Curtis Ezequiel
Samatoki - Hypnosis mic
Les gens sont différents la nuit. Je peux me montrer comme je suis, qui me remarquera dans cette obscurité ?
Protecteur
Seducteur
Casanier
Suicidaire (un peu)
Lunatique
Colérique
Nom :Curtis
Prénom :Ezequiel
Surnom:Ziel, c'est sa soeur qui lui a donné, alors il aime bien. mais sachez qu'il n'aime pas spécialement les surnoms... A vos risques et périls !
Origine :Une petite ville perdue, au beau milieu du Canada, dont Ezequiel a oublié le nom
Race :Humain
Âge réel :24 ans
Occupation :Vendeur de charme
Groupe :Bones
Prénom :Ezequiel
Surnom:Ziel, c'est sa soeur qui lui a donné, alors il aime bien. mais sachez qu'il n'aime pas spécialement les surnoms... A vos risques et périls !
Origine :Une petite ville perdue, au beau milieu du Canada, dont Ezequiel a oublié le nom
Race :Humain
Âge réel :24 ans
Occupation :Vendeur de charme
Groupe :Bones
Caractère
Il est difficile de trouver un point de départ pour la description de ce drôle de personnage… C’est un bon acteur. Ezequiel, en public, n’a rien à voir avec l’homme que sa sœur peut connaitre. Elle serait très surprise s’ils faisaient une soirée au bar, ensemble. Ezequiel est un dragueur. Il a son charme, et il sait l’utiliser. Peut-être a-t-il l’impression d’être plus vivant, que l’on s’intéresse à lui. Il se plait dans ce genre d’illusions puériles, ça lui permet de se maintenir en vie un petit peu plus longtemps. Alors même que ces personnes qu’il ramène dans son pieu ne connaisse rien de lui, ce qu’elles apprécient chez lui, c’est cette image qu’il se donne. Cette image de l’homme charismatique, au sourire désarmant, et au rire si merveilleux. Cette image de l’homme qui va bien, qui n’a jamais foncièrement eu de soucis. Cette image brisée au lit, alors qu’elles découvrent les cicatrices qui parsèment son corps, et qu’à leur question, la seule réponse qu’elles auront, c’est : « J’suis un bad boy chéri, les bagarres, ça m’connait ! Je serai ton fervent défenseur, ton chevalier. », le tout nuancé avec une pointe d’ironie. La discussion se finira là, car son passé lui est douloureux, et que tant bien que mal, il cherche à l’enfouir. Il cherche à être ces personnages que tu vois à la télévision, ils ont l’air si heureux.
Ezequiel, c’est aussi un colérique. Pas très surprenant, étant donné son passé. Je me dois cependant de nuancer le terme colérique. Il souffre de crise, plus ou moins fréquente selon la période. Ces crises sont foncièrement violentes, à la fois contre lui, et contre les autres. Il peut frapper, il hurle à s’en rompre les cordes vocales. Pendant un court laps de temps, il semble perdre raison et humanité. Il devient une bête enragée, assoiffée de sang (j’exagère un peu, c’est juste pour donner une idée de la violence que ça peut être.) C’est quelque chose qu’il déteste chez lui, et comme beaucoup de chose, qu’il essaye d’enfouir. Les semaines où il se sent fébrile à ce sujet-là, il se terre chez lui, ne répond plus à personne. Pas même à Samantha. Il reste chez lui, à enchainer les clopes. Il ne s’occupe plus de lui, et Samantha le retrouve souvent les cheveux gras, la barbe mal rasée (alors même qu’il déteste avoir de la barbe), croupissant dans des vêtements sûrement aussi sales que lui. Il la regardera avec une mine déconfite, et prononcera ces mots honteusement : « ça a recommencé. » Et ça recommencera encore. Encore, et encore. Car Ezequiel n’arrive plus à trouver un but à sa vie. Il n’arrive même pas à lui trouver une valeur. Il s’en fou un peu que les autres jouent avec lui, il n’est pas sûr de mériter le bonheur. Peut-être que, si un jour, Ezequiel comprend qu’il mérite de vivre autant que n’importe qui, il rayonnera.
Parce que c’est un bon gars au fond, Ezequiel. Nombre de ses plans culs ont fini en pleure dans ses bras, et il a été là pour les écouter, les réconforter, les rassurer. Ça lui fait du bien de se rendre compte que sa sœur et lui ne sont pas les seules à avoir des problèmes. Même si le problème de l’interlocutrice est seulement qu’elle s’est faite larguée par son mec, ou que son chat a des diarrhées. C’est, pour lui, tout aussi important que ses soucis personnels. Et son cœur d’artichaut arrive même à lui jouer des tours là-dessus. Il lui est arrivé de lâcher une petite larme au récit d’une jeune femme en détresse. Il faut dire qu’elles aiment bien généralement, quand un homme montre sa sensibilité. Peut-être qu’il en joue un peu. (Sachez cependant qu’il n’y a pas que des femmes qui se sont retrouvées en pleure dans son lit… Des hommes aussi, il semblerait qu’Ezequiel ait la faculté de libérer les cœurs, il connait beaucoup de secrets, de bien trop de personne. Il a d’ailleurs oublié le nom de plus des trois quarts, il faut dire qu’il n’a pas une très bonne mémoire…)
Ezequiel est aussi très bordélique. Même quand il va relativement bien, le rangement, ça l’énerve, et ça le stress. Alors, il le fait parfois, parce qu’il reçoit quand même des gens chez lui, mais il évite quand même. Moins il range, mieux il se porte !
