille de lettré et alors que beaucoup se ruait vers les arts de la guerre, lui avait choisi de s'aventurer dans la religion.
Ainsi avait-il fini sous les ordres de Sha. Le jeune fils prodige des lettres, Tao avait été choisi comme apprenti direct de Sha, sauf qu'au lieu de se consacrer sur les enseignements des sages, il préférait sortir pour rencontrer des gens, découvrir de nouveaux plats, offrir des poèmes aux jeunes femmes de son temps et cultiver des fleurs.
Dans cette vie, Tao donnait beaucoup de fil à retorde à Sha.
Il était indiscipliné, toujours à courir à droite et à gauche et surtout il profitait de chaque occasion pour s'amuser plutôt que de s'occuper de ses tâches de moine.
Autant dire que ce foutu poème qu'il venait de trouver à côté de la pile de document qu'il devait rendre à la secte ne lui avait absolument pas plu. Il ne l'avait pas déchirer par égard pour le long travail des employés se tuant à la tâche pour produire du papier de qualité.
« Tao. »
De l'autre côté de la fenêtre ouverte, le jeune garçon aux cheveux d'un noir profond s'arrêta. Depuis sa dernière vie, il avait retrouvé une taille et une force de géant. Son appétit n'avait pas diminué, stagnant sur des portions pour 15 personnes. La seule chose qu'il avait en plus était deux pointes problématiques sur ses cheveux, semblables à des oreilles mais qui n'en étaient absolument pas. Ses cheveux avaient leur propre vie. Il l'avait accepté. Toutefois, il n'était pas arrêté dans sa marche pour parler capillaire.
« Où étais-tu pour la prière de ce matin ?
- Au champ, grand-père Jû Xi avait besoin d'aide.
- Tu étais en ville pour t'amuser pas vrai ? »
La tête que vit le haut moine en tournant le visage ne lui plût absolument pas. Il avait un air de chien idiot pris sur le fait.
« Le poème ne t'a pas plus.
- Ce n'est pas la question TAO ! »
Il couina.
« Allez, on va en salle d'arts martiaux. Tu mérites une punition.
- Sérieux ? Mais je suis le meilleur du coin et pour quel combat personne ne peut me battre... C'est chiant...
- En salle. »
Ce jour là, Tao se souvient que même s'il était fort, il devrait s'entraîner plus souvent. Se faire battre par un vieil homme incapable de soulever correctement son verre d'eau sans trembler, c'était pas fou.
Il en fut encore plus persuadé quand Sha lui annonça que la chasse reprenait.
VI• L'ennui peut être mortel, tu sais?
Il se tient sur son bâton pour ne pas laisser voir qu'il avait qu'une envie actuellement, retourner se mettre devant son papier, prendre son encre et sa plume et narrer la beauté du paysage qu'ils avaient devant eux. Très sincèrement, en quoi est-ce excitant de rencontrer toujours plus de personnes, toujours plus de démons si ce n'est que pour tout cela finisse dans un bain de sang.
Toutes les belles choses qu'ils avaient croisé se retrouver tâché d'un liquide essentiel mais qu'aucun être ne devrait voir autant dans sa vie. Les exorcismes pouvaient se passer différemment, les manières d'agir pouvait être plus pacifiste. Il en était persuadé, il l'avait même lui dans certains ouvrages. Les grands penseurs de la Chine l'avait dit depuis longtemps et exploiter cette pensées actuellement. Confusius pour ne citer que lui avait déjà apporté tellement à l'empire...
Seulement, cela ne suffisait pas à atteindre l'univers. Il souffla de désespoir. Haaaaa....
« HAAAAAAA ! »
Tao fit un bond d'un seul coup jusqu'à finir sur le haut de son arme sur un pied. Le mec qui venait de l'attaquer s'était effondré comme un idiot juste à côté de lui. La seule pensée du jeune ange à ce moment fut d'un classique : Oh. Des bandits. Youpi. Le tout pensait avec un air blasé sur le visage. Il retomba au sol juste après, deux pas en arrière et il retourna son arme directement vers celui qui arrivait ensuite.
De l'extérieur, les mouvements furent fluide. Il ne faisait qu'un avec son arme, mais il n'y avait pas cette lumière sur son visage. Il s'ennuyait tellement que ça en était risible. Cette impression de n'avoir personne à sa hauteur le rendait déjà bien triste. Il l'était encore plus alors qu'en abaissant le crâne d'un des type avec son pied... il se rendit compte que sa vie ne faisait que commencer.
Il n'avait même pas mille ans et il s'ennuyait déjà. Après un autre soupir, il remit son bâton dans la même position et s'y accouda. La seule différence fut les réclamations en fond et les traces de sang sur son arme. S'il avait eu des oreilles dieux seuls sait comment il les aurait eu entièrement aplati en arrière. Malheureusement, il n'avait pas d'oreille mais un maître.
Cher maître qui se mit juste devant lui, dans un vrai espoir, il en était sûr, de lui bloquer la vue. La vallée était trop belle pour ne pas avoir quelque chose en trop sur le paysage c'est ça ?
« Tao.
- Oh bordel.
- Ne jure pas.
- Ouais
- Ecoute moi.
- Ouais
- Nous allons combattre quelqu'un de plus puissant que toi.
- Ouais...
- Mais je ne t'aiderai pas.
- Oua- Quoi ? »
Le regard du jeune homme se fit tout rond. Il n'était pas très sûr de ce qu'il venait d'entendre. En fait, il espérait secrètement que ce soit vrai, dans le but de vraiment pouvoir s'améliorer grandir, devenir tout fort et tout le patatra qui allait avec. Cependant, la façon de dire de son maître ne le rassurait pas... Il devait avoir quelque chose derrière la tête.
Il avait toujours un truc derrière la tête. Le problème était de savoir quoi.
Croyez le, deux jours plus tard, Tao n'avait plus aucune envie de savoir quoi ! Il avait juste envie de lui hurler dessus que c'était un grand malade ! Il s'était effectivement battu face à un démon qui n'avait mais alors CLAIREMENT pas la même puissance que lui ! Il n'était pas aussi fort que Konzen mais clairement plus que Suen ! Il avait voulu le détruire c'est sûr ! Le pire dans tout ça, c'est qu'il avait réussi à survivre, mais comme un faible ! Comme une pauvre chose indigne ! Il avait fui à travers la ville jusqu'à trouver un plan qui puisse retourner la force de démon contre lui-même ! De toutes façons, il n'avait que ça !
Heureusement ça marcha ! Heureusement, il le neutralisa ! Heureusement, par ce que si ça n'avait pas été le cas, ce n'est pas le démon qui l'aurait achevé mais sa peur !
Quand le démon fut mis au sol et attaché, sans son arme, il s'effondra à genoux. A ce moment à peine, Sha arriva à côté de lui. Le vieil homme mit une main sur l'épaule de Tao pour le féliciter. Puis il souleva le démon en commençant le processus habituel. Cette petite tape sur son épaule n'était pas grand chose... mais ça rendit Tao plus fier que s'il avait détruit une armée.
« C'est ton premier vrai défi Suen. Des démons plus forts que toi, tu en trouveras d'autres. Toute ta vie. Cela ne veut pas dire que tu ne peux pas les battre... » Il allait le nourrir, et cette pensée évinça l'exactitude du souvenir. « Si tu n'as pas d'idée de comment le battre, fuit jusqu'à en trouver une. »
Les derniers mots qu'il se souvient de ce jour furent :
« Tu ne seras jamais le plus fort, trouve les pour les dépasser. Ainsi tu ne tomberas pas dans l'ennui. »
VII• La douceur d'une vie
Ce fut peut-être la mort la plus calme qu'il eut.
En tout cas, de ses souvenirs, c'est la seule qui ne se passa pas sur un champs de bataille ou dans un meurtre. Il était posé contre un arbre, un petit cahier dans la main. Son visage était lourd d'une fièvre qui durait depuis des jours et des jours. Le vent était doux et il avait pris le temps de sortir pour se revigorer, prendre un bain de soleil, agréable... Seulement, ça ne s'était pas passé comme prévu. Il avait été trop loin, sans prévenir personne. La fièvre ne l'avait pas empêché de marcher, ou alors il avait refusé de voir l'évidence.
Il avait été trop loin, trop longtemps, assez pour que le vent soit plus fort et que le soleil au sommet du ciel. Tao était persuadé que s'il rentrait, Sha allait lui en vouloir et le sermoner. Il allait sûrement l'obliger à s'entraîner jusqu'à l'évanouissement voir le battre pour l'endurcir. Une chose est sûr, il ne serait pas content de son escapade. Pourtant, il l'avait fait pour se sentir mieux.
La ville engloutissait sa liberté. La population insipide, les bruits des quartiers, les mauvaises fréquentations, les bruits de couloir, tout le monde qui ignore tout le monde... Rien ne lui plaisait dans ces lieux... Il avait envie de sa liberté dehors. En cet instant, il voulait simplement voguer libre, au loin, sans obligation.
Bien-sûr, Tao savait qu'il ne serait jamais totalement libre. Il était un ange, sa condition de base l'obligeait à faire des choix en fonction des autres. Pourtant, il aurait bien aimer vivre de façon différente... Il aurait bien aimé être humain et ne pas avoir à faire du mal aux démons...
Pourquoi est-ce que ce combat devait continuer ? Il ne comprendrait jamais l'obsession de son maître à faire le bien par la destruction... N'y avait-il pas d'autres façons de faire... ?
Ces pensées le hantaient... Pourtant là, contre arbre, la main qui venait de tomber sur le coin du carnet... le regard qui se fixait vers le vide au milieu de l'herbe... Il inspira avec lenteur... sans expirer...
Haaa... Elle fut bien calme, cette vie.
Si seulement, elle pouvait toutes être ainsi... Un voyage vers l'ouest pour taper un grand démon... avec deux amis, son maître...
Il avait adoré voyager avec eux à ses cotés... Même si ce n'était que deux bâtards...
VIII• Mythe & Légende
« Et voilà mon roi, c'est comme on vous l'avait dit, juste une babiole. » Wolfram avait déposé le fameux Graal juste devant le roi Arthur.
Il avait soufflé avec une légère dose d'énervement en fond. Comment souvent, celui qui était sensé être un guérisseur avait dût accompagner la stupide bande de chevaliers vers des combats inutiles pour trouver un artefact inutile qui était supposément utile. Sans parler de la façon dont il avait fini par trouver cette stupide babiole.
Perceval avait ouvert comme il le faisait souvent les différents coffres autours d'eux. Vu qu'il avait fini à force de piste dans un endroit sous terrain, à la fin de galerie extrêmement longue et de dialogues toujours plus graveleux entre les chevaliers, à trouver une petite zone où des dizaines et des dizaines de coffre se trouvait. Dont un pile au milieu avec une écriture en babylonien qui narrer la manière dont l'ouvrir.
Wolfram n'avait eu qu'à lire sa langue natale avant de répéter les instructions au grand bourrin. Heureusement, il les avait suivi sans faire une erreur. Personne n'aurait jamais su comment ça aurait pu se passer sinon... Au vu de l'aura néfaste qui gardait les lieux, et dont seul lui et son poulain pouvait ressentir l'atmosphère, il ne donnait pas cher de la peau des humains avec eux. Toutefois, une fois l'objet entre les mains de Perceval, il eut franchement un doute de s'il devait le donner aux humains.
