Derrière un recoin d'ombre ⌖ Orpheus

Derrière un recoin d'ombre

Une aiguille dans une boite de foin. Tu cherches désespérément, oubliant raison, valeurs. La folie resserre autour de toi sa si douce étreinte. Piégé. Elle te traque, cherche à te perdre. Tu es coincé dans un labyrinthe, un labyrinthe dont tu vois la sortie sans pouvoir l’atteindre. Ce qui t’en empêche ? Une photo, une lettre, un antagoniste surprise. Depuis l’arrivée d’Iah dans ta vie, rien n’a plus de sens. Et ce n’est pas réellement sa faute, pour une fois. Tout s’enchaine juste bien trop vite, tu perds le fil de tes pensées. Tu perds tout. Même tes clefs. Heureusement que tu as un double, sinon, tu aurais vraiment été dans la merde. D’ailleurs, ce n’est vraiment pas ton genre de perdre quoi que ce soit, tout est tellement ordonné chez toi, et dans ta tête. Enfin, habituellement… Mais ce n'est pas normal quand même.

Tu es devant un vieil entrepôt, accroché à une branche d’arbre, sur la trace de l’assassin de ton père et du cadavre en devenir. Oui, il porte beaucoup de casquettes, suffisamment pour être introuvable en tout cas. Tu pénètres dans l’enceinte du bâtiment par une petite fenêtre. Toujours agir en hauteur. Si on t’attrape au sol, tu es comme un oiseau à qui on a coupé les ailes : un bâtard à la chance de survie minime, et qui s’en sortira avec quelques cicatrices en plus à la sortie.

Bon. Plus de gens dehors que dedans. Et c’est vraiment le bordel dans ton p’tit cerveau. Tu n’arrives pas à te concentrer sur grand-chose, tous tes sens sont aveuglés par ce doux désir de vengeance qui parcoure tes veines. Si le poison s’était dissipé ces dernières années, il est en train de te brûler à une vitesse hallucinante. Le revoilà, plus fort que jamais. Et vraisemblablement, c’est toi qu’il veut buter. Si tu continues dans cette lancée, tu ne sortiras réellement pas d’ici vivant.

Tu commences à parcourir discrètement l’entrepôt, continuant de t’engueuler mentalement. Tu assènes à tes tempes des petits coups du plat des mains, murmurant rapidement un :




Ça t’a échappé. Tu cherches un endroit dans lequel tu peux te cacher, au cas où quelqu’un t’ai entendu. Bordel, mais tu n’as réellement pas envie de survivre enfaite ! Toi qui adores chanter, pourquoi pas leur jouer un p’tit swing ? C’est sympa, vous pourrez danser tous ensemble dans la joie et la bonne humeur, les types dehors avaient vraiment l’air d’être d’humeur à ça en plus ! Faire de cet entrepôt une comédie musicale, tu en as toujours rêvé en plus ! Bon sang, qu’est-ce que tu t’énerves… Et t’as même pas pu dire adieu à Sam ! Tragédie digne des plus grands classiques, tu vas en faire pleurer des mamies dans les chaumières.

D’un point de vue extérieur, tu dois avoir l’air un peu fou, à te taper les tempes. Tu t’accroupies soudainement. Tu as senti quelque chose. Et il ne t’a pas semblé que ce soit démoniaque… Ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle. Tu n’as perçu l’aura que quelques secondes, mais elles t’ont suffi à déterminer que ce n’était absolument pas Iah. T’a-t-il entendu ? Oui, très probablement. Et ta nature te dessert : premièrement, les bâtards ne sont pas spécifiquement appréciés… Deuxièmement, tu es un demi-démon parmi d’autres démons et humains aux attentions particulièrement douteuses.

Les éléments sont contre toi. Tu aurais dû rester chez toi à chercher tes clefs.