C'est quelqu'un qui, pour canalise ses pulsions, est capable de sortir le soir, capuche sur les cheveux, à la recherche de demoiselle en détresse. Il tabasse uniquement ceux qui tabassent. C'est du donnant donnant. Il passe pour un fervant chevalier, en plus de cela. Ce côté là de lui le terrorise. Il se fait beaucoup penser à son père parfois. Sauf que lui tabasse ceux qui le méritent. C'est sûrement son p'tit côté généreux.
Nous n'avons pas encore réellement parler de sa sœur. Pourtant, elle est vraiment importante pour lui. Il a tendance à la surprotéger, et il sait que ça l'énerve. Mais il la voit un peu comme une personne naïve, elle n'a pas conscience de ce à quoi elle se frotte. Il tient énormément à elle. Il a déjà du mal à rester en vie, si elle vient à souffrir, voir à mourir par sa faute, il ne pourra pas le supporter. Ce sera juste... Je n'ai même pas les mots...
Ezequiel est un homme qui est brisé, et qui se complait dans les illusions. Il cherche désespérément à enterrer toutes ses souffrances, mais n'y arrive manifestement pas. Il cache moins bien sa souffrance que sa sœur. Ou du moins, il n'est pas capable de tenir aussi longtemps. Il a littéralement une batterie sociale, qui s'épuise très vite, et met très longtemps à se recharger.
Il n'a jamais appris à rire. Mais il sait faire rire. Il se fait absent, et se contente de s'occuper d'autrui. Il aime bien, s'oublier.
Allez, Ezequiel Curtis, un jour ça ira mieux. Et je pourrais étouffer cette présentation de toi, car tu te seras découvert, et que tu te connaîtras.
Tu deviendras celui que tu veux être. Bonheur à toi, petit être.
Petite côté physique :
Ezequiel mesure dans les 1m85, mais il n'a pas connaissance de sa date exacte. Il faut dire que ça ne l'intéresse pas, et qu'il n'aime pas aller chez le médecin. Donc vraiment, aucune raison de connaitre sa taille. Comme sa soeur jumelle, il souffre d'une forme d'albinisme, appelée la leucotrichie.
Ezequiel, c’est aussi un colérique. Pas très surprenant, étant donné son passé. Je me dois cependant de nuancer le terme colérique. Il souffre de crise, plus ou moins fréquente selon la période. Ces crises sont foncièrement violentes, à la fois contre lui, et contre les autres. Il peut frapper, il hurle à s’en rompre les cordes vocales. Pendant un court laps de temps, il semble perdre raison et humanité. Il devient une bête enragée, assoiffée de sang (j’exagère un peu, c’est juste pour donner une idée de la violence que ça peut être.) C’est quelque chose qu’il déteste chez lui, et comme beaucoup de chose, qu’il essaye d’enfouir. Les semaines où il se sent fébrile à ce sujet-là, il se terre chez lui, ne répond plus à personne. Pas même à Samantha. Il reste chez lui, à enchainer les clopes. Il ne s’occupe plus de lui, et Samantha le retrouve souvent les cheveux gras, la barbe mal rasée (alors même qu’il déteste avoir de la barbe), croupissant dans des vêtements sûrement aussi sales que lui. Il la regardera avec une mine déconfite, et prononcera ces mots honteusement : « ça a recommencé. » Et ça recommencera encore. Encore, et encore. Car Ezequiel n’arrive plus à trouver un but à sa vie. Il n’arrive même pas à lui trouver une valeur. Il s’en fou un peu que les autres jouent avec lui, il n’est pas sûr de mériter le bonheur. Peut-être que, si un jour, Ezequiel comprend qu’il mérite de vivre autant que n’importe qui, il rayonnera.
Parce que c’est un bon gars au fond, Ezequiel. Nombre de ses plans culs ont fini en pleure dans ses bras, et il a été là pour les écouter, les réconforter, les rassurer. Ça lui fait du bien de se rendre compte que sa sœur et lui ne sont pas les seules à avoir des problèmes. Même si le problème de l’interlocutrice est seulement qu’elle s’est faite larguée par son mec, ou que son chat a des diarrhées. C’est, pour lui, tout aussi important que ses soucis personnels. Et son cœur d’artichaut arrive même à lui jouer des tours là-dessus. Il lui est arrivé de lâcher une petite larme au récit d’une jeune femme en détresse. Il faut dire qu’elles aiment bien généralement, quand un homme montre sa sensibilité. Peut-être qu’il en joue un peu. (Sachez cependant qu’il n’y a pas que des femmes qui se sont retrouvées en pleure dans son lit… Des hommes aussi, il semblerait qu’Ezequiel ait la faculté de libérer les cœurs, il connait beaucoup de secrets, de bien trop de personne. Il a d’ailleurs oublié le nom de plus des trois quarts, il faut dire qu’il n’a pas une très bonne mémoire…)
Ezequiel est aussi très bordélique. Même quand il va relativement bien, le rangement, ça l’énerve, et ça le stress. Alors, il le fait parfois, parce qu’il reçoit quand même des gens chez lui, mais il évite quand même. Moins il range, mieux il se porte !
C'est quelqu'un qui, pour canalise ses pulsions, est capable de sortir le soir, capuche sur les cheveux, à la recherche de demoiselle en détresse. Il tabasse uniquement ceux qui tabassent. C'est du donnant donnant. Il passe pour un fervant chevalier, en plus de cela. Ce côté là de lui le terrorise. Il se fait beaucoup penser à son père parfois. Sauf que lui tabasse ceux qui le méritent. C'est sûrement son p'tit côté généreux.