Le Graal n'était pas ce qu'il avait imaginé et il était effectivement quelque chose qu'on ne donnait pas si facilement aux communs des mortels. Alors pour une des seuls fois, il se dit qu'il allait apprendre à Perceval comment utiliser leur don d'oubli. Ce fut ce jour là que Perceval apprit comment manipuler la mémoire des humains. Comme tuer des existences, il n'aima absolument pas cela...
C'est en entendant les recommandations de son maître pour cacher le butin correctement qu'il comprit l'importance de la tâche. Ils échangèrent le Graal avec un autre calice y ressemblant. Même si ça n'allait peut-être pas passer, pour les humains il devait faire comme ça.
Après avoir remis de l'ordre dans l'endroit, Perceval joua le jeu jusqu'au bout ! Faisant fi d'être bien plus idiot qu'il ne l'était, il leur présenta le calice en leur disant l'avoir vu briller ! Bien évidemment, avec les croyances de l'époque... tout le monde accepta vite comme une vérité.
C'est ainsi que devant le roi, Perceval fut qualifié de héros pour un calice qu'il avait vraiment trouvé mais échangé.
Un coup d'œil vers Merlin leur fit bien comprendre que lui n'était pas dupe... Mais que dire, quand c'était pour le bien de ceux qu'ils faillaient protéger ?
Perceval lui fit un léger coucou avant de sortir dehors s'aérer l'esprit.
IX• L'honneur d'un chevalier ( TW - Violence )
Perceval se réveilla brutalement au milieu du champ de bataille. Il cracha ce qu'il avait dans la bouche et se demanda si c'était vraiment normal d'avoir... de la chair ? Il avait essayé de bouffer un type pour... Le mec devant lui n'avait plus d'oreille et venait de s'effondrer sur le sol. Il mit une main sur sa bouche et se tourna vers un endroit où il n'y avait pas de corps ou de sang... Il s'abaissa devant un arbre et vomit tout ce qu'il avait dans l'estomac, voir même plus. Cela lui fit mal à la fin. Merde, il avait encore perdu l'esprit pendant un combat. Qu'est-ce qu'il s'était vraiment passé en fait ?
Du regard, il chercha Wolfram mais la main qui se posa sur son épaule fut celle d'une toute autre personne. Il haussa un sourcil quand Lancelot lui sourit.
« Tu m'as sauvé la vie, Perceval... Merci. »
Il avait donc vraiment... été... utile dans cet état ? Il déglutit et passa sa main sur sa bouche, avec la grande peur de voir ce qui pouvait se passer dans les yeux de l'humain. Il détourna calmement le regard. Il lui avait sauvé la vie, mais au prix de sa santé mentale. Cela n'allait vraiment pas mieux. C'était même de pire en pire. Il avait envie de hurler. Il avait peur de lui-même. Il avait peur de devenir plus un démon qu'un ange dans ce genre de moment... Il avait honte de ce qu'il était... de ce fléau en lui. Les animaux dans son être ne laissait pas son esprit se reposer... Il devenait ours... Non un macaque. Il devait un putain de singe capable de tout détruire de rage sur son passage.
« Tu es une sacré bête quand tu te bats ! Mais tu devrais apprendre les arts de la chevalerie... histoire de canaliser, enfin, tu vois...
- Canaliser ?
- Mon ami, tu n'es plus un animal sauvage dans ta forêt, tu es avec nous maintenant. Je vais t'apprendre comment te battre avec droiture et honneur, d'accord ? »
L'ange regarda l'humain avec des yeux ronds. Il était sérieux ? Il allait lui apprendre à se battre. Une autre main se mit sur l'épaule de l'autre côté. Cette fois, c'était Owen qui lui avait pris.
« Et il sera pas le seul, on sera tous là. Tu fais parti des nôtres maintenant. »
Il ne sut pas quoi dire. C'était la première fois que les phrases d'humain lui arrivaient si profondément dans l'âme. Il sentit les larmes lui tirailler les coins des yeux puis percer sans qu'ils ne réussissent à se retenir. C'était bien trop d'émotion pour lui. Il mit ses mains sur ses yeux alors que différents chevaliers essayèrent de le calmer, de le faire rire. Même si cela marchait un peu... Il était trop heureux pour pouvoir contenir les larmes de joie.
« Merci. »
Au loin, Wolfram regardait Perceval s'entourait. Il n'espéra qu'une chose, qu'on ne le trahisse pas.
X• La couronne d'épine ( TW - Violence, Maltraitance )
Lancelot les avait trahis... pour une femme. Est-ce que c'était ça l'amour ? Faire passer les amis et tous les autres personnes en dessous d'une seule ? C'est cela que d'aimer au point de faire du mal à tout les êtres avec qui on avait échangé, vécu des choses, des aventures ? Ils ne valaient pas plus à ses yeux ? ARTHUR NE VALAIT PAS PLUS A SES YEUX ? La colère remontait comme elle ne l'avait plus fait depuis cette bataille, depuis qu'il l'avait sauvé de la mort certaine qui l'attendait... Est-ce qu'il avait bien fait ? Franchement, il pensait actuellement le contraire ! C'était contre sa façon habituelle de penser et ça lui faisait mal mais... Mais la douleur de la trahison dans son cœur, dans son âme... Il lâcha un soupir plein de chaleur contenu.
Puis quelque chose attrapa son crane, la main de quelqu'un le plaqua brusquement contre le mur devant lui. Il écarquilla en grand les yeux alors que la voix de Wolfram se fit entendre.
« Arrête d'en vouloir à un humain d'un comportement qui leur est propre. »
Il se fit enfoncer la tête sur le mur mais ne répliqua pas malgré la douleur... Wolfram avait le droit de lui faire ça, il avait raison même...
« Tu n'es pas humain. Tu n'as pas à ressentir ces émotions. Veux-tu devenir semblable à un démon ? »
Les yeux du jeune Perceval s'ouvraient en grand, craintif, inquiet et dans la panique de ce qu'il pouvait devenir. Il serait ce qu'il mange... Oh non...
Lancelot n'allait pas faire de lui un être du mal !
« Arrête de grogner comme une bête. »
Il lui cogna le crâne une nouvelle fois dans le mur.
« ... » Il recommença mais plus fort. Perceval saignait maintenant. « Suen... »
Son vrai prénom le fit agrandir en grand les yeux, mais cette fois c'était de la crainte. La main le lâcha pour le redresser tout contre le torse de Konzen. Elle lui mit calmement une couronne autours de la tête. La couleur dorée de la couronne le mit presque mal à l'aise... C'était du vrai or ?
« Tu vas porter cette couronne tant que tu ne seras pas assez digne pour te tenir tout seul. »
Il fronça les sourcils à ces mots. Il n'était pas encore digne ? Cette idée lui fit monter la colère.
« Lancelot t'a trahi. » Il grogna et automatiquement la colère remonta, mais... La douleur que lui provoqua la couronne se rétrécissant sur son crâne le rappela à l'ordre. « Tu as tort. Tu n'as juste pas su le tenir dans le bon chemin. »
… Wolfram avait raison... Il tomba au sol et pleura son ami perdu.
XI• Pardonner, sans oublier. ( TW - Violence )
Hé bien, cette fois encore, c'était une mort particulière. Il avait enfoncé son épée dans le crâne de Mordred mais à quelle prix ? Morgana folle de rage venait de lui mettre l'épée de Wolfram dans le dos. Autant dire qu'il n'en souffrira pas longtemps. Cependant, il ne s'énervait pas... l'anneau sur sa tête l'empêchait depuis des années déjà de pouvoir laisser sortir sa colère. La brutalité de ses actions s'étaient calmés... Peut-être trop... Il aurait aimé la retrouver aujourd'hui, alors qu'il avait vengé Arthur, que tous ou presque était mort et que Wolfram avait rendu son dernier souffle hier.
Il redressa son regard vers le ciel , encore lui. Est-ce que ce serait la dernière chose qu'il verrait à chaque fin de vie ? Est-ce que les astres seraient ses compagnons à chaque instant de ses morts ? Il acceptait évidemment de partir ainsi. Il se tourna vers Morgane et lui envoya un regard profondément noir, tout en lui annonçant :
« Je ne veux pas te pardonner, mais je le ferai. »
Puis il s'effondra sur le corps de Mordred. Ses cheveux blonds se faisaient souffler par le vent, et son œil bleu observa une dernière fois le ciel.
Cette vie lui avait appris beaucoup de choses... Il ne l'oubliera pas.
Aucun des chevaliers, ni Merlin, ni Arthur... ni même Morgana.
XII• Le blond des plumes
Il y a des fois des moments où on n'a pas envie de s'extasier. Entre ses deux jambes d'enfant, le petit être jaune, ce petit poussin vient de tomber raide. Il est mort d'un coup, de froid, assurément. Seulement, il n'a que 6 ans et il ne comprend pas exactement pourquoi son ami vient de s'effondrer. Il s'abaisse et essaie de voir s'il bouge. Il tente de le remettre sur ses pattes, avec un peu d'espoir, ça fonctionnera peut-être ? Pourtant, le poussin ne tient pas, évidemment. Il ne tiendra plus jamais sur ses deux fragiles pattes. Il ne fera plus jamais de câlin, ni n'apportera un peu de joie dans les yeux du gamin.
L'enfant, qui n'a même pas vraiment appris à parler, crache une demande dans un langage qui n'est pas vraiment compréhensible. Il est sourd et son langage n'a pas été appris, alors les mots qui sortent ne ressemblent pas à grand chose. C'est simplement des râles... des espoirs qui ne donnent rien. L'oiseau ne bouge pas.
L'oiseau ne bouge pas comme les souvenirs qui viennent dans son esprit avec fureur. Il n'a que 6 ans et pourtant le bruit de ses batailles passaient reviennent dans son esprit. Il connaît le son alors qu'il ne devrait pas, il sait écrire alors qu'il n'a jamais appris...
D'une certaine façon, si cet oiseau lui parlait tant... cette petite chose... C'est peut-être par ce qu'il s'y est reconnu ? Lui aussi il a des ailes, plus ou moins... Lui aussi, il ressemble à quelque chose de petit, attachant qui aime particulièrement les câlins... Et lui aussi, il mange bien plus que ce qu'il devrait.
Alors quand il pleure sur ce petit oiseau, il ne pleure pas que son premier ami dans cette vie, il pleure aussi pour toutes ses autres vies, pour les deux fois où Konzen est mort devant lui... pour les fois où il a vu ses amis partir... Pour les fois où on l'a trahis... Il a envie de hurler à la mort mais ça ne ressemble même pas à un hurlement.
Sans le vouloir, ses grognements ressemblent de plus en plus au nom de Konzen. Il aimerait tellement qu'elle soit là... Il prend le petit poussin contre lui, tout en continuant à couiner le prénom de son mentor.
Puis on lui écrase la tête contre le sol.
Il couine de douleur cette fois.
On le redresse brusquement alors qu'il continue à pleurer et à marmonner.