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Derrière un recoin d'ombre

Tu le sais. Tu sais qu’iel est là, tu le sais. Tous tes sens sont en alertes, ta respiration se fait de plus en plus discrète. Tes mouvements sont rapides, précis. Une ombre. Tu as commis une erreur, tu n’en feras pas une seule de plus. Tu glisses le long d’un conteneur, évite une barre de fer qui aurait pu faire pas mal de dégâts si tu ne l’avais pas vu. Tu es prêt à faire volteface à n’importe quel moment, enfermes ton aura à double tour en ton fond intérieur pour la minimiser, toujours plus. C’est trop tard, tu le sais. Et il te suit probablement déjà. Il ne faut surtout pas que tu quittes cette zone pour l’instant, tu perdrais tout tes avantages.

Tu finis par te stopper. Vous ne pouvez pas jouer à ce petit jeu éternellement. Un sourire presque carnassier étire tes lèvres. Il va falloir que tu te débrouilles seul. Il va falloir que tu t’en débarrasses. En ce moment, c’est vraiment le bordel dans ta tête. Tu te laisses doucement ronger par la folie. Et tu es vraiment heureux que Sam ne soit pas là. Et pour dire vrai, tu ne penses même pas à elle là. Tu perds totalement pied.

Il te suit. Et tu refuses d’être la souris. Tu refuses de te laisser avoir par le chat. De fuir de manière compulsive l’affrontement, de lui tourner le dos. Ton dos se plaque contre la surface en métal rouillé du conteneur, tu t’accroupis et sors tes gants de tes poches. Tu les enfiles avec délicatesse. Glacial. Tu sens ton haut s’imprégner de la fraicheur du conteneur. Elle s’étend le long de tes bras, réveille tes muscles, tes doigts s’agitent rapidement. Pour une fois, aucune angoisse n’habite tes traits. Tu n’es que glace : inébranlable.

Ce que craignait Aamon. Tu deviens ce qu’Aamon n’aurait pas voulu que tu sois. Une bête vengeresse avide de sang, prête à tout pour venger celui qu’elle a perdu, peu importe les sacrifices. Tu prends rapidement de la vitesse, t’aide du conteneur parallèle à celui contre lequel tu étais adossé pour prendre de la hauteur. Tu atterris agilement sur le toit de l’un d’eux, reste accroupis et observe les alentours, à la recherche d’une trace énergétique, même minime. Où se cache-t-il ? Tu ne seras pas celui qui attaquera en premier, mais tu lui envoies clairement le signal. Maintenant, à lui de voir s’il veut se montrer ou non. Et au fond, tu espères qu'il se montrera. Qu'il ne sera pas lâche. Tu as toujours détesté ce sentiment, celui que tu ressens lorsque tu es suivi, cette insécurité. Tu préfères poser carte sur table. Tu préfères lui faire bouffer le béton, que ses dents volent en éclat. Tu préfères déchainer toute cette colère que tu gardes enchainée depuis bien trop longtemps. Toute cette rancœur, cette haine. Bannir ce petit être fragile qui la rejette, qui cherche désespérément à l'enterrer. Elle fait partie de toi.

C'est toi. Tu as grandi dans la violence. Tu as grandi dans le sang. Tu as rêvé de ce gamin à l'orange pendant des années, du sang si rouge de ce lapin qui tâchait le sol, tes mains d'enfants déchirés par les coups de ceux qui ne comprenaient pas : qui ne comprenaient pas que ta vie comptait autant que la leur. Tu as recueilli le dernier souffle de celui qui était tout ton monde, de celui qui a toujours fait pour calmer toute cette violence, de celui qui a tout fait pour faire de toi un homme correct. Et qui a presque réussi. Et il aurait réussi s'il n'avait pas été l'élement déclencheur de toute cette haine ravageuse. Il a provoqué le massacre en se laissant aller à la mort. Matthew a été le faucheur, il t'a tué le jour où il a planté son épée dans le coeur de ton père. La roue tourne.

Aujourd'hui, c'est toi qu'il doit craindre. Et tout cela commence par cette personne qui te suit : une nouvelle page qui sera autant souillée de sang que les autres.

Qu'il crève, tu n'en as plus rien à foutre.