Nous n'avons pas encore réellement parler de sa sœur. Pourtant, elle est vraiment importante pour lui. Il a tendance à la surprotéger, et il sait que ça l'énerve. Mais il la voit un peu comme une personne naïve, elle n'a pas conscience de ce à quoi elle se frotte. Il tient énormément à elle. Il a déjà du mal à rester en vie, si elle vient à souffrir, voir à mourir par sa faute, il ne pourra pas le supporter. Ce sera juste... Je n'ai même pas les mots...
Ezequiel est un homme qui est brisé, et qui se complait dans les illusions. Il cherche désespérément à enterrer toutes ses souffrances, mais n'y arrive manifestement pas. Il cache moins bien sa souffrance que sa sœur. Ou du moins, il n'est pas capable de tenir aussi longtemps. Il a littéralement une batterie sociale, qui s'épuise très vite, et met très longtemps à se recharger.
Il n'a jamais appris à rire. Mais il sait faire rire. Il se fait absent, et se contente de s'occuper d'autrui. Il aime bien, s'oublier.
Allez, Ezequiel Curtis, un jour ça ira mieux. Et je pourrais étouffer cette présentation de toi, car tu te seras découvert, et que tu te connaîtras.
Tu deviendras celui que tu veux être. Bonheur à toi, petit être.
Petite côté physique :
Ezequiel mesure dans les 1m85, mais il n'a pas connaissance de sa date exacte. Il faut dire que ça ne l'intéresse pas, et qu'il n'aime pas aller chez le médecin. Donc vraiment, aucune raison de connaitre sa taille. Comme sa soeur jumelle, il souffre d'une forme d'albinisme, appelée la leucotrichie.
Histoire
Sèche tes larmes, le jour se lève.
De la neige. Le cri d'un nourrisson, suivi d'un second. Le début de deux vies, liées à jamais.
« Ma chère sœur,
Nous avons toujours été ensemble, toi et moi. Et je tiens à toi. Mais je ne peux m’exprimer comme je le souhaite. Les mots se heurtent, se coincent dans ma gorge, tu sais, ce sentiment d’impuissance ? On le connait que trop bien. Eh bien, je dois t’avouer que je le ressens à chaque fois que je croise ton regard. Tu es désarmante frangine, tu feras une très bonne détective. Que je sois là, ou non à vrai dire. Je sais que tu ne vas pas aimer lire ces mots, mais ce sont les miens. Cela fait combien de temps que nous n’avons pas réellement parlé, toi et moi ? Te souviens-tu seulement de qui je suis, de qui nous sommes, de qui tu es ? L’avons-nous su un jour ? Toi, je sais que tu es extraordinaire. Tu es forte, belle, intelligente, tu as franchement tout pour toi. Et je suis fière de toi, frangine.
Mais moi, regarde-moi… C’est à se demander si je ne suis pas seulement ce que notre géniteur avait voulu que je sois. Combien de temps, avant que moi aussi, je n’abuse de toi ? Je t’aime tellement, c’est peut-être à cause de ça que j’ai aussi peur de moi. Combien de temps avant que je ne te blesse réellement ? Combien de temps avec que je ne sois lui ? Avant que ce démon revienne me hanter ? Ils nous ont maudit, j’en suis presque certain. Je ne crois pas à ce genre de sornettes, mais je sais aussi que les autres ne nous croient. « Je t’assure, je suis une mère, jamais je ne ferai ça. » C’est pourtant vrai, et tout ça me donne l’impression que tout ce que nous avons vécu est faux. Alors, je crois avoir besoin de tout réécrire, une énième fois. Cela me donne l’impression, pendant un court instant, d’exister. Que tout ce que nous avons vécu est réel.
Tu sais, cette envie presque enfantine que nous ressentons à l’approche du 10 décembre ? Cette envie pressante, qui se transforme en gros chagrin si jamais ce vœu ne se réalise pas. Cette envie de voir la neige. Nous sommes nés au rythme des chants de Noël (aussi niais qu’il soit, je sais que toi et moi les apprécions en secret), sous les flocons d’un hiver qui a sûrement été rude. Mais la neige, frangine. Nous aimons tant la neige. Chaque 10 décembre, nous apprenons à être des enfants. Nous rions en oubliant toutes ces cicatrices sur nos corps. Mes rires à moi sont sincères, j’espère que les tiens aussi.
J’ai oublié leur prénom. Je crois bien que nous ne les avons jamais appelés de toute façon. Ni par maman, ni par papa. Nous nous contentions d’attendre qu’ils nous appellent, comme un prisonnier attend son châtiment. En tremblant, serré l’un contre l’autre. Nous étions si jeunes, ça a commencé si tôt. Ai-je seulement le souvenir d’un moment de répit ? J’ai beau cherché, je n’en vois aucun. Ils nous ont tabassé. Je me souviens, de ces moments où je te serrais dans mes bras, en espérant que tu prendrais le moins de coup possible. Je me souviens de ces moments où je divertissais nos géniteurs pendant que tu allais chaparder de la nourriture. Tu feras forcément une bonne détective, tu connais les techniques qu’utilisent les enflures, les voleurs, les abuseurs d’enfants. Est-ce pour cela que tu as voulu faire ce métier, et que tu t’ais donné autant de mal ? Pour sauver les enfants qui sont dans notre cas, avant qu’il ne soit trop tard ? Je te comprends. Si j’avais eu la force mentale, je pense aussi que c’est la voie que j’aurais choisi.