Devant lui, il y a le visage d'un homme... Ses petits yeux s'ouvrent en grand alors qu'il sait qu'il est en train de se faire engueuler.
Mais franchement, ça il s'en fout. Il se jette sur l'homme pour se blottir contre lui avec force, tout en gardant le poussin contre sa poitrine.
Le bruit de ses larmes doit être insupportable, sa main libre sur les habits du moine ne doit pas aider à le rendre appréciable. Pourtant, Konzen semble soupirer, puis l'enlacer doucement... le berçant jusqu'à son sommeil.
XIII• Un fil dans l'esprit
Ça fait un petit moment maintenant qu'ils se sont retrouvés, ainsi que reprendre leurs affaires. Appréciés des cours des trois royaumes, ils servent à la fois de conseiller mais aussi de mercenaires pour les royaumes. En tout cas, c'est ce qu'a fini par comprendre Son. Dans cette vie, il a juste l'impression de pouvoir profiter sans se poser de question. Il sent beaucoup de chose, il voit beaucoup de chose, il lit, il écrit, il ressent mais... il lui manque ce qui fait le lien entre les hommes, les humains.
Il est pourtant sur sa vie la plus longue. Il n'aura pas entendu depuis des années... Cela ne le gêne pas. Il est habitué, il sait vivre sans... Même sans un sens, il est encore un très puissant guerrier, l'un des plus crains d'après ce qu'il comprend. Avec ce que le jeune homme peut lire sur les lèvres, il comprend très vite qu'il est considéré comme un débile de part son handicap et ses réactions enfantines. Cela lui convient, cela lui permet même de faire un peu comme il le sent. Si une situation ne lui semble pas correcte, s'il peut aider... alors il peut feindre l'idiotie et utiliser sa surdité. Plus qu'une faiblesse, ici c'est sa force.
Même si on le traite souvent de con de singe, il a l'habitude.
Avec sa petite taille, il a été étonne de s’accommoder à son ancien bâton doré. Konzen lui a ramené, il ne sait comment, sa couronne.
Suen ne le sait pas encore, mais c'est durant cette période qu'on écrira le plus son histoire, qu'on décrira son apparence pour la lier à sa vie passée. Dans cette vie, il sera le vrai roi singe, celui qui domine la montagne, grand cœur et sagesse d’expérience.
De la même façon, c'est dans cette vie qu'on commença à le craindre au delà de l'homme. Le nombre d'essence que Konzen lui a fait avalé commence à devenir vraiment importante. Il le sent dans son âme et même si cela se fait progressivement... il sait qu'il n'est plus totalement comme les autres. En tout cas, il ne se pense plus comme ses confrères... pour le peu qu'il ait pu en croiser.
En fait, dans son monde, il y a bien plus de démons que d'anges... il se sent en sous-nombre. Combien de démons a-t-il vu, battu ? Plus d'une centaine dans toutes ses vies... combien d'ange a-t-il croisé ? Cinq... peut-être ?
D'une certaine façon, il ne sait pas si c'est par malheur, par réalité ou par ce que... peut-être, Konzen les évite ?
Une chose est sûre, il n'a jamais osé lui poser la question.
Cette nuit là, Konzen lui a ébouriffé la tête... il s'est senti privilégié. Dans cette vie, plus que les autres, Konzen est comme son parent.
Si seulement, il arrivait à le verbaliser... peut-être devrait-il l'écrire ?
XIV• Être un ange, est-ce être mauvais?
Ce qui est particulièrement étrange avec les souvenirs de Suen, c'est à quel point ses morts sont toujours distinctes. Il se souvient particulièrement des morts autours de lui, de la douleur, du manque, de la honte de ne pas être assez bien pour Konzen... Mais les moments heureux, les petites choses, les instants fugaces... tout ça, il aurait aimé s'en souvenir avec plus de précision.
Comprenez le... il venait de passer six heures à crapahuter dans la forêt avec une cheville visiblement cassée, un trou dans le ventre qui allait visiblement finir par le tuer... tout ça pour quoi au final ? Pour survivre quelques instants de plus ? Konzen était mort d'une flèche dans la tête, il avait vu les royaumes devenir plus deux que trois et le nombre de démon dans les contrés avaient diminuées grâce à eux... toujours d'après Konzen en tout cas.
Il avait bien réussi cette vie non ?
Il avait sauvé beaucoup de gens, non ?
Il avait bien agis, non ?
Alors pourquoi alors qu'il s'allongeait juste à côté de la rivière, clairement pour se laisser mourir ; il avait l'impression d'avoir louper une grande partie de son existence ? Il se sentait sale, il se sentait comme utilisé, comme un mauvais outil... Comme si Dieu ne lui demandait que de faire du mal ! Est-ce que c'était vraiment ça ? Aider les autres ? Leur apporter le bonheur ? Devait-il s'oublier ? Oublier Konzen ? Oublier son poussin ?
Est-ce qu'il devait vivre comme un martyr à chacune de ses vies ?
Il mit sa tête sur ses genoux puis s'entoura d'un bras, l'autre essayant de continuer de compresser le trou dans son bas torse.
Il se mordit la lèvre, jusqu'au sang et redressa la tête en hurlant. Il s'imagina que le cri avait dût être puissant... surtout au vu des nombreux animaux qui venaient de partir... Il inspira avec difficulté et sans réfléchir, quand il vit un type arriver vers lui.
Sa main prit son bâton abandonné sur le côté et il le fracassa sur la tête de l'homme...
Il n'eut jamais idée de s'il avait tué un innocent ou non.
Par ce que d'avoir fait ce geste le fit s'effondrer au sol inconscient... inconscient et dans quelques instants, mort dans ses inquiétudes et ses regrets.
Il voulait juste une vie où écrire ses poèmes... et peut-être en offrir un à Konzen ?
XV• Que de bonheur...
Quand Musa put soulever cinq rochers les uns au dessus des autres, on l'applaudit. Elle eut un énorme sourire, bien fière d'elle ! Cela voulait dire qu'elle pouvait enfin travailler avec les autres constructeurs de leur cité ! Elle devenait comme les autres géants, une bâtisseuse ! Lâchant ses rochers sur le sol, elle sourit à Ermö qui lui mit une petite tape sur l'épaule. Elle avait vraiment réussi ! C'était le meilleur jour de sa vie entière !
Avec une motivation toujours plus importante, elle s'abaissa, prit une inspiration, ajouta deux rochers et les souleva ensemble, lâchant une râle de motivation et de motivation. Sa peau dorée par le soleil se fit encore plus suintante. Peu importe, elle les mit au dessus de sa tête, durant les dizaines de seconde réglementaire puis comme c'était demandé, les reposa avec lenteur. Elle souffla longuement … Puis une exclamation de toute part se fit entendre dans l'assemblé.
C'était la première fois qu'une femme aussi jeune montrait une force aussi brute. Musa savait qu'elle avait gagné face à des dizaines de ses concurrentes. Elle avait gagné sa place bien au dessus des 3 pierres soulevées, elle était la meilleure !
La fête fut incroyable ce soir-là. Elle se laissa transporter par l'alcool, les différentes personnes qui venaient la complimenter elle, mais bien-sûr son entraîneur, Ermö ! Le regard de Suen se porta sur Konzen... Ensembles, il était vraiment capable de tout... même en passant de la Chine au Darfour... Ils marquaient chaque endroit où ils passaient.
La fête se poursuivit avec de nombreuses démonstration de force de tout les athlètes de la ville.
Dans ce milieu souvent masculin, car plus de force naturelle chez eux, Musa brilla par sa puissance. Elle était aussi forte que deux hommes, et l'âge ne fit que la renforcer. Élément essentiel de ce peuple pourtant fait de géants, elle arriva à tracter, monter, assembler des roches que personnes n'arrivaient à bouger. Autant le dire, la bâtisseuse était une vraie perle pour ce peuple. Les Tora l'adorait, et elle les adorait.
Dans cette communauté, pour la première fois, elle se sentait à sa place... Elle aimait aider les autres, elle aimait leur joie de vivre, leur brimade jamais sanguine, leurs jeux et les soirées pleines de vie. Enfin, elle sentait qu'elle pouvait vivre parmi eux.
XVI• Ou pas... ( TW - Chantage )
« Bon Musa, tu vas devoir choisir une personne avec qui faire un enfant. Il est hors de question que tu n'es pas de descendance ! »
Ermö s'étouffa en fond. Le visage de Musa devient blanc... Avoir un enfant ? Pourquoi est-ce qu'elle ferait cela ? Est-ce que... Est-ce que les anges pouvaient au moins avoir un enfant ? Elle se tourna pou regarder son maître, clairement en train de s'étouffer avec sa tasse de thé. Elle resta sans voix alors que les différentes instances de la ville s’enchaînait pour lui expliquer combien c'était tout à fait normal pour une jeune femme d'avoir un enfant, particulièrement quand elle est aussi forte... Imaginez un enfant entre cette incroyable femme et l'un des plus grands bâtisseurs de la ville !
Ce ne serait pas incroyable ?
Bien-sûr que si et clairement un grand avantage pour les Tora !
Seulement, Musa ne voulait pas... d'enfant. Elle n'avait même pas l'impression de savoir ce que c'était sensé représenter d'être parent. Elle ne se sentait même pas ange adulte, alors avoir un petit ? Ermö avait bien plus les compétences qu'elle... Puis même sans parler de ça, elle n'en était physiquement pas capable, non ? Si ? Il en savait furieusement rien...
Heureusement que dans la soirée, Ermö le mit sur le côté pour lui expliquer qu'effectivement un ange ça n'a pas de bébé et qu'au vu de la situation, soit elle disait être stérile, soit il partait. Le visage de désespoir de Musa lui donna envie de la gifler. Ils n'avaient pas le choix, ils n'allaient pas inventer un môme comme ça bon sang ! Encore moins, croisé Suen avec un autre ange !
Le calme d'Ermö commençait à se détériorer en attendant le choix de son apprenti. En effet, chaque matin et chaque soir, des dizaines de personnalité se succédait pour prier Musa d'avoir un enfant. On lui présente mainte et mainte personne, parfois même des héros d'autres lieux, des fois même très lointain... mais est-ce qu'elle pouvait seulement dire oui pour leur faire plaisir ? Non, ce serait mentir...
Alors, elle se mura dans le silence jusqu'à parler de moins en moins. Elle continua ses travaux, évidemment mais sa vie personnelle fut restreinte au minimum. On commença à parler sur elle... On dit qu'elle avait des façons de faire étrange, qu'elle fuyait les hommes et les femmes, qu'elle était antipathique... Tout cela brusqua Musa.
Ces personnes qui avaient été ses amis, ses alliés, dès l'instant où ils n'avaient plus eu besoin d'elle l'avaient jugé, mis au placard et jugés étranges. Elle venait de passer de la personne la plus aimée à.. à la personne bizarre du coin.
Sa santé mentale en prenait un coup, les animaux dans son cerveau recommençaient à hurler. Dans cette vie, elle n'avait pas son diadème pour la calmer. Alors, elle décida de s'en prendre au voleur. Elle arrêta de construire, et à la place, elle partit détruire les bandits.
Naturellement, Musa était retournée à ce qu'elle savait le mieux faire... détruire les autres. Jamais, elle ne s'était sentie aussi peu à sa place.