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Derrière un recoin d'ombre

Des voix. Si seulement tu avais pu les entendre. Si seulement tes sens n’avaient pas été complètement annihilé par la colère, par la haine, par cette irrésistible envie de conflit. Si seulement tu ne t’étais pas perdu pendant ces quelques instants, Orpheus. Le réveil va être compliqué. Tu auras honte, tu vas t’en vouloir comme jamais auparavant. Tu détestes perdre le contrôle à ce point-là. Tu détestes sentir ton cœur s’emballer, tes veines se gonfler, ta gorge se nouer, tu détestes lorsque cette violence prend le pas sur ta raison. Tes mains retournent dans la poche de ta veste, tête basse. Tu patientes. Tu attends que le chat daigne se montrer.

Cette impression de pieux dans le cœur. Tu l’avais oublié. Mais là revoilà, aussi violente qu’au premier jour. Elle t’arrache les tripes, brûle tout sur leur passage, ne laissant que des petits tas de cendre que tu prends à malin plaisir à disperser. Tu joues avec ton propre cadavre. Joues avec ce qu’il reste d’Orpheus, petit être si minable et idiot. Petit être qui refoule tous ses sentiments, même les plus doux. Même les plus forts, ceux qui te poussent de l’avant. Pourquoi les oublies-tu ? Pourquoi refoules-tu tout ce qu’il y a de plus beau dans ta vie ? Sam. Tu secoues la tête. Elle continue d’hanter de te hanter, elle tente de te ramener à la raison. Mais tu es trop loin, et tu emmerdes ce petit d’amour que tu lui portes. Celui qui t’a sorti de ta période de folie pour te plonger dans une bien pire encore. Elle n’est plus assez forte. Bien trop faible pour te sortir du cercle vicieux dans lequel tu te plonges, gouffre dans lequel tu as sauté sans trop d’hésitation. Tout ça à cause de putain de lettres. Aamon te fait chier. Il n’aurait pas pu rester dans son trou, à 6 pieds sous terre ? Il ne faisait chier personne là-bas dessous au moins. Mais même lui te parle de Sam. Tout te parle de Sam. Et ça t’emmerde, vraiment. Qu’elle se taise. Et vite, tu ne veux pas avoir à penser à elle dans ce genre de moment, elle n’a rien à voir avec l’Orpheus actuel.

Tu secoues une nouvelle fois la tête, poses le plat de ta main contre tes tempes. Les yeux clos, tout ton visage se crispe, tes lèvres se retroussent en une grimace presque inhumaine. La souffrance, à l’état pur. Plus de 10 ans qu’il est mort. 29 ans de vie. Et voilà : tu pètes totalement un câble. Toute la violence que tu as encaissée jusqu’à maintenant t’explose à la gueule, et tu ne gères plus rien. Tes yeux se rouvrent. Y danse une folie qui te consume. Je ne vois moi-même pas qui peut t’en sortir.

Tu recherches activement l’aura de cet enculé. Tu ne sais pas qui c’est, mais tu le détestes déjà. Pour tout ce qu’il provoque en toi. Il bouge. Il ne fait pas le campeur. Il cherche à brouiller ses pistes. Un sourire en coin étire tes lèvres. Le crever. Vite et bien. Sans bavure. Ou au pire, ça te fera du bien de simplement te déchainer. Que pour une fois dans ta vie, tu sois la cause de tout ce sang qui recouvre tes cauchemars. Que pour une fois dans ta vie, tu sois le partisan de toutes ces horreurs qui te hantent. Que tu t’en veuilles pour quelque chose de concret qui soit réellement ta faute. Parce que jusqu’à maintenant, tu as été victime d’une succession d’injustice que tu n’as pas pu contrôler.

Juste une fois dans ta vie. Que tu sois maitre de ce chaos juste une fois dans ta vie, tu n’en demandes pas plus. Une fois.