C’est étonnant qu’on soit encore envie. Je vais tâcher d’être plus cérémonieux qu’au début de cette lettre remplie de bons sentiments. Rentrer dans le dur. Nos géniteurs se sont trouvés très inventifs dans les différentes tortures qu’ils nous infligeaient. Je me souviens de la graduation de la douleur, à mesure que nos os se forcissaient. Te souviens-tu, à quel point l’entrée à l’école a été compliqué ? C’était à la fois un vrai soulagement, et aussi la pire des tortures. Tous ces enfants qui arboraient fièrement les dernières baskets top tendance que leur parent venait de leur offrir. Ces sourires, qui avaient l’air si sincère. Nous nous sommes regardés, ce jour-là. Et sans avoir besoin de dire quoi que ce soit, nous avons compris. Compris que jamais, nous ne serons comme les autres. Que jamais nous ne connaitrons ce sourire innocent, ce rire si sincère. Ces enfants avaient sûrement eu le droit de sortir dans leur jeunesse, eux. Ils avaient sûrement le droit de parler dans leur maison. Il parait même qu’ils se disaient « je t’aime ». Encore aujourd’hui, tu es la seule qui donne un sens à cette expression. Tu es celle qui m’a fait comprendre la pureté de ce sentiment. Et j’espère être celui qui t’a offert cette douce révélation en retour. Je m’égare encore une fois, excuse-moi. J’en étais à l’entrée en école. Le jour où nous avons compris que ce que nous vivions à la maison n’était pas normal. Que non, se servir de son enfant pour éteindre sa cigarette, ce n’est pas normal. Mais je n’avais confiance qu’en toi. Et vice versa. Alors nous nous sommes tus. Nous avons masqué toute cette peine, et cherché à reproduire les sourires si sincères de nos camarades. Nous avons réussi, sans grosse difficulté.
Je crois que la seconde grosse accélération de la perversion de nos géniteurs, ça a été à nos 6 ans. Quand ils nous ont enseigné le vol. Quand ils nous ont utilisé comme simple distraction, pendant qu’il chapardait des caisses. Combien de fois avons-nous payé pour leur connerie, alors que nous étions que des enfants ? Bien trop de fois. Cependant, ils nous ont été utile, sur ce coup-là. Nous étions bien plus efficaces sur le vol de nourriture. Nous avons toujours eu un bon travail d’équipe. Nous étions une bonne paire, enfant. Je crois que nous avons un peu perdu ça aujourd’hui, et sache que ce n’est pas ta faute.
« Joyeux anniversaire », nous étions sûrement trop déconnectés pour nous interroger sur le sens de cette expression avant nos 8 ans. Mais je me souviendrais toujours de l’enquête qui a succédé à cette étrange découverte qu’est « l’anniversaire ». Ta première enquête de super détective ! Silencieusement, nous nous étions glissés dans le bureau de Père. Nous avions farfouillé dans des vieux papiers recouverts de poussière. Le 10 décembre. A partir de ce jour-là, le 10 décembre était un jour de fête pour nous deux, que nous passions main dans la main, tremblant, mais souriant, en fredonnant ce doux air que nous avions appris sur le tas. Je crois même que nous avions fini par inventer notre propre chanson, mais là-dessus, j’avoue que ma mémoire me joue des tours…
Je ne sais pas toi, mais je n’ai pas de souvenir précis de ce qu’il s’est passé entre nos 8 ans et nos 14 ans. Je sais juste que leur violence n’a jamais cessé d’empirer, que notre lien n’a fait que se reforcer, et que de plus en plus, nous nous sommes écartés de toute aide possible. Te souviens-tu, de ces histoires que nous nous inventions, le soir, avant de nous coucher ? Ces petits moments où l’on pouvait s’échapper, ensemble, avant que nos souffles se ralentissent, se mêlent, et que Morphée nous accueille dans son domaine. Je donnerai chère pour te voir une nouvelle fois t’endormir sous mes mots, sous cette histoire incroyable d’enfant heureux à la recherche de peluche (il nous en fallait peu pour rêver).
Puis, on s’est tiré de cette enfer. Les géniteurs ont commis une erreur. Une erreur qui leur a été fatale (nan parce que, des erreurs, ils en ont fait hein, comme nous « oublier » à la garderie, si bien que quelqu’un finissait par nous ramener, ou nous taper un peu trop fort sur le visage, nous arracher une touffe de cheveux un peu trop grande, ce genre de chose, mais pour je ne sais quelle raison, personne ne voyait rien. Nos sourires étaient sûrement trop bien faits). Je me souviens de la fièvre. Je me souviens des mains de madame O’Brian caressant nos cheveux alors qu’elle hurlait d’appeler les secours. Je me souviens de ces brulures. Et le reste est très flou. On s’est réveillé à l’hôpital, ce jour-là.
Et nous n’avons plus jamais revu les parents. Ni madame O’Brian, qui était pourtant si gentille, et qui, pendant peu de temps, nous a montrés ce qu’était l’affection. Nous sommes tout du moins restés ensemble, dans ce foyer où tout le monde nous regardait mal, ce foyer misérable situé à Thunder Bay. Nous n’étions vraiment pas en confiance. Mais c’était toujours mieux que « la maison ».
C’est dans ce foyer que j’ai eu ma première crise. Dans ce foyer que pour la première fois de ma vie, j’ai eu peur de moi. J’ai eu conscience de moi en temps que danger. Danger pour toi. Ce jour où ce surveillant a posé la main sur toi. Ça ne m’a pas plu, il n’a pas été correct. Alors je me suis énervé. Et je crois bien que je l’ai frappé. Mais je sens que mon cerveau a cherché à enfouir cette partie-là de mon histoire. Ces moments où les démons s’emparent de mon corps, où mon sang bouillonne, à m’en donner la migraine. Je n’ai plus conscience de rien, je ne sais plus ce que je fais. Je ne suis que spectateur de cette violence. Cette violence dont je suis l’origine.