XVII• Sacrifice ( TW - Suicide )
Musa se leva calmement. Elle s'installa sur la chaise avec devant elle le pot de cyanure. Son regard fixait l'assemblé devant elle. Ermö était mort hier. Elle n'avait plus personne pour la protéger et le village en avait profiter. Évidemment, après tout, elle n'avait pas fait son choix, et ça avait fini par se répercuter sur eux.
Ses yeux descendirent sur le pot devant elle.
« Comment veux-tu qu'on te le cuisine Musa ? » La voix n'était pas méchante, c'était Joana qui lui avait parlée. Elle ne l'avait jamais détestée... pour ça, l'ange la remerciait toujours.
Avec sa bienveillance habituelle, Musa lui fit un petit sourire. Elle était gentille. Dommage qu'ils ne soient pas tous comme ça.
« Comme tu sais, on a tous la dalle, et on a grave besoin de nos provisions pour survivre. Sauf que tu bouffes pour 15 d'entre nous. »
Elle le savait oui. Elle savait ce qu'on allait lui demander.
« Alors le conseil s'est réuni et on s'est mis d'accord pour que tu choisisses entre la mort et l'expatriation. »
La femme attrapa le petit pot entre ses mains, elle le fit lentement tourner... son sourire doux s'était transformé en tristesse.
« Est-ce que ça vous permettra de vivre ? »
La jeune Joana en fond avait envie de hurler non, mais les chefs avaient décidé. Annihiler la plus grande dépense de nourriture, en particulier quand c'était l'étrange de la ville... c'était parfait pour eux, une vraie façon de punir celle qui avait choisi de garder jalousement sa force pour elle.
« Oui. »
Alors, peut-être naïvement, Suen leur fit un large sourire. Elle fit tout de même couler une larme de son œil droit, celui de dieu. Si son sacrifice pouvait permettre à cette belle nation de survivre un peu plus...
« Merci Joana pour la proposition. »
Il avala le pot en une fois, sans chercher à détourner son action ou l'arrêter. La mort ne fut pas agréable.
XVIII• La légende des eaux
Runa hurla au dessus du bateau. Elle venait de monter sur le navire ! ET NIQUE ! Elle tomba en arrière en explosant de rire ! Elle avait réussi là où pleins d'autres avaient échoué ! Elle finit par s'asseoir sur le bois.
Une main se mit sur son épaule et elle regarda la capitaine avec un large sourire.
Cette même main, celle de Konzen pendait sur le bord du vaisseau. Elles avaient été ensembles durant des années, libres sur les mers, à vivre heureuses... Elles avaient réussi à battre des navires de guerre, remporter des défis... Puis finalement, finalement, elles s'étaient faites avoir.
Le hurlement de Runa traversa les vagues. Le poulpe aspirait le vaisseau par ses tentacules. Elles coulaient, et Shimera était en train de se laisser couler... Elle lui prit la main, cette main bon sang...
Non, Suen voulait encore être libre... voyager … !
Non !
Pas si vite !
Chapitre 1 à 4 : Chine - 1568 : Suen
Chapitre 5 à 7 : Chine -730 : Tao
Chapitre 8 à 11 : Albion, Bretagne, 0 : Perceval
Chapitre 12 à 14 : Chine, Trois royaumes 230 : Son
Chapitre 15 à 17 : Soudan, Tora, 900 : Musa
Chapitre 18 : Pirate sur les mers, 1200 : Runa
Chapitre 19 à 21 : Japon 1567 : Yukimura
Chapitre 22 à 25 : Chine 1654 : Mô
Chapitre 26 à 28 : Russe 1920 : Harald
Chapitre 29 à 30 : Etas-Unis 1995 : Jasmin
I• L'enfant de la montagne
Il fut un temps où il n'y avait personne autours de lui. Il n'y avait pas beaucoup de monde à cette époque, et il ne savait pas vraiment qui il était. Contrairement à une grande partie des choses qu'ils croisaient, il avait un nom. Il s'en était souvenu un jour où il avait choisi de monter tout en haut de sa montagne.
Là, les oiseaux avaient navigué autours de lui, les singes le fixaient au loin, un abeille se cala sur son épaule, les vents parlèrent aux arbres et lui redressa ses yeux vers le soleil. Ses grands yeux verts pomme s'ouvraient avec un air ébahi. Il avait mal au rétine à force de se concentrer sur l'astre.
Il ne le quitta pas des yeux, juste tenu par le nom qu'on lui donna. Ce souvenir resta à jamais dans son âme, c'était le plus lointain dont il pouvait se rappeler. C'était aussi la première fois qu'il avait entendu sa voix. Du haut de son arbre, juste là au sommet de ce qui était son monde aujourd'hui... Il entendit la voix grave, ennuyé malgré sa jeunesse... Cette voix qui était déjà celle qui parlait à son cœur. Son visage quitta le soleil lentement, jusqu'à observer le monde en dessous de lui... remarquer la petite tête blonde en dessous de lui.
« Suen Ng-hung, descend de ton perchoir, t'es pas un singe. »
Son sourire éclaira le coin d'une vague lumière, comme s'il était le seul à pouvoir le donner à la jeune femme à ses pieds. Il n'était pas un singe, mais il en avait le caractère. Il n'était pas un singe, mais il avait eu plus de vie avec eux qu'avec tout autre créature que dieu eut créé. Il n'était pas un singe, mais il en avait le caractère bagarreur et la joie de vivre. Il n'était pas un singe, mais il n'était pas non plus homme. Il ne se sentait pas plus qu'un autre, peut-être le roi de sa montagne couverte de fleurs.
En tout, s'il était vraiment le roi de cet endroit comme lui avait rapporté Konzen, alors il l'offrait au monde. Chaque personne de cette planète avait le droit de pouvoir y voir la beauté de la vie, le soleil au dessus de leur tête, les oiseaux autours d'eux et quand on descendait du plus haut arbre de la montagne... les pieds qui touchent les fleurs avec passion.
Le regard de la blonde se fit sévère quand elle regarda le petit homme... à peine habillé, les pieds nus et un énorme sourire sur le visage.
« On nous attends. Habille-toi avant de descendre en ville. »
Le sourire du petit être se perdit, mais il n'eut pas le temps de parler qu'il se prenait déjà un change dans les yeux. Il couina mais ça ne servait à rien d'aller contre les ordres de Konzen... Elle avait raison de le faire s'habiller, il le savait... La dernière fois qu'il était descendu sans mettre de tunique, on l'avait regardé bizarrement et quelqu'un lui avait même donné une pièce. A la base, il avait cru que c'était par ce qu'il avait une bonne bouille, mais au final son maître lui avait dit que c'était à cause de sa tête de pauvre. Il avait une tête de pauvre ?
Pour lui, son visage dans l'eau lui donnait plutôt l'impression d'être en forme... Qu'est-ce que ça voulait bien dire pauvre d'ailleurs ? Pauvre de sens ? Pauvre de plantes ? Pauvre de vivre ? Pauvre de contact ? Le sens premier lui échappait, il n'avait pas osé demandé.
En s'arrêtant devant l'eau avec sa tenue neuve, ses chaussures serrés et ses cheveux tressés, il se demanda si c'était vraiment lui, là dans l'eau. Il n'aimait pas cette personne, en tout cas, il avait l'impression d'être pauvre de quelque chose cette fois. Pauvre de sa liberté peut-être ?
Son regard se redressa vers le soleil, puis vers celle qui était devenue le sien. Elle avait été celle qui l'avait trouvé assis dans sur sa roche, à attendre les appels d'un dieu... Elle avait été celle qui lui avait pris la main pour lui apprendre comment vivre, comment se construire et surtout comment se battre pour le bien.
Son premier souvenir se finissait là, embrumé par les siècles et sûrement enjolivé par l'âge. Il se souvenait d'une chevelure au couleur du soleil, d'une dureté de fer dans la main qui tenait la sienne... et de son nom.
II • Oublier la colère & l'orgueil
Coup de tête. Il l'avait saoulé ce mec. Sans déconner, il se prenait pour qui là ? Il avait osé parler à son maître comment là ? Il avait attrapé le type en le soulevant par le col. Malgré sa petite taille, il allait pas laisser ça passer ! Konzen n'était peut-être pas la personne la plus sympathique et la plus polie du monde, mais ce n'est pas pour ça qu'il fallait l'insulter derrière son dos. Les yeux de l'ange avait un air profondément bestial dans sa colère. Le pire dans tout ça, c'est qu'il savait pertinemment que ce n'était pas la bonne façon de faire. Son énervement n'allait pas être un problème pour lui, mais la discipline qu'était censé lui apporté Konzen allait être remis en question... Elle serait jugée comme incompétente.
Pourtant, il ne pouvait pas laisser passer cela. Manche coupé, je t'en ferai voir des insultes stupides comme celle-là !
Bien que ce ne soit pas une insulte à proprement parler pour des êtres comme eux, il ne pouvait pas accepter qu'on n'apporte ces mots vis à vis de son maître.
La main de Konzen se posa sur son épaule. Elle le fixa avec un air désabusée. Il savait déjà qu'il avait fait une erreur en s'énervant et en soulevant le type en lui grognant dessus comme un animal... mais le regard noir qu'avait la femme sur lui, lui fit décroître la pression clairement trop forte qu'il avait eu sur le type.
« Arrête tes bêtises. Ces mots venant d'un homme qui n'a pas été capable de faire dans toute son existence la moitié de ce que nous sommes capables de faire en une journée ne devrait pas t'atteindre. Tu me fais honte. »
Cette fois, il lâcha complètement l'homme qui s'effondra au sol. Il se rendit compte à ce moment là qu'il avait raison, mais surtout qu'il avait fait au final du mal à son maître. Ses yeux s'écarquillèrent et il commença à trembler de tout son être. Son orgueil avait été au delà même de sa propre mission, comment avait-il pu faire du mal à un être humain. Il joint ses mains devant son torse alors que les larmes montaient à ses yeux. Il avait honte de lui-même. Konzen aurait bien raison de ne plus lui adresser la parole et de le repousser en tant qu'apprenti. Il ne méritait pas son support.
Pourtant la main se mit sur sa tête. Il le regarda avec un air surpris. Est-ce... un signe d'affection ?
« En attendant, mon apprenti n'aurait pas eu à me défendre si vous saviez vous tenir Général Hin. »
Des étoiles naquirent dans les yeux du disciple. Il n'aurait pas cru se voir défendre par son maître. Dans ce cas, il se sentit vraiment sourire de fierté, même si, soyons franc, il s'attendait à se faire gravement jugé juste après.
Ce fut évidemment le cas. Dès qu'il fut seul à seul... Konzen le plaqua au mur.
« Suen. La colère ne te mènera nul part. L'orgueil est pour les démon et non les anges, que crois-tu être ? Tu n'as pas le droit de ressentir ce genre de sentiment. Ce n'est pas moi que tu as défendu, mais toi-même à travers moi. Ne reproduit plus jamais ça. »
Il le lâcha et caressa sa tête.
« J'accepte ton erreur cette fois. Mais tu devras venir avec moi cette semaine. La chasse commence.
- La chasse ?
