M'accorderais-tu cette danse ?
Tu fermes ton livre, et te laisses tomber contre le dossier de ta chaise. Ton regard parcourt le haut plafond de la bibliothèque de l'université, puis va chercher l'heure sur la grosse horloge. 21h. Il se fait tard. Et pourtant, tu sais où la trouver. C'est d'ailleurs pour cela que tu es resté aussi tard, en te forçant tant bien que mal à étudier, alors même que tu détestes ça. C'est pour elle. Elle se ruine la santé aux études, mais tu sais que c'est vital pour elle. Alors tu te contentes simplement de limiter la casse.
Même-là, tu sais que c'est une excuse. Tu veux simplement passer du bon temps avec elle. Quitte à te perdre dans des livres barbants... Tu regardes ton téléphone. Aucun message de sa part. Ni de personne d'ailleurs. Elle n'a donc pas émergé de ses études. C'est bon signe, ça conserve l'effet de surprise. Tu te lèves, ranges soigneusement le vieux livre dans les rayons, saisit ton long manteau, ainsi que ton sac, et tu te diriges vers le laboratoire, mains dans les poches.
L'université est déserte. Seuls les fous restent ici aussi tard. C'est plus agréable de travailler chez soit, quand tu es une personne normale. Ce que ni toi, ni Sam êtes. Cela vous convient à vous deux, de sortir des normes.
Tu t'arrêtes quelques instants au bord d'une fenêtre, pour observer les étoiles. Qui ne se montrent pas. Elles sont cachées derrière d'épais nuages, que tu sais d'un gris foncé. Il pleut. Sam adore la pluie. Et toi aussi. Le sang des fines gouttes qui tombent contre la fenêtre t'apaise. Quelques personnes courent pour se mettre à l’abri.
Tu t'appuies contre le mur en pierre froide. Tes pensées dérivent naturellement. Sam. Tu sais qu'elle, elle prendra le temps, quand vous rentrerez. Elle regardera les gouttes s'écouler le long de ses cheveux, en souriant. Elle savourera la sensation de l'eau sur son visage, l'odeur du goudron mouillé. Peut-être que vous finirez par courir. Si c'est le cas, ce ne sera pas pour éviter la pluie. Ce sera juste un moyen de contenir le bonheur que tu ressens lorsque tu es avec elle, et que tu espères qu'elle ressent aussi.
Tu finis par reprendre ta route jusqu'au laboratoire, coupant court à tes pensées. Une fois devant les portes de la salle d'étude, tu la regardes s'affairer à travers les petites vitres. Elle est concentrée sur sa tâche. Tu n'es pas surpris. Tu savais exactement comment tu allais la retrouver. Les mimiques de son visage. L'habilité de ses doigts quand elle travaille. Son dos courbé, tu te demandes dans quel état il sera dans quelques années. Elle est jolie. Elle est toujours jolie, mais chaque instant à sa beauté. Tu as appris à savourer chacun de ces moments avec un sentiment qui leur est propre.
Tu finis par te décider, tu ouvres les portes du laboratoire avec fracas. Tu étends les deux bras, puis tire une révérence à la jeune femme. Tu te redresses, et la pointe du doigt.
Tu laisses tomber ton bras, et éclates de rire.
Même-là, tu sais que c'est une excuse. Tu veux simplement passer du bon temps avec elle. Quitte à te perdre dans des livres barbants... Tu regardes ton téléphone. Aucun message de sa part. Ni de personne d'ailleurs. Elle n'a donc pas émergé de ses études. C'est bon signe, ça conserve l'effet de surprise. Tu te lèves, ranges soigneusement le vieux livre dans les rayons, saisit ton long manteau, ainsi que ton sac, et tu te diriges vers le laboratoire, mains dans les poches.
L'université est déserte. Seuls les fous restent ici aussi tard. C'est plus agréable de travailler chez soit, quand tu es une personne normale. Ce que ni toi, ni Sam êtes. Cela vous convient à vous deux, de sortir des normes.
Tu t'arrêtes quelques instants au bord d'une fenêtre, pour observer les étoiles. Qui ne se montrent pas. Elles sont cachées derrière d'épais nuages, que tu sais d'un gris foncé. Il pleut. Sam adore la pluie. Et toi aussi. Le sang des fines gouttes qui tombent contre la fenêtre t'apaise. Quelques personnes courent pour se mettre à l’abri.
Tu t'appuies contre le mur en pierre froide. Tes pensées dérivent naturellement. Sam. Tu sais qu'elle, elle prendra le temps, quand vous rentrerez. Elle regardera les gouttes s'écouler le long de ses cheveux, en souriant. Elle savourera la sensation de l'eau sur son visage, l'odeur du goudron mouillé. Peut-être que vous finirez par courir. Si c'est le cas, ce ne sera pas pour éviter la pluie. Ce sera juste un moyen de contenir le bonheur que tu ressens lorsque tu es avec elle, et que tu espères qu'elle ressent aussi.
Tu finis par reprendre ta route jusqu'au laboratoire, coupant court à tes pensées. Une fois devant les portes de la salle d'étude, tu la regardes s'affairer à travers les petites vitres. Elle est concentrée sur sa tâche. Tu n'es pas surpris. Tu savais exactement comment tu allais la retrouver. Les mimiques de son visage. L'habilité de ses doigts quand elle travaille. Son dos courbé, tu te demandes dans quel état il sera dans quelques années. Elle est jolie. Elle est toujours jolie, mais chaque instant à sa beauté. Tu as appris à savourer chacun de ces moments avec un sentiment qui leur est propre.
Tu finis par te décider, tu ouvres les portes du laboratoire avec fracas. Tu étends les deux bras, puis tire une révérence à la jeune femme. Tu te redresses, et la pointe du doigt.
Mademoiselle Curtis, vous êtes accusé d'avoir trop travailler. Je vous invite à poser vos armes sur le champ, et à venir avec moi ! Je ne vais pas vous interdire de parler, mais ne voyez pas ça comme une faveur ! ça n'a rien à voir avec le fait que j'adore votre voix !
Tu laisses tomber ton bras, et éclates de rire.
J'suis un menteur. Puis, j'me sentirais bien bête si j'étais le seul à parler !
gotheim for epicode