Je te l’ai dit, ton regard est désarmant. Et lorsqu’il transpire la peur, il est terrifiant. Surtout que c’est moi qui provoque tout ça. Si tu savais seulement combien je me déteste, frangine… Combien je me déteste quand je vois cette lueur horrifiée éteindre toute source d’espoir dans ton regard. Je crois que c’est en grosse partie à cause de ce jour-là que tu t’es perdue dans tes romans.
J’ai, pour ma part, commencé à fumer. J’avais 16 ans environ. Ouais, comme l’autre connard là. La cigarette, c’est de la merde. Mais j’avoue apprécier l’idée que ça me tue à petit feu. Je ne sais pas quand ma mort arrivera, mais chaque bouffée me rapproche d’elle. Et je ne peux m’empêcher de penser que toi, ça te libèrera d’un poids. Même si tu t’acharnes à dire le contraire.
Tu t’es plongé dans les études pour oublier tous tes tourments. Moi, j’ai plongé tout court. Tout s’est enchaîné très vite. A 18 ans, nous sommes partis de ce foyer de misère, et nous avons louer un appartement tout aussi misérable. Mais c’était symbole de page qui se tournait, alors je crois que nous étions heureux, ce jour où nous avons franchi le palier de la porte de notre chez nous.
J’étais cependant loin d’imaginer à quel point ça allait me détruire davantage. En parallèle de tes études en anthropologie, tu travaillais dans un petit bar. Moi, je me prostituais. C’est comme ça que tout a commencé. C’est comme ça que je suis devenu un 153.
Mais ton regard, frangine. Rien ne lui échappe. Bon, faut dire que quand ton frère change radicalement de comportement, et rentre un soir, couverts de bleus, de sang, et boitant comme un imbécile, il est compliqué de ne pas avoir de soupçons. J’ai voulu tenir bon, continuer à te préserver de tout ça. Mais tu as hurlé. Tu voulais savoir, ce qui est légitime. Tu as pleuré aussi. Tout ça, c’était trop pour moi. Alors, ce jour-là, je suis parti de l’appartement. Et nous avons commencé à vivre chacun de notre côté. Du moins, c’est ce que je croyais.
Ton doctorat te permettait de commencer à exercer la profession de tes rêves. Tu as sauté sur l’occasion, et en as profité sur moi. Mais tout ça, je l’ai seulement découvert ce fameux soir où tu es arrivé chez moi, les yeux embrumés par les larmes. Tu as hurlé, encore une fois. Encore plus fort que la fois d’avant. Mais ce n’était pas la colère qui dictait tes cris. C’était la peur. La peur que je devienne comme lui. Moi aussi, j’en avais peur. La seule chose que j’ai trouvé à te dire ce soir-là, ça a été : «T’en fais pas, je crèverai avant sœurette. » Je voulais réellement te rassurer. Mes mots n’avaient pas pour but de te peiner. Mais ta main s’est portée à ma joue, avec violence. Pour la première fois, en plus de 20 ans, tu m’as frappé. Par peur de me perdre… « Et tu penses que ça va me rendre heureuse d’entendre ça ?! Que tu vas m’abandonner ?! » T’abandonner ? Nan, ce n’était pas ce que je voulais que tu comprennes. Moi, je voulais te libérer. De moi. Alors, je t’ai pris dans mes bras. Je t’ai serré fort. Tu étais si frêle. Et si… mouillée. Moi aussi, j’ai pleuré ce soir-là. Nos larmes se sont mêlées alors que je me confondais en excuse. Puis, nous nous sommes posés. J’ai poussé tout le bordel que j’avais mis sur le divan, et on s’est assis. Je t’ai alors avoué que j’étais un marchand de plaisir. Je suis un 153. Ouais frangine, je fais parti des bones. Je t’ai mis en danger ce soir-là, en t’avouant cette appartenance. Mais à trop fouiner comme tu le faisais, ils allaient finir par te découvrir. Alors j’ai préféré répondre à tes questions, plutôt que ce soit toi qui répondes aux leurs. Avant de finir découper en fine rondelle dans un bas fossé. J’ai joué la carte de la sûreté, tout en te mettant en danger. Assez paradoxal, je te l’accorde.
En tout cas, je sais que j’ai renforcé ton envie d’être détective ce soir-là. Je sais que tu veux enquêter, pour me tirer des bones. Et sache que je ferais absolument tout pour t’en empêcher. Je préserverais ta vie. Et j’essayerais de préserver la mienne par la même occasion.
Allez soeurette, change-toi les idées.
Le 10 décembre approche.
Je t’aime, Samantha.
Tu relèves le stylo de ce papier humidifié par tes larmes. Autour de toi, des cadavres de bière, qui datent de plusieurs mois. Des papiers chiffonnés, sur lesquels tu as griffonné des esquisses qui ne te conviennent pas. Ton appartement représente bien ton état d’esprit. Un bordel sans nom. Tu t’es levé, et tu es allé t’asseoir sur le rebord de ta fenêtre, tenant fermement la lettre d’une main. De l’autre, tu as attrapé le briquet se trouvant dans ta poche. Tu l’as dégainé, allumé, et positionné doucement en dessous du papier, qui a rapidement commencé à s’enflammer. Tu l’as alors lâché dans une tasse, et tu l’as regardé brûlé, doucement. Puis, tu t’es servi de ce même briquet pour allumer ta cigarette, regardant l’horizon avec nostalgie.
Bientôt, il neigera. Tu y crois.