- Tu vas te montrer utile. »
Il ne savait pas encore en quoi, mais il lui faisait confiance. Elle était son maître après tout... et elle savait bien mieux que lui ce qui était bon ou pas de faire.
III • La faim divine
Depuis cette fois-là, son estomac n'avait jamais arrêté de grogner. Il avait avalé l'essence de ce démon comme Konzen lui avait dit de faire. Mais depuis, son ventre grognait tout le temps... Tout le temps! Déjà qu'à la base il avait toujours très faim, là... là ça devenait pas possible. Il avait mangé plus de huit parts ce midi et il avait encore faim... Bordel de merde, est-ce que c'était un effet secondaire ? Est-ce qu'il méritait cela ? Est-ce que c'était la punition de dieu pour avoir retirer l'existence d'une personne ?
Est-ce que c'était la puberté ?
En relevant son visage vers la lune, il se rendit compte qu'il dépassait maintenant la sortie. Il avait beaucoup grandi depuis la première fois qu'il avait rencontré son maître. Cependant... cela faisait aussi plusieurs années qu'ils avaient commencé ce manège. Ils allaient dans les différentes guerres, les stratèges des dirigeants et ensembles ils repéraient les démons. Là, Konzen et lui les combattaient jusqu'à ce qu'il finisse le travail. Il avait mangé leur essence, à tous... Il ne voulait pas compter. Il ne voulait pas s'en souvenir...
La lune avait l'air de le juger ce soir. Il se rendait compte qu'il allait peut-être contre ce que dieu voulait. Son ventre lui fit mal et il se mit contre le mur derrière lui. L'alcool n'avait pas rempli son estomac, et les encas de ce soir n'avait fait que lui ouvrir l'appétit. Il avait tellement faim... Il eut doucement les yeux qui se plissèrent sous la douleur. C'était forcément une punition. Il le méritait. Seulement, il mit sa main sur son ventre en songeant que c'était mieux que ce soit lui qui subisse ça que Konzen.
Elle avait déjà été puni plusieurs fois par leur chef actuel à cause de ses bêtises, de ses idioties, de son envie d'aider tout le monde, son manque d'écoute envers ce chef qu'il jugeait horrible. Une fois, il l'avait récupéré saignant de la bouche à force de s'être reçu des gifles. Il l'avait soigné sans un mot... Il savait qu'elle avait pris car il avait osé tirer la langue à leur impératrice. Ils avaient de la chance d'être en vie... et même s'il le savait, ça ne lui plaisait pas.
Il finit à terre alors que la faim lui faisait tourner la tête. Bon sang... Il avait tellement faim. Comment est-ce que c'était possible que son corps lui en demande autant ? Il soupira et se releva avec peine jusqu'à s'arrêter quelques pas plus tard... en face d'une petite niche où se trouvait les offrandes d'une divinité locale. Il finit par les manger en cachette.
C'était la première fois qu'il faisait ça, mais pas la dernière. Sa faim ne se calmait presque jamais. Il mangeait pour quinze personnes sauf les jours où il avalait les essences des démons pour son maître. Alors on ne lui servait jamais assez. Malgré sa taille, sa musculature, il était souvent puni de nourriture ou considérait comme un part double au maximum. Se resservir était malpoli, demander plus ne se faisait pas... Alors il avait fini par prendre l'habitude la nuit de faire le tour des petits hôtels locaux... et voler la nourriture des divinités. Il s'excusait à chaque fois, même quand ça devient une routine.
S'il ne le faisait pas, il finissait par devenir agressif sur les champs de bataille. Si bien qu'on se rappela de lui comme d'un guerrier monstrueux, ne s'arrêtant pour aucune raison. Il n'attaquait pas seulement avec son bâton orné d'un or souvent recouvert de sang, mais aussi par ses mains, ses crocs et la force de brute de son corps.
Konzen lui avait un jour dit qu'il surjouait et que son obsession de se sentir coupable de prendre une essence le rendait comme cela... plein de frustration qu'il lâchait sur le champ de bataille et d'une faim qui lui faisait mal. Pour elle, il se créait ses problèmes.
Suen n'en savait rien. Mais si c'était le cas, c'était à juste titre... Il se punissait pour une forme de pêché non ? Même s'il faisait ça pour annihiler les démons et le mal... c'était.. aussi un péché. Comme brûler le feu avec une lance...
En relevant la tête vers la lune, cette nuit encore, il avait faim.
IV• La fin d'une ère ( TW - Violence )
Il resta sur le champ de bataille. Les sabots bougeaient de chaque côté de ses oreilles comme des bruits de fond, au rythme des tambours de guerre qui depuis déjà plusieurs heures avaient cessés de d'éparpiller leur son. Les chants ne célébraient plus le début de la guerre mais bien sa fin. Il avait les genoux au sol et le corps de Konzen contre lui. Elle avait fini de se battre, pour cette vie en tout cas... On l'avait enfourché, directement dans le cœur. Bien évidemment, Suen avait tout fait pour la sauver. Il avait tenté de la soigner, comme elle lui avait appris... de façon humaine puis avec ses petits pouvoirs d'ange. Rien n'y faisait, rien n'y avait fait.
Konzen était morte et c'était la première fois que Suen la perdait. Il était sans maître, sans guide dans un monde qui lui semblait déjà trop grand. Il n'osait pas relever la tête du visage doux et calme de l'être le plus intransigeant qu'il n'eut jamais connu. Elle n'était pas comme il la voyait tous. Elle pensait au bien commun, elle pensait aux humains, elle pensait à lui.
Il l'avait laissé se faire transpercer et la culpabilité avait renforcer sa hargne au combat. Ils avaient gagné cette guerre... mais à quel prix. Le clan Zhou avait repris le royaume... Mais lui, il avait perdu son maître.
Avec faiblesse, il redressa le corps de sa défunte amie, presque comme une mère... Il la serra avec la douceur d'un enfant qui a peur de faire tomber son premier lapin. Son corps était à peine chaud... Ça aurait pu bien se finir ?
Est-ce que ça faisait mal aux autres êtres quand ils perdaient les leurs ? Est-ce que les humains avaient mal quand ils perdaient leurs frères ? Est-ce que les démons avaient mal quand on mangeait leur essence ?
Les sanglots ne s'arrêtèrent pas, et ils finirent par se transformer en hurlement... plainte lente et forte d'un singe qui se prétendait humain au milieu des cadavres d'un guerre toujours aussi futile.
Son bâton se trouvait à ses pieds, il n'avait pas osé le reprendre depuis la fin de la bataille.
Il n'en avait même pas envie. Il n'avait envie de rien de la part de qui que ce soit.
Juste qu'on lui rende Konzen.
Alors il continua à pleurer, à grogner, à geindre et à supplier.
Puis la douleur se fit brusque dans son abdomen. Il baissa les yeux pour en voir une lame, puis son visage se redressa vers l'être au dessus de lui. Les yeux noirs de l'humain qui fut l'un de leur chef le regardait avec un sourire de fierté.
« Ferme ta gueule, sale macaque. »
Il tomba sur le sol.
V• Juge qui tu es, non ce que les autres sont.
« Ce monde d'un coup de peigne peut s'effondrer,
Comme les belles mèches d'une jeune femme,
Alors que sa mère n'a pas pris le temps pour elle,
Depuis qu'elle fut venue dans ce monde. »
Le vieil homme grogna en lisant le poème. Il se tourna vers son apprenti avec un air désespéré. Décidément, il avait beau l'avoir retrouvé, il ne semblait pas en être vraiment heureux. Konzen était revenu bien avant lui, et dans cette vie, il se nommait Sha. C'était un vieux philosophe qui avait tout fait pour éviter les conflits. Il préférait s'instruire des esprits vengeurs que de stupide guerre. En tout cas, il en faisait une pause.
C'est ainsi qu'il avait fini par rejoindre les ordres et devenir un moine bouddhiste. A travers ce rôle Sun avait monté les échelons. Grand moine, il dirigeait maintenant un monastère à côté de la montagne où Suen était né.
Suen lui-même avait fini par renaître, durant la période assez rude que vivait la Chine, Il était né dans une famille de lettré et alors que beaucoup se ruait vers les arts de la guerre, lui avait choisi de s'aventurer dans la religion.
Ainsi avait-il fini sous les ordres de Sha. Le jeune fils prodige des lettres, Tao avait été choisi comme apprenti direct de Sha, sauf qu'au lieu de se consacrer sur les enseignements des sages, il préférait sortir pour rencontrer des gens, découvrir de nouveaux plats, offrir des poèmes aux jeunes femmes de son temps et cultiver des fleurs.
Dans cette vie, Tao donnait beaucoup de fil à retorde à Sha.
Il était indiscipliné, toujours à courir à droite et à gauche et surtout il profitait de chaque occasion pour s'amuser plutôt que de s'occuper de ses tâches de moine.
Autant dire que ce foutu poème qu'il venait de trouver à côté de la pile de document qu'il devait rendre à la secte ne lui avait absolument pas plu. Il ne l'avait pas déchirer par égard pour le long travail des employés se tuant à la tâche pour produire du papier de qualité.
« Tao. »
De l'autre côté de la fenêtre ouverte, le jeune garçon aux cheveux d'un noir profond s'arrêta. Depuis sa dernière vie, il avait retrouvé une taille et une force de géant. Son appétit n'avait pas diminué, stagnant sur des portions pour 15 personnes. La seule chose qu'il avait en plus était deux pointes problématiques sur ses cheveux, semblables à des oreilles mais qui n'en étaient absolument pas. Ses cheveux avaient leur propre vie. Il l'avait accepté. Toutefois, il n'était pas arrêté dans sa marche pour parler capillaire.
« Où étais-tu pour la prière de ce matin ?
- Au champ, grand-père Jû Xi avait besoin d'aide.
- Tu étais en ville pour t'amuser pas vrai ? »
La tête que vit le haut moine en tournant le visage ne lui plût absolument pas. Il avait un air de chien idiot pris sur le fait.
« Le poème ne t'a pas plus.
- Ce n'est pas la question TAO ! »
Il couina.
« Allez, on va en salle d'arts martiaux. Tu mérites une punition.
- Sérieux ? Mais je suis le meilleur du coin et pour quel combat personne ne peut me battre... C'est chiant...
- En salle. »
Ce jour là, Tao se souvient que même s'il était fort, il devrait s'entraîner plus souvent. Se faire battre par un vieil homme incapable de soulever correctement son verre d'eau sans trembler, c'était pas fou.
Il en fut encore plus persuadé quand Sha lui annonça que la chasse reprenait.
VI• L'ennui peut être mortel, tu sais?
Il se tient sur son bâton pour ne pas laisser voir qu'il avait qu'une envie actuellement, retourner se mettre devant son papier, prendre son encre et sa plume et narrer la beauté du paysage qu'ils avaient devant eux. Très sincèrement, en quoi est-ce excitant de rencontrer toujours plus de personnes, toujours plus de démons si ce n'est que pour tout cela finisse dans un bain de sang.