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Tout va trop vite dans ta tête. Tout se bouscule. Tu ne saurais même pas dire si tout prend sens, ou si tout se tâche d’incompréhension. Tu as du mal à tout contenir. Tu as vraiment du mal à garder le contrôle, sur tes gestes, tes pensées. Si seulement tu n’étais pas venu seul, mon Orpheus… Tu le sais que c’est compliqué en ce moment, alors pourquoi te frotter à Matthew seul ? Enfin, à une petite parcelle de Matthew… Tu ne sais pas. Tu ne sais franchement pas, un besoin de t’écarter de tout ceux que tu connais. De te recentrer sur toi : et ce toi ne me plait pas. Toi, tu ne te rends compte de rien. Tu es dans ton délire. Et je crois que ça vaut bien, le retour sur Terre va être compliqué…

Iel est là. Juste derrière. Tu te retournes rapidement, vos regards se mêlent. Combien de temps qu’iel est là ? Bordel, c’en est presque humiliant, tu ne l’as pas entendu venir. Ça t’énerve encore plus. Ton corps pivote complètement, tu reprends tes appuis, tes mains retournent dans tes poches, tu le regardes de haut en bas. Petite tête blonde, rien que ça te suffirait à connaitre sa nature. Les clichés.

Tu fais un pas en avant, ne décrochant pas ton attention de l’ange. Tu ne te méfies même pas. Tu es trop loin, bien trop loin pour prendre conscience de toi en temps qu’être vivant. Tu es simplement poussé par cette irrémédiable envie de sang. De contrôle. Le chaos. Juste une fois. Aucun mot ne franchit la barrière de tes lèvres. Un silence. Ecrasant. Pesant. Envoutant.
Une erreur. Tu es une erreur. Tu ne t’es toujours vu comme ça. Tu ne devrais pas exister, mais tout t’a amener à ce point-là. Ce point précis où tu bondis rapidement, silencieusement pour t’approcher de cet ennemi. Cet ennemi que tu ne connais ni d’Eve, ni d’Adam mais que tu détestes déjà tant. Tu atterris non loin de lui, le dévisages gravement. Tout en toi respire la violence. Tu vas attaquer. Tes muscles se tendent. Les battements de ton cœur se calment.

Une fois. Maitriser ce chaos, juste une envie. Un besoin. C’est maladif.

La totalité des choix que tu as fait dans ta vie t'amène ici. Cet échange de regard. Lumine. Il est si grand. Tu le vois. Juste derrière l'ange, ses grands yeux ambrés dévorent ce qu'il te reste de raison. Attaque. Tue. Petit lapin si blanc à qui personne n'a laissé le choix. Gamin à l'orange à qui l'humain a retiré humanité et vie. Aamon, père qui a provoqué la folie de son propre fils. Ta folie. Aujourd'hui, c'est pour eux tous que tu fais ça. Eux, et tous les autres. C'est pour eux que tu bondis une nouvelle fois, passe de l'autre côté de l'ange. Puis recommences, encore et encore, jusqu'à être suffisamment rapide pour que ton poings heurte avec violence son ventre. Combat silencieux, aura réduite au minimum. Tu ne peux pas user de ton arme, ni de ton don, ce serait prévenir les gardes de votre présence. Tu ne sais pas trop d'où ce éclat de conscience sort, mais il va probablement te sauver la vie.

Ou p't'être pas. Tu n'en sais rien enfaite, et tu t'en fiches. Que ce soit lui ou toi qui crève aujourd'hui, ce ne sera pas grave.

Libérez-la. Sam. Libérez-la de ce que tu deviens avant que ça ne la heurte de plein fouet. Sauvez-la, elle ne supportera pas de te voir dans cet état.
Il faut que tu arrêtes de penser. C'est trop compliqué. C'est trop compliqué de penser à elle. C'est trop compliqué de penser à vous. Elle mérite tellement mieux, tu ne crois plus et n'as jamais cru en un avenir heureux, ensemble. Tu n'as jamais cru à ton bonheur, tu t'es simplement laissé aller à de douces illusions. Mais le sang revient toujours. Toujours. Être damné que tu es.