« Ma chère sœur,
Nous avons toujours été ensemble, toi et moi. Et je tiens à toi. Mais je ne peux m’exprimer comme je le souhaite. Les mots se heurtent, se coincent dans ma gorge, tu sais, ce sentiment d’impuissance ? On le connait que trop bien. Eh bien, je dois t’avouer que je le ressens à chaque fois que je croise ton regard. Tu es désarmante frangine, tu feras une très bonne détective. Que je sois là, ou non à vrai dire. Je sais que tu ne vas pas aimer lire ces mots, mais ce sont les miens. Cela fait combien de temps que nous n’avons pas réellement parlé, toi et moi ? Te souviens-tu seulement de qui je suis, de qui nous sommes, de qui tu es ? L’avons-nous su un jour ? Toi, je sais que tu es extraordinaire. Tu es forte, belle, intelligente, tu as franchement tout pour toi. Et je suis fière de toi, frangine.
Mais moi, regarde-moi… C’est à se demander si je ne suis pas seulement ce que notre géniteur avait voulu que je sois. Combien de temps, avant que moi aussi, je n’abuse de toi ? Je t’aime tellement, c’est peut-être à cause de ça que j’ai aussi peur de moi. Combien de temps avant que je ne te blesse réellement ? Combien de temps avec que je ne sois lui ? Avant que ce démon revienne me hanter ? Ils nous ont maudit, j’en suis presque certain. Je ne crois pas à ce genre de sornettes, mais je sais aussi que les autres ne nous croient. « Je t’assure, je suis une mère, jamais je ne ferai ça. » C’est pourtant vrai, et tout ça me donne l’impression que tout ce que nous avons vécu est faux. Alors, je crois avoir besoin de tout réécrire, une énième fois. Cela me donne l’impression, pendant un court instant, d’exister. Que tout ce que nous avons vécu est réel.
Tu sais, cette envie presque enfantine que nous ressentons à l’approche du 10 décembre ? Cette envie pressante, qui se transforme en gros chagrin si jamais ce vœu ne se réalise pas. Cette envie de voir la neige. Nous sommes nés au rythme des chants de Noël (aussi niais qu’il soit, je sais que toi et moi les apprécions en secret), sous les flocons d’un hiver qui a sûrement été rude. Mais la neige, frangine. Nous aimons tant la neige. Chaque 10 décembre, nous apprenons à être des enfants. Nous rions en oubliant toutes ces cicatrices sur nos corps. Mes rires à moi sont sincères, j’espère que les tiens aussi.
J’ai oublié leur prénom. Je crois bien que nous ne les avons jamais appelés de toute façon. Ni par maman, ni par papa. Nous nous contentions d’attendre qu’ils nous appellent, comme un prisonnier attend son châtiment. En tremblant, serré l’un contre l’autre. Nous étions si jeunes, ça a commencé si tôt. Ai-je seulement le souvenir d’un moment de répit ? J’ai beau cherché, je n’en vois aucun. Ils nous ont tabassé. Je me souviens, de ces moments où je te serrais dans mes bras, en espérant que tu prendrais le moins de coup possible. Je me souviens de ces moments où je divertissais nos géniteurs pendant que tu allais chaparder de la nourriture. Tu feras forcément une bonne détective, tu connais les techniques qu’utilisent les enflures, les voleurs, les abuseurs d’enfants. Est-ce pour cela que tu as voulu faire ce métier, et que tu t’ais donné autant de mal ? Pour sauver les enfants qui sont dans notre cas, avant qu’il ne soit trop tard ? Je te comprends. Si j’avais eu la force mentale, je pense aussi que c’est la voie que j’aurais choisi.
C’est étonnant qu’on soit encore envie. Je vais tâcher d’être plus cérémonieux qu’au début de cette lettre remplie de bons sentiments. Rentrer dans le dur. Nos géniteurs se sont trouvés très inventifs dans les différentes tortures qu’ils nous infligeaient. Je me souviens de la graduation de la douleur, à mesure que nos os se forcissaient. Te souviens-tu, à quel point l’entrée à l’école a été compliqué ? C’était à la fois un vrai soulagement, et aussi la pire des tortures. Tous ces enfants qui arboraient fièrement les dernières baskets top tendance que leur parent venait de leur offrir. Ces sourires, qui avaient l’air si sincère. Nous nous sommes regardés, ce jour-là. Et sans avoir besoin de dire quoi que ce soit, nous avons compris. Compris que jamais, nous ne serons comme les autres. Que jamais nous ne connaitrons ce sourire innocent, ce rire si sincère. Ces enfants avaient sûrement eu le droit de sortir dans leur jeunesse, eux. Ils avaient sûrement le droit de parler dans leur maison. Il parait même qu’ils se disaient « je t’aime ». Encore aujourd’hui, tu es la seule qui donne un sens à cette expression. Tu es celle qui m’a fait comprendre la pureté de ce sentiment. Et j’espère être celui qui t’a offert cette douce révélation en retour. Je m’égare encore une fois, excuse-moi. J’en étais à l’entrée en école. Le jour où nous avons compris que ce que nous vivions à la maison n’était pas normal. Que non, se servir de son enfant pour éteindre sa cigarette, ce n’est pas normal. Mais je n’avais confiance qu’en toi. Et vice versa. Alors nous nous sommes tus. Nous avons masqué toute cette peine, et cherché à reproduire les sourires si sincères de nos camarades. Nous avons réussi, sans grosse difficulté.