Toutes les belles choses qu'ils avaient croisé se retrouver tâché d'un liquide essentiel mais qu'aucun être ne devrait voir autant dans sa vie. Les exorcismes pouvaient se passer différemment, les manières d'agir pouvait être plus pacifiste. Il en était persuadé, il l'avait même lui dans certains ouvrages. Les grands penseurs de la Chine l'avait dit depuis longtemps et exploiter cette pensées actuellement. Confusius pour ne citer que lui avait déjà apporté tellement à l'empire...
Seulement, cela ne suffisait pas à atteindre l'univers. Il souffla de désespoir. Haaaaa....
« HAAAAAAA ! »
Tao fit un bond d'un seul coup jusqu'à finir sur le haut de son arme sur un pied. Le mec qui venait de l'attaquer s'était effondré comme un idiot juste à côté de lui. La seule pensée du jeune ange à ce moment fut d'un classique : Oh. Des bandits. Youpi. Le tout pensait avec un air blasé sur le visage. Il retomba au sol juste après, deux pas en arrière et il retourna son arme directement vers celui qui arrivait ensuite.
De l'extérieur, les mouvements furent fluide. Il ne faisait qu'un avec son arme, mais il n'y avait pas cette lumière sur son visage. Il s'ennuyait tellement que ça en était risible. Cette impression de n'avoir personne à sa hauteur le rendait déjà bien triste. Il l'était encore plus alors qu'en abaissant le crâne d'un des type avec son pied... il se rendit compte que sa vie ne faisait que commencer.
Il n'avait même pas mille ans et il s'ennuyait déjà. Après un autre soupir, il remit son bâton dans la même position et s'y accouda. La seule différence fut les réclamations en fond et les traces de sang sur son arme. S'il avait eu des oreilles dieux seuls sait comment il les aurait eu entièrement aplati en arrière. Malheureusement, il n'avait pas d'oreille mais un maître.
Cher maître qui se mit juste devant lui, dans un vrai espoir, il en était sûr, de lui bloquer la vue. La vallée était trop belle pour ne pas avoir quelque chose en trop sur le paysage c'est ça ?
« Tao.
- Oh bordel.
- Ne jure pas.
- Ouais
- Ecoute moi.
- Ouais
- Nous allons combattre quelqu'un de plus puissant que toi.
- Ouais...
- Mais je ne t'aiderai pas.
- Oua- Quoi ? »
Le regard du jeune homme se fit tout rond. Il n'était pas très sûr de ce qu'il venait d'entendre. En fait, il espérait secrètement que ce soit vrai, dans le but de vraiment pouvoir s'améliorer grandir, devenir tout fort et tout le patatra qui allait avec. Cependant, la façon de dire de son maître ne le rassurait pas... Il devait avoir quelque chose derrière la tête.
Il avait toujours un truc derrière la tête. Le problème était de savoir quoi.
Croyez le, deux jours plus tard, Tao n'avait plus aucune envie de savoir quoi ! Il avait juste envie de lui hurler dessus que c'était un grand malade ! Il s'était effectivement battu face à un démon qui n'avait mais alors CLAIREMENT pas la même puissance que lui ! Il n'était pas aussi fort que Konzen mais clairement plus que Suen ! Il avait voulu le détruire c'est sûr ! Le pire dans tout ça, c'est qu'il avait réussi à survivre, mais comme un faible ! Comme une pauvre chose indigne ! Il avait fui à travers la ville jusqu'à trouver un plan qui puisse retourner la force de démon contre lui-même ! De toutes façons, il n'avait que ça !
Heureusement ça marcha ! Heureusement, il le neutralisa ! Heureusement, par ce que si ça n'avait pas été le cas, ce n'est pas le démon qui l'aurait achevé mais sa peur !
Quand le démon fut mis au sol et attaché, sans son arme, il s'effondra à genoux. A ce moment à peine, Sha arriva à côté de lui. Le vieil homme mit une main sur l'épaule de Tao pour le féliciter. Puis il souleva le démon en commençant le processus habituel. Cette petite tape sur son épaule n'était pas grand chose... mais ça rendit Tao plus fier que s'il avait détruit une armée.
« C'est ton premier vrai défi Suen. Des démons plus forts que toi, tu en trouveras d'autres. Toute ta vie. Cela ne veut pas dire que tu ne peux pas les battre... » Il allait le nourrir, et cette pensée évinça l'exactitude du souvenir. « Si tu n'as pas d'idée de comment le battre, fuit jusqu'à en trouver une. »
Les derniers mots qu'il se souvient de ce jour furent :
« Tu ne seras jamais le plus fort, trouve les pour les dépasser. Ainsi tu ne tomberas pas dans l'ennui. »
VII• La douceur d'une vie
Ce fut peut-être la mort la plus calme qu'il eut.
En tout cas, de ses souvenirs, c'est la seule qui ne se passa pas sur un champs de bataille ou dans un meurtre. Il était posé contre un arbre, un petit cahier dans la main. Son visage était lourd d'une fièvre qui durait depuis des jours et des jours. Le vent était doux et il avait pris le temps de sortir pour se revigorer, prendre un bain de soleil, agréable... Seulement, ça ne s'était pas passé comme prévu. Il avait été trop loin, sans prévenir personne. La fièvre ne l'avait pas empêché de marcher, ou alors il avait refusé de voir l'évidence.
Il avait été trop loin, trop longtemps, assez pour que le vent soit plus fort et que le soleil au sommet du ciel. Tao était persuadé que s'il rentrait, Sha allait lui en vouloir et le sermoner. Il allait sûrement l'obliger à s'entraîner jusqu'à l'évanouissement voir le battre pour l'endurcir. Une chose est sûr, il ne serait pas content de son escapade. Pourtant, il l'avait fait pour se sentir mieux.
La ville engloutissait sa liberté. La population insipide, les bruits des quartiers, les mauvaises fréquentations, les bruits de couloir, tout le monde qui ignore tout le monde... Rien ne lui plaisait dans ces lieux... Il avait envie de sa liberté dehors. En cet instant, il voulait simplement voguer libre, au loin, sans obligation.
Bien-sûr, Tao savait qu'il ne serait jamais totalement libre. Il était un ange, sa condition de base l'obligeait à faire des choix en fonction des autres. Pourtant, il aurait bien aimer vivre de façon différente... Il aurait bien aimé être humain et ne pas avoir à faire du mal aux démons...
Pourquoi est-ce que ce combat devait continuer ? Il ne comprendrait jamais l'obsession de son maître à faire le bien par la destruction... N'y avait-il pas d'autres façons de faire... ?
Ces pensées le hantaient... Pourtant là, contre arbre, la main qui venait de tomber sur le coin du carnet... le regard qui se fixait vers le vide au milieu de l'herbe... Il inspira avec lenteur... sans expirer...
Haaa... Elle fut bien calme, cette vie.
Si seulement, elle pouvait toutes être ainsi... Un voyage vers l'ouest pour taper un grand démon... avec deux amis, son maître...
Il avait adoré voyager avec eux à ses cotés... Même si ce n'était que deux bâtards...
VIII• Mythe & Légende
« Et voilà mon roi, c'est comme on vous l'avait dit, juste une babiole. » Wolfram avait déposé le fameux Graal juste devant le roi Arthur.
Il avait soufflé avec une légère dose d'énervement en fond. Comment souvent, celui qui était sensé être un guérisseur avait dût accompagner la stupide bande de chevaliers vers des combats inutiles pour trouver un artefact inutile qui était supposément utile. Sans parler de la façon dont il avait fini par trouver cette stupide babiole.
Perceval avait ouvert comme il le faisait souvent les différents coffres autours d'eux. Vu qu'il avait fini à force de piste dans un endroit sous terrain, à la fin de galerie extrêmement longue et de dialogues toujours plus graveleux entre les chevaliers, à trouver une petite zone où des dizaines et des dizaines de coffre se trouvait. Dont un pile au milieu avec une écriture en babylonien qui narrer la manière dont l'ouvrir.
Wolfram n'avait eu qu'à lire sa langue natale avant de répéter les instructions au grand bourrin. Heureusement, il les avait suivi sans faire une erreur. Personne n'aurait jamais su comment ça aurait pu se passer sinon... Au vu de l'aura néfaste qui gardait les lieux, et dont seul lui et son poulain pouvait ressentir l'atmosphère, il ne donnait pas cher de la peau des humains avec eux. Toutefois, une fois l'objet entre les mains de Perceval, il eut franchement un doute de s'il devait le donner aux humains.
Le Graal n'était pas ce qu'il avait imaginé et il était effectivement quelque chose qu'on ne donnait pas si facilement aux communs des mortels. Alors pour une des seuls fois, il se dit qu'il allait apprendre à Perceval comment utiliser leur don d'oubli. Ce fut ce jour là que Perceval apprit comment manipuler la mémoire des humains. Comme tuer des existences, il n'aima absolument pas cela...
C'est en entendant les recommandations de son maître pour cacher le butin correctement qu'il comprit l'importance de la tâche. Ils échangèrent le Graal avec un autre calice y ressemblant. Même si ça n'allait peut-être pas passer, pour les humains il devait faire comme ça.
Après avoir remis de l'ordre dans l'endroit, Perceval joua le jeu jusqu'au bout ! Faisant fi d'être bien plus idiot qu'il ne l'était, il leur présenta le calice en leur disant l'avoir vu briller ! Bien évidemment, avec les croyances de l'époque... tout le monde accepta vite comme une vérité.
C'est ainsi que devant le roi, Perceval fut qualifié de héros pour un calice qu'il avait vraiment trouvé mais échangé.
Un coup d'œil vers Merlin leur fit bien comprendre que lui n'était pas dupe... Mais que dire, quand c'était pour le bien de ceux qu'ils faillaient protéger ?
Perceval lui fit un léger coucou avant de sortir dehors s'aérer l'esprit.
IX• L'honneur d'un chevalier ( TW - Violence )
Perceval se réveilla brutalement au milieu du champ de bataille. Il cracha ce qu'il avait dans la bouche et se demanda si c'était vraiment normal d'avoir... de la chair ? Il avait essayé de bouffer un type pour... Le mec devant lui n'avait plus d'oreille et venait de s'effondrer sur le sol. Il mit une main sur sa bouche et se tourna vers un endroit où il n'y avait pas de corps ou de sang... Il s'abaissa devant un arbre et vomit tout ce qu'il avait dans l'estomac, voir même plus. Cela lui fit mal à la fin. Merde, il avait encore perdu l'esprit pendant un combat. Qu'est-ce qu'il s'était vraiment passé en fait ?
Du regard, il chercha Wolfram mais la main qui se posa sur son épaule fut celle d'une toute autre personne. Il haussa un sourcil quand Lancelot lui sourit.
« Tu m'as sauvé la vie, Perceval... Merci. »
Il avait donc vraiment... été... utile dans cet état ? Il déglutit et passa sa main sur sa bouche, avec la grande peur de voir ce qui pouvait se passer dans les yeux de l'humain. Il détourna calmement le regard. Il lui avait sauvé la vie, mais au prix de sa santé mentale. Cela n'allait vraiment pas mieux. C'était même de pire en pire. Il avait envie de hurler. Il avait peur de lui-même. Il avait peur de devenir plus un démon qu'un ange dans ce genre de moment... Il avait honte de ce qu'il était... de ce fléau en lui. Les animaux dans son être ne laissait pas son esprit se reposer... Il devenait ours... Non un macaque. Il devait un putain de singe capable de tout détruire de rage sur son passage.
