Bon, en réalité, la déstabiliser, ça lui demandera déjà énormément d’énergie. Elle a tellement vécu cette pauvre femme qu’il n’y a pas grand-chose qui la ferait encore sourciller. Si ce n’est peut-être cette femme avec laquelle elle traine ces derniers temps… Tu devrais peut-être en parler à l’ange : « Cela fait plusieurs années que j’ai réussi à m’enfuir. Des années qu’ils me courent après. Des années que je joue avec eux : me voir mort, c’est probablement l’un des plus beaux cadeaux qu’on pourrait leur faire. Détrompe-toi de suite, je ne demande aucune protection. Je me débrouille très bien tout seul, mais il va falloir frapper fort. Déstabiliser Narcisse, c’est difficile. M’évoquer la troublera un peu, elle ne saura pas tout ce que j’ai pu te dévoiler, elle ne sait même pas tout ce que je peux savoir ou non. En m’adressant à toi, je sais aussi que je m’adresse aux Eagles, d’autant plus que tu n’es pas n’importe qui. Il va falloir se coordonner, il va falloir frapper fort. »
Tu sembles vraiment calme, d’un coup. C’est un sujet sérieux, qui te tient à cœur. Il mérite ce petit temps de pause. Lorsque tu plantes ton regard dans le sien, Luke va pouvoir y déceler quelque chose qu’il ne connait que trop bien : la vengeance. C’est ce qui t’anime, Frey. C’est ce qui chaque jour te donne l’énergie de te lever. C’est ce qui te fait rire, te fait sourire. C’est aussi ce qui te rend aussi barge. Cette soif de vengeance qui se répand dans tes veines comme un puissant poison, qui annihile l’instinct de survie, qui ne fait de toi qu’un corps sans but si ce n’est celui de les détruire : « Je ne peux pas y arriver seul et vous ne pouvez pas non plus y arriver sans moi. Et encore moins sans elle. Narcisse, de son plein gré, ne nous donnera jamais aucune information. »
C’est là que Galatée entre en jeu : « Je m’occupe de la faire céder. Lorsque ce sera fait, j’aurai besoin de toi. Je ne peux pas encore tout t’expliquer mais s’il te plait, fais-moi confiance. »