Je crois que la seconde grosse accélération de la perversion de nos géniteurs, ça a été à nos 6 ans. Quand ils nous ont enseigné le vol. Quand ils nous ont utilisé comme simple distraction, pendant qu’il chapardait des caisses. Combien de fois avons-nous payé pour leur connerie, alors que nous étions que des enfants ? Bien trop de fois. Cependant, ils nous ont été utile, sur ce coup-là. Nous étions bien plus efficaces sur le vol de nourriture. Nous avons toujours eu un bon travail d’équipe. Nous étions une bonne paire, enfant. Je crois que nous avons un peu perdu ça aujourd’hui, et sache que ce n’est pas ta faute.
« Joyeux anniversaire », nous étions sûrement trop déconnectés pour nous interroger sur le sens de cette expression avant nos 8 ans. Mais je me souviendrais toujours de l’enquête qui a succédé à cette étrange découverte qu’est « l’anniversaire ». Ta première enquête de super détective ! Silencieusement, nous nous étions glissés dans le bureau de Père. Nous avions farfouillé dans des vieux papiers recouverts de poussière. Le 10 décembre. A partir de ce jour-là, le 10 décembre était un jour de fête pour nous deux, que nous passions main dans la main, tremblant, mais souriant, en fredonnant ce doux air que nous avions appris sur le tas. Je crois même que nous avions fini par inventer notre propre chanson, mais là-dessus, j’avoue que ma mémoire me joue des tours…
Je ne sais pas toi, mais je n’ai pas de souvenir précis de ce qu’il s’est passé entre nos 8 ans et nos 14 ans. Je sais juste que leur violence n’a jamais cessé d’empirer, que notre lien n’a fait que se reforcer, et que de plus en plus, nous nous sommes écartés de toute aide possible. Te souviens-tu, de ces histoires que nous nous inventions, le soir, avant de nous coucher ? Ces petits moments où l’on pouvait s’échapper, ensemble, avant que nos souffles se ralentissent, se mêlent, et que Morphée nous accueille dans son domaine. Je donnerai chère pour te voir une nouvelle fois t’endormir sous mes mots, sous cette histoire incroyable d’enfant heureux à la recherche de peluche (il nous en fallait peu pour rêver).
Puis, on s’est tiré de cette enfer. Les géniteurs ont commis une erreur. Une erreur qui leur a été fatale (nan parce que, des erreurs, ils en ont fait hein, comme nous « oublier » à la garderie, si bien que quelqu’un finissait par nous ramener, ou nous taper un peu trop fort sur le visage, nous arracher une touffe de cheveux un peu trop grande, ce genre de chose, mais pour je ne sais quelle raison, personne ne voyait rien. Nos sourires étaient sûrement trop bien faits). Je me souviens de la fièvre. Je me souviens des mains de madame O’Brian caressant nos cheveux alors qu’elle hurlait d’appeler les secours. Je me souviens de ces brulures. Et le reste est très flou. On s’est réveillé à l’hôpital, ce jour-là.
Et nous n’avons plus jamais revu les parents. Ni madame O’Brian, qui était pourtant si gentille, et qui, pendant peu de temps, nous a montrés ce qu’était l’affection. Nous sommes tout du moins restés ensemble, dans ce foyer où tout le monde nous regardait mal, ce foyer misérable situé à Thunder Bay. Nous n’étions vraiment pas en confiance. Mais c’était toujours mieux que « la maison ».
C’est dans ce foyer que j’ai eu ma première crise. Dans ce foyer que pour la première fois de ma vie, j’ai eu peur de moi. J’ai eu conscience de moi en temps que danger. Danger pour toi. Ce jour où ce surveillant a posé la main sur toi. Ça ne m’a pas plu, il n’a pas été correct. Alors je me suis énervé. Et je crois bien que je l’ai frappé. Mais je sens que mon cerveau a cherché à enfouir cette partie-là de mon histoire. Ces moments où les démons s’emparent de mon corps, où mon sang bouillonne, à m’en donner la migraine. Je n’ai plus conscience de rien, je ne sais plus ce que je fais. Je ne suis que spectateur de cette violence. Cette violence dont je suis l’origine.
Je te l’ai dit, ton regard est désarmant. Et lorsqu’il transpire la peur, il est terrifiant. Surtout que c’est moi qui provoque tout ça. Si tu savais seulement combien je me déteste, frangine… Combien je me déteste quand je vois cette lueur horrifiée éteindre toute source d’espoir dans ton regard. Je crois que c’est en grosse partie à cause de ce jour-là que tu t’es perdue dans tes romans.
J’ai, pour ma part, commencé à fumer. J’avais 16 ans environ. Ouais, comme l’autre connard là. La cigarette, c’est de la merde. Mais j’avoue apprécier l’idée que ça me tue à petit feu. Je ne sais pas quand ma mort arrivera, mais chaque bouffée me rapproche d’elle. Et je ne peux m’empêcher de penser que toi, ça te libèrera d’un poids. Même si tu t’acharnes à dire le contraire.
Tu t’es plongé dans les études pour oublier tous tes tourments. Moi, j’ai plongé tout court. Tout s’est enchaîné très vite. A 18 ans, nous sommes partis de ce foyer de misère, et nous avons louer un appartement tout aussi misérable. Mais c’était symbole de page qui se tournait, alors je crois que nous étions heureux, ce jour où nous avons franchi le palier de la porte de notre chez nous.
J’étais cependant loin d’imaginer à quel point ça allait me détruire davantage. En parallèle de tes études en anthropologie, tu travaillais dans un petit bar. Moi, je me prostituais. C’est comme ça que tout a commencé. C’est comme ça que je suis devenu un 153.