« Tu es une sacré bête quand tu te bats ! Mais tu devrais apprendre les arts de la chevalerie... histoire de canaliser, enfin, tu vois...
- Canaliser ?
- Mon ami, tu n'es plus un animal sauvage dans ta forêt, tu es avec nous maintenant. Je vais t'apprendre comment te battre avec droiture et honneur, d'accord ? »
L'ange regarda l'humain avec des yeux ronds. Il était sérieux ? Il allait lui apprendre à se battre. Une autre main se mit sur l'épaule de l'autre côté. Cette fois, c'était Owen qui lui avait pris.
« Et il sera pas le seul, on sera tous là. Tu fais parti des nôtres maintenant. »
Il ne sut pas quoi dire. C'était la première fois que les phrases d'humain lui arrivaient si profondément dans l'âme. Il sentit les larmes lui tirailler les coins des yeux puis percer sans qu'ils ne réussissent à se retenir. C'était bien trop d'émotion pour lui. Il mit ses mains sur ses yeux alors que différents chevaliers essayèrent de le calmer, de le faire rire. Même si cela marchait un peu... Il était trop heureux pour pouvoir contenir les larmes de joie.
« Merci. »
Au loin, Wolfram regardait Perceval s'entourait. Il n'espéra qu'une chose, qu'on ne le trahisse pas.
X• La couronne d'épine ( TW - Violence, Maltraitance )
Lancelot les avait trahis... pour une femme. Est-ce que c'était ça l'amour ? Faire passer les amis et tous les autres personnes en dessous d'une seule ? C'est cela que d'aimer au point de faire du mal à tout les êtres avec qui on avait échangé, vécu des choses, des aventures ? Ils ne valaient pas plus à ses yeux ? ARTHUR NE VALAIT PAS PLUS A SES YEUX ? La colère remontait comme elle ne l'avait plus fait depuis cette bataille, depuis qu'il l'avait sauvé de la mort certaine qui l'attendait... Est-ce qu'il avait bien fait ? Franchement, il pensait actuellement le contraire ! C'était contre sa façon habituelle de penser et ça lui faisait mal mais... Mais la douleur de la trahison dans son cœur, dans son âme... Il lâcha un soupir plein de chaleur contenu.
Puis quelque chose attrapa son crane, la main de quelqu'un le plaqua brusquement contre le mur devant lui. Il écarquilla en grand les yeux alors que la voix de Wolfram se fit entendre.
« Arrête d'en vouloir à un humain d'un comportement qui leur est propre. »
Il se fit enfoncer la tête sur le mur mais ne répliqua pas malgré la douleur... Wolfram avait le droit de lui faire ça, il avait raison même...
« Tu n'es pas humain. Tu n'as pas à ressentir ces émotions. Veux-tu devenir semblable à un démon ? »
Les yeux du jeune Perceval s'ouvraient en grand, craintif, inquiet et dans la panique de ce qu'il pouvait devenir. Il serait ce qu'il mange... Oh non...
Lancelot n'allait pas faire de lui un être du mal !
« Arrête de grogner comme une bête. »
Il lui cogna le crâne une nouvelle fois dans le mur.
« ... » Il recommença mais plus fort. Perceval saignait maintenant. « Suen... »
Son vrai prénom le fit agrandir en grand les yeux, mais cette fois c'était de la crainte. La main le lâcha pour le redresser tout contre le torse de Konzen. Elle lui mit calmement une couronne autours de la tête. La couleur dorée de la couronne le mit presque mal à l'aise... C'était du vrai or ?
« Tu vas porter cette couronne tant que tu ne seras pas assez digne pour te tenir tout seul. »
Il fronça les sourcils à ces mots. Il n'était pas encore digne ? Cette idée lui fit monter la colère.
« Lancelot t'a trahi. » Il grogna et automatiquement la colère remonta, mais... La douleur que lui provoqua la couronne se rétrécissant sur son crâne le rappela à l'ordre. « Tu as tort. Tu n'as juste pas su le tenir dans le bon chemin. »
… Wolfram avait raison... Il tomba au sol et pleura son ami perdu.
XI• Pardonner, sans oublier. ( TW - Violence )
Hé bien, cette fois encore, c'était une mort particulière. Il avait enfoncé son épée dans le crâne de Mordred mais à quelle prix ? Morgana folle de rage venait de lui mettre l'épée de Wolfram dans le dos. Autant dire qu'il n'en souffrira pas longtemps. Cependant, il ne s'énervait pas... l'anneau sur sa tête l'empêchait depuis des années déjà de pouvoir laisser sortir sa colère. La brutalité de ses actions s'étaient calmés... Peut-être trop... Il aurait aimé la retrouver aujourd'hui, alors qu'il avait vengé Arthur, que tous ou presque était mort et que Wolfram avait rendu son dernier souffle hier.
Il redressa son regard vers le ciel , encore lui. Est-ce que ce serait la dernière chose qu'il verrait à chaque fin de vie ? Est-ce que les astres seraient ses compagnons à chaque instant de ses morts ? Il acceptait évidemment de partir ainsi. Il se tourna vers Morgane et lui envoya un regard profondément noir, tout en lui annonçant :
« Je ne veux pas te pardonner, mais je le ferai. »
Puis il s'effondra sur le corps de Mordred. Ses cheveux blonds se faisaient souffler par le vent, et son œil bleu observa une dernière fois le ciel.
Cette vie lui avait appris beaucoup de choses... Il ne l'oubliera pas.
Aucun des chevaliers, ni Merlin, ni Arthur... ni même Morgana.
XII• Le blond des plumes
Il y a des fois des moments où on n'a pas envie de s'extasier. Entre ses deux jambes d'enfant, le petit être jaune, ce petit poussin vient de tomber raide. Il est mort d'un coup, de froid, assurément. Seulement, il n'a que 6 ans et il ne comprend pas exactement pourquoi son ami vient de s'effondrer. Il s'abaisse et essaie de voir s'il bouge. Il tente de le remettre sur ses pattes, avec un peu d'espoir, ça fonctionnera peut-être ? Pourtant, le poussin ne tient pas, évidemment. Il ne tiendra plus jamais sur ses deux fragiles pattes. Il ne fera plus jamais de câlin, ni n'apportera un peu de joie dans les yeux du gamin.
L'enfant, qui n'a même pas vraiment appris à parler, crache une demande dans un langage qui n'est pas vraiment compréhensible. Il est sourd et son langage n'a pas été appris, alors les mots qui sortent ne ressemblent pas à grand chose. C'est simplement des râles... des espoirs qui ne donnent rien. L'oiseau ne bouge pas.
L'oiseau ne bouge pas comme les souvenirs qui viennent dans son esprit avec fureur. Il n'a que 6 ans et pourtant le bruit de ses batailles passaient reviennent dans son esprit. Il connaît le son alors qu'il ne devrait pas, il sait écrire alors qu'il n'a jamais appris...
D'une certaine façon, si cet oiseau lui parlait tant... cette petite chose... C'est peut-être par ce qu'il s'y est reconnu ? Lui aussi il a des ailes, plus ou moins... Lui aussi, il ressemble à quelque chose de petit, attachant qui aime particulièrement les câlins... Et lui aussi, il mange bien plus que ce qu'il devrait.
Alors quand il pleure sur ce petit oiseau, il ne pleure pas que son premier ami dans cette vie, il pleure aussi pour toutes ses autres vies, pour les deux fois où Konzen est mort devant lui... pour les fois où il a vu ses amis partir... Pour les fois où on l'a trahis... Il a envie de hurler à la mort mais ça ne ressemble même pas à un hurlement.
Sans le vouloir, ses grognements ressemblent de plus en plus au nom de Konzen. Il aimerait tellement qu'elle soit là... Il prend le petit poussin contre lui, tout en continuant à couiner le prénom de son mentor.
Puis on lui écrase la tête contre le sol.
Il couine de douleur cette fois.
On le redresse brusquement alors qu'il continue à pleurer et à marmonner.
Devant lui, il y a le visage d'un homme... Ses petits yeux s'ouvrent en grand alors qu'il sait qu'il est en train de se faire engueuler.
Mais franchement, ça il s'en fout. Il se jette sur l'homme pour se blottir contre lui avec force, tout en gardant le poussin contre sa poitrine.
Le bruit de ses larmes doit être insupportable, sa main libre sur les habits du moine ne doit pas aider à le rendre appréciable. Pourtant, Konzen semble soupirer, puis l'enlacer doucement... le berçant jusqu'à son sommeil.
XIII• Un fil dans l'esprit
Ça fait un petit moment maintenant qu'ils se sont retrouvés, ainsi que reprendre leurs affaires. Appréciés des cours des trois royaumes, ils servent à la fois de conseiller mais aussi de mercenaires pour les royaumes. En tout cas, c'est ce qu'a fini par comprendre Son. Dans cette vie, il a juste l'impression de pouvoir profiter sans se poser de question. Il sent beaucoup de chose, il voit beaucoup de chose, il lit, il écrit, il ressent mais... il lui manque ce qui fait le lien entre les hommes, les humains.
Il est pourtant sur sa vie la plus longue. Il n'aura pas entendu depuis des années... Cela ne le gêne pas. Il est habitué, il sait vivre sans... Même sans un sens, il est encore un très puissant guerrier, l'un des plus crains d'après ce qu'il comprend. Avec ce que le jeune homme peut lire sur les lèvres, il comprend très vite qu'il est considéré comme un débile de part son handicap et ses réactions enfantines. Cela lui convient, cela lui permet même de faire un peu comme il le sent. Si une situation ne lui semble pas correcte, s'il peut aider... alors il peut feindre l'idiotie et utiliser sa surdité. Plus qu'une faiblesse, ici c'est sa force.
Même si on le traite souvent de con de singe, il a l'habitude.
Avec sa petite taille, il a été étonne de s’accommoder à son ancien bâton doré. Konzen lui a ramené, il ne sait comment, sa couronne.
Suen ne le sait pas encore, mais c'est durant cette période qu'on écrira le plus son histoire, qu'on décrira son apparence pour la lier à sa vie passée. Dans cette vie, il sera le vrai roi singe, celui qui domine la montagne, grand cœur et sagesse d’expérience.
De la même façon, c'est dans cette vie qu'on commença à le craindre au delà de l'homme. Le nombre d'essence que Konzen lui a fait avalé commence à devenir vraiment importante. Il le sent dans son âme et même si cela se fait progressivement... il sait qu'il n'est plus totalement comme les autres. En tout cas, il ne se pense plus comme ses confrères... pour le peu qu'il ait pu en croiser.
En fait, dans son monde, il y a bien plus de démons que d'anges... il se sent en sous-nombre. Combien de démons a-t-il vu, battu ? Plus d'une centaine dans toutes ses vies... combien d'ange a-t-il croisé ? Cinq... peut-être ?
D'une certaine façon, il ne sait pas si c'est par malheur, par réalité ou par ce que... peut-être, Konzen les évite ?
Une chose est sûre, il n'a jamais osé lui poser la question.
Cette nuit là, Konzen lui a ébouriffé la tête... il s'est senti privilégié. Dans cette vie, plus que les autres, Konzen est comme son parent.