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Derrière un recoin d'ombre

De lointaines paroles que tu peines à entendre. La sourdine. Eliminer toute source de raison. Il en est une, n’est-ce pas ? Peut-être. Mais elle aussi. Elle revient, peu importe le subterfuge que tu utilises pour la duper, elle te pourchasse, ne te laisse pas de répit. Tente de te faire regagner la Terre et toutes ces sensations, tente de faire remonter ces rires, ces bons moments que vous avez échangés et que tu pourrais perdre si tu laissais cette folie prendre le dessus.

Mais Lumine. Ton poing. Coincé. Comme toujours. Toujours trop faible, jamais assez rapide. Pas capable de te défendre toi-même. Tu ne regardes même plus l’ange, tu affrontes le regard du dragon. Personnification de tous ces traumatismes que tu as rencontrés dans ta vie, personnification de tes craintes, de tes joies, de ta colère, de ta tristesse, de tes hontes, de ta culpabilité. Personnification de tout ce que tu as pu ressentir dans cette vie, aussi violent, aussi destructeur que ça a pu être. Il entrouvre sa gueule, il te semble entendre un son, un terrible grognement. Sourd, lourd, menaçant. Attirant. Petit mouvement bref de tête, tes yeux se closent une nouvelle fois. Se rouvrent dans la seconde. Se referment. Combat intérieur entre toi et toi, combat intérieur opposant Samantha Curtis et ce putain de dragon que tu n’oses même plus nommer tant il te terrifie, tant il a t’a plongé bien trop de fois dans le noir toute ta vie.

Si semblable à toi. Si différent de toi. Tout ça n’est qu’une création de ton cerveau, pourquoi te maltraite-t-il autant ? Tu en oublies presque l’ange, te concentrant sur ce qui dévore avidement ta raison, ne cessant de grandir, ne cessant de grossir tant il se nourrit vite. Reprendre le contrôle. Tu as trop longtemps été sa bête de foire. Il t’a pendant trop de temps utiliser, utiliser pour satisfaire tout ce qu’il ressent de plus noir. « Lâche-moi. »

Ta mâchoire est crispée, ton regard embrasé par ta colère, par tes peurs. Ô si doux mélange. Ces quelques mots ont glissé entre tes dents, semblable à un sifflement à peine audible. Quelques mots qui s’adressent aussi bien à l’ange qu’au dragon. Même si la cible de base n’est vraiment pas le blond. Mais ça convient aux deux situations. Observer un changement, même minime dans la taille du dragon. Une libération, peu importe de quel côté de la balance ça penche. Que tu cesses d'être tiraillé entre folie et raison. Soit l'un, soit l'autre, mais le mélange des deux te rend encore plus barge. Trancher.

Si seulement tout pouvait être blanc ou noir. Si seulement ce monde n'était pas aussi gris. Si seulement les nuances n'existaient pas, tu ne ferais pas face à cette situation. Dieu a choisi d'être catégorique qu'à certains moments, ceux qui l'arrangeaient. Quoi, vous en voyez beaucoup des morts vivants ? La mort et la vie sont catégoriques.

Puis merde, depuis quand tu penses à Dieu toi ? Tu t'en fous, de Dieu. Ce n'est pas comme s'il t'avait aidé dans ta vie. En même temps, pourquoi en aurait-il eu quelque chose à foutre de toi ? T'es une erreur, alors pourquoi continuer de raison comme si ton existence avait un quelconque sens ? Anéantir la peur, anéantir les craintes. Laisser place à toute cette colère. Qu'elle prenne toute la place qu'elle veut, tu t'en fiches.

Lumine. Il prend dorénavant un tout petit peu plus de place dans ton champ de vision. Tes lèvres se retroussent en un rictus déformé par la colère. Déformé par cette vague de haine. «Alors je suis le tien.»

Tu te libères de son emprise. Sans faire couler le sang pour l'instant, tu veux simplement mettre de la distance. Ton cœur manque clairement de faire un arrêt tant lui-même ne se contrôle plus. Je n'ose même plus t'appeler Orph, je ne sais pas trop où tu l'as enchainé et dans quel état il est actuellement.

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