Si seulement, il arrivait à le verbaliser... peut-être devrait-il l'écrire ?
XIV• Être un ange, est-ce être mauvais?
Ce qui est particulièrement étrange avec les souvenirs de Suen, c'est à quel point ses morts sont toujours distinctes. Il se souvient particulièrement des morts autours de lui, de la douleur, du manque, de la honte de ne pas être assez bien pour Konzen... Mais les moments heureux, les petites choses, les instants fugaces... tout ça, il aurait aimé s'en souvenir avec plus de précision.
Comprenez le... il venait de passer six heures à crapahuter dans la forêt avec une cheville visiblement cassée, un trou dans le ventre qui allait visiblement finir par le tuer... tout ça pour quoi au final ? Pour survivre quelques instants de plus ? Konzen était mort d'une flèche dans la tête, il avait vu les royaumes devenir plus deux que trois et le nombre de démon dans les contrés avaient diminuées grâce à eux... toujours d'après Konzen en tout cas.
Il avait bien réussi cette vie non ?
Il avait sauvé beaucoup de gens, non ?
Il avait bien agis, non ?
Alors pourquoi alors qu'il s'allongeait juste à côté de la rivière, clairement pour se laisser mourir ; il avait l'impression d'avoir louper une grande partie de son existence ? Il se sentait sale, il se sentait comme utilisé, comme un mauvais outil... Comme si Dieu ne lui demandait que de faire du mal ! Est-ce que c'était vraiment ça ? Aider les autres ? Leur apporter le bonheur ? Devait-il s'oublier ? Oublier Konzen ? Oublier son poussin ?
Est-ce qu'il devait vivre comme un martyr à chacune de ses vies ?
Il mit sa tête sur ses genoux puis s'entoura d'un bras, l'autre essayant de continuer de compresser le trou dans son bas torse.
Il se mordit la lèvre, jusqu'au sang et redressa la tête en hurlant. Il s'imagina que le cri avait dût être puissant... surtout au vu des nombreux animaux qui venaient de partir... Il inspira avec difficulté et sans réfléchir, quand il vit un type arriver vers lui.
Sa main prit son bâton abandonné sur le côté et il le fracassa sur la tête de l'homme...
Il n'eut jamais idée de s'il avait tué un innocent ou non.
Par ce que d'avoir fait ce geste le fit s'effondrer au sol inconscient... inconscient et dans quelques instants, mort dans ses inquiétudes et ses regrets.
Il voulait juste une vie où écrire ses poèmes... et peut-être en offrir un à Konzen ?
XV• Que de bonheur...
Quand Musa put soulever cinq rochers les uns au dessus des autres, on l'applaudit. Elle eut un énorme sourire, bien fière d'elle ! Cela voulait dire qu'elle pouvait enfin travailler avec les autres constructeurs de leur cité ! Elle devenait comme les autres géants, une bâtisseuse ! Lâchant ses rochers sur le sol, elle sourit à Ermö qui lui mit une petite tape sur l'épaule. Elle avait vraiment réussi ! C'était le meilleur jour de sa vie entière !
Avec une motivation toujours plus importante, elle s'abaissa, prit une inspiration, ajouta deux rochers et les souleva ensemble, lâchant une râle de motivation et de motivation. Sa peau dorée par le soleil se fit encore plus suintante. Peu importe, elle les mit au dessus de sa tête, durant les dizaines de seconde réglementaire puis comme c'était demandé, les reposa avec lenteur. Elle souffla longuement … Puis une exclamation de toute part se fit entendre dans l'assemblé.
C'était la première fois qu'une femme aussi jeune montrait une force aussi brute. Musa savait qu'elle avait gagné face à des dizaines de ses concurrentes. Elle avait gagné sa place bien au dessus des 3 pierres soulevées, elle était la meilleure !
La fête fut incroyable ce soir-là. Elle se laissa transporter par l'alcool, les différentes personnes qui venaient la complimenter elle, mais bien-sûr son entraîneur, Ermö ! Le regard de Suen se porta sur Konzen... Ensembles, il était vraiment capable de tout... même en passant de la Chine au Darfour... Ils marquaient chaque endroit où ils passaient.
La fête se poursuivit avec de nombreuses démonstration de force de tout les athlètes de la ville.
Dans ce milieu souvent masculin, car plus de force naturelle chez eux, Musa brilla par sa puissance. Elle était aussi forte que deux hommes, et l'âge ne fit que la renforcer. Élément essentiel de ce peuple pourtant fait de géants, elle arriva à tracter, monter, assembler des roches que personnes n'arrivaient à bouger. Autant le dire, la bâtisseuse était une vraie perle pour ce peuple. Les Tora l'adorait, et elle les adorait.
Dans cette communauté, pour la première fois, elle se sentait à sa place... Elle aimait aider les autres, elle aimait leur joie de vivre, leur brimade jamais sanguine, leurs jeux et les soirées pleines de vie. Enfin, elle sentait qu'elle pouvait vivre parmi eux.
XVI• Ou pas... ( TW - Chantage )
« Bon Musa, tu vas devoir choisir une personne avec qui faire un enfant. Il est hors de question que tu n'es pas de descendance ! »
Ermö s'étouffa en fond. Le visage de Musa devient blanc... Avoir un enfant ? Pourquoi est-ce qu'elle ferait cela ? Est-ce que... Est-ce que les anges pouvaient au moins avoir un enfant ? Elle se tourna pou regarder son maître, clairement en train de s'étouffer avec sa tasse de thé. Elle resta sans voix alors que les différentes instances de la ville s’enchaînait pour lui expliquer combien c'était tout à fait normal pour une jeune femme d'avoir un enfant, particulièrement quand elle est aussi forte... Imaginez un enfant entre cette incroyable femme et l'un des plus grands bâtisseurs de la ville !
Ce ne serait pas incroyable ?
Bien-sûr que si et clairement un grand avantage pour les Tora !
Seulement, Musa ne voulait pas... d'enfant. Elle n'avait même pas l'impression de savoir ce que c'était sensé représenter d'être parent. Elle ne se sentait même pas ange adulte, alors avoir un petit ? Ermö avait bien plus les compétences qu'elle... Puis même sans parler de ça, elle n'en était physiquement pas capable, non ? Si ? Il en savait furieusement rien...
Heureusement que dans la soirée, Ermö le mit sur le côté pour lui expliquer qu'effectivement un ange ça n'a pas de bébé et qu'au vu de la situation, soit elle disait être stérile, soit il partait. Le visage de désespoir de Musa lui donna envie de la gifler. Ils n'avaient pas le choix, ils n'allaient pas inventer un môme comme ça bon sang ! Encore moins, croisé Suen avec un autre ange !
Le calme d'Ermö commençait à se détériorer en attendant le choix de son apprenti. En effet, chaque matin et chaque soir, des dizaines de personnalité se succédait pour prier Musa d'avoir un enfant. On lui présente mainte et mainte personne, parfois même des héros d'autres lieux, des fois même très lointain... mais est-ce qu'elle pouvait seulement dire oui pour leur faire plaisir ? Non, ce serait mentir...
Alors, elle se mura dans le silence jusqu'à parler de moins en moins. Elle continua ses travaux, évidemment mais sa vie personnelle fut restreinte au minimum. On commença à parler sur elle... On dit qu'elle avait des façons de faire étrange, qu'elle fuyait les hommes et les femmes, qu'elle était antipathique... Tout cela brusqua Musa.
Ces personnes qui avaient été ses amis, ses alliés, dès l'instant où ils n'avaient plus eu besoin d'elle l'avaient jugé, mis au placard et jugés étranges. Elle venait de passer de la personne la plus aimée à.. à la personne bizarre du coin.
Sa santé mentale en prenait un coup, les animaux dans son cerveau recommençaient à hurler. Dans cette vie, elle n'avait pas son diadème pour la calmer. Alors, elle décida de s'en prendre au voleur. Elle arrêta de construire, et à la place, elle partit détruire les bandits.
Naturellement, Musa était retournée à ce qu'elle savait le mieux faire... détruire les autres. Jamais, elle ne s'était sentie aussi peu à sa place.
XVII• Sacrifice ( TW - Suicide )
Musa se leva calmement. Elle s'installa sur la chaise avec devant elle le pot de cyanure. Son regard fixait l'assemblé devant elle. Ermö était mort hier. Elle n'avait plus personne pour la protéger et le village en avait profiter. Évidemment, après tout, elle n'avait pas fait son choix, et ça avait fini par se répercuter sur eux.
Ses yeux descendirent sur le pot devant elle.
« Comment veux-tu qu'on te le cuisine Musa ? » La voix n'était pas méchante, c'était Joana qui lui avait parlée. Elle ne l'avait jamais détestée... pour ça, l'ange la remerciait toujours.
Avec sa bienveillance habituelle, Musa lui fit un petit sourire. Elle était gentille. Dommage qu'ils ne soient pas tous comme ça.
« Comme tu sais, on a tous la dalle, et on a grave besoin de nos provisions pour survivre. Sauf que tu bouffes pour 15 d'entre nous. »
Elle le savait oui. Elle savait ce qu'on allait lui demander.
« Alors le conseil s'est réuni et on s'est mis d'accord pour que tu choisisses entre la mort et l'expatriation. »
La femme attrapa le petit pot entre ses mains, elle le fit lentement tourner... son sourire doux s'était transformé en tristesse.
« Est-ce que ça vous permettra de vivre ? »
La jeune Joana en fond avait envie de hurler non, mais les chefs avaient décidé. Annihiler la plus grande dépense de nourriture, en particulier quand c'était l'étrange de la ville... c'était parfait pour eux, une vraie façon de punir celle qui avait choisi de garder jalousement sa force pour elle.
« Oui. »
Alors, peut-être naïvement, Suen leur fit un large sourire. Elle fit tout de même couler une larme de son œil droit, celui de dieu. Si son sacrifice pouvait permettre à cette belle nation de survivre un peu plus...
« Merci Joana pour la proposition. »
Il avala le pot en une fois, sans chercher à détourner son action ou l'arrêter. La mort ne fut pas agréable.
XVIII• La légende des eaux
Runa hurla au dessus du bateau. Elle venait de monter sur le navire ! ET NIQUE ! Elle tomba en arrière en explosant de rire ! Elle avait réussi là où pleins d'autres avaient échoué ! Elle finit par s'asseoir sur le bois.
Une main se mit sur son épaule et elle regarda la capitaine avec un large sourire.
Cette même main, celle de Konzen pendait sur le bord du vaisseau. Elles avaient été ensembles durant des années, libres sur les mers, à vivre heureuses... Elles avaient réussi à battre des navires de guerre, remporter des défis... Puis finalement, finalement, elles s'étaient faites avoir.
Le hurlement de Runa traversa les vagues. Le poulpe aspirait le vaisseau par ses tentacules. Elles coulaient, et Shimera était en train de se laisser couler... Elle lui prit la main, cette main bon sang...
Non, Suen voulait encore être libre... voyager … !
Non !
Pas si vite !
Derrière l'écran
Otteramala, enchanté ! C'est mon second compte ici, le premier étant Kenny. J'vous fais des kissu !