Mais ton regard, frangine. Rien ne lui échappe. Bon, faut dire que quand ton frère change radicalement de comportement, et rentre un soir, couverts de bleus, de sang, et boitant comme un imbécile, il est compliqué de ne pas avoir de soupçons. J’ai voulu tenir bon, continuer à te préserver de tout ça. Mais tu as hurlé. Tu voulais savoir, ce qui est légitime. Tu as pleuré aussi. Tout ça, c’était trop pour moi. Alors, ce jour-là, je suis parti de l’appartement. Et nous avons commencé à vivre chacun de notre côté. Du moins, c’est ce que je croyais.
Ton doctorat te permettait de commencer à exercer la profession de tes rêves. Tu as sauté sur l’occasion, et en as profité sur moi. Mais tout ça, je l’ai seulement découvert ce fameux soir où tu es arrivé chez moi, les yeux embrumés par les larmes. Tu as hurlé, encore une fois. Encore plus fort que la fois d’avant. Mais ce n’était pas la colère qui dictait tes cris. C’était la peur. La peur que je devienne comme lui. Moi aussi, j’en avais peur. La seule chose que j’ai trouvé à te dire ce soir-là, ça a été : «T’en fais pas, je crèverai avant sœurette. » Je voulais réellement te rassurer. Mes mots n’avaient pas pour but de te peiner. Mais ta main s’est portée à ma joue, avec violence. Pour la première fois, en plus de 20 ans, tu m’as frappé. Par peur de me perdre… « Et tu penses que ça va me rendre heureuse d’entendre ça ?! Que tu vas m’abandonner ?! » T’abandonner ? Nan, ce n’était pas ce que je voulais que tu comprennes. Moi, je voulais te libérer. De moi. Alors, je t’ai pris dans mes bras. Je t’ai serré fort. Tu étais si frêle. Et si… mouillée. Moi aussi, j’ai pleuré ce soir-là. Nos larmes se sont mêlées alors que je me confondais en excuse. Puis, nous nous sommes posés. J’ai poussé tout le bordel que j’avais mis sur le divan, et on s’est assis. Je t’ai alors avoué que j’étais un marchand de plaisir. Je suis un 153. Ouais frangine, je fais parti des bones. Je t’ai mis en danger ce soir-là, en t’avouant cette appartenance. Mais à trop fouiner comme tu le faisais, ils allaient finir par te découvrir. Alors j’ai préféré répondre à tes questions, plutôt que ce soit toi qui répondes aux leurs. Avant de finir découper en fine rondelle dans un bas fossé. J’ai joué la carte de la sûreté, tout en te mettant en danger. Assez paradoxal, je te l’accorde.
En tout cas, je sais que j’ai renforcé ton envie d’être détective ce soir-là. Je sais que tu veux enquêter, pour me tirer des bones. Et sache que je ferais absolument tout pour t’en empêcher. Je préserverais ta vie. Et j’essayerais de préserver la mienne par la même occasion.
Allez soeurette, change-toi les idées.
Le 10 décembre approche.
Je t’aime, Samantha.
Ton frère. »
Tu relèves le stylo de ce papier humidifié par tes larmes. Autour de toi, des cadavres de bière, qui datent de plusieurs mois. Des papiers chiffonnés, sur lesquels tu as griffonné des esquisses qui ne te conviennent pas. Ton appartement représente bien ton état d’esprit. Un bordel sans nom. Tu t’es levé, et tu es allé t’asseoir sur le rebord de ta fenêtre, tenant fermement la lettre d’une main. De l’autre, tu as attrapé le briquet se trouvant dans ta poche. Tu l’as dégainé, allumé, et positionné doucement en dessous du papier, qui a rapidement commencé à s’enflammer. Tu l’as alors lâché dans une tasse, et tu l’as regardé brûlé, doucement. Puis, tu t’es servi de ce même briquet pour allumer ta cigarette, regardant l’horizon avec nostalgie.
Bientôt, il neigera. Tu y crois.
- Résumé de l'histoire:
- Ezequiel et Samantha sont jumeaux, ils sont nés le 10 décembre.
Ils se sont faits maltraités par leur parents (insulte, brûlure, coup de poings...), puis utilisé à leur 6 ans pour voler des voitures, et tout plein de toute petite chose dans ce genre.
A 4 ans, ils sont entrés à l'école > à la fois terrifiant et attirant, ils ont découvert que ce qu'ils vivaient n'est pas normal. Découverte de "Je t'aime" et de l'affection.
A 8 ans, après une enquête, ils découvrent quand ils sont nés, ça tombe bien, ils ont toujours aimé l'hiver.
Ils se sont cassés de chez eux à l'âge de 14 ans, grâce à l'institutrice, et ont été envoyé en foyer à Thunder Bay > vie très compliquée, Ezequiel va avoir sa première crise de colère, ce qui va terrifier sa soeur.
Il s'enferme dans la clope, et les délits, tandis que sa soeur se perd entre les lignes de ses livres.
Ils quittent le foyer à l'âge de 18 ans, et se trouvent un petit appartement ensemble.
Il entrera rapidement chez les bones.
Ezequiel se prostitue relativement rapidement, à l'âge de 20 ans, il rentre en sang d'une prestation qui s'est mal passé. S'en suit une dispute avec sa soeur, il quitte le logement.
Sa soeur enquête, et découvre ses occupations quelques peu douteuse. Elle débarque dans son appartement, et le met face au fait. Il finira par tout lui expliquer.
Bien que leur relation se soit détériorée, il reste très proche l'un de l'autre.
Derrière l'écran
Alors ! Moi, c'est Ju' ,19 ans, je suis en première année de lettres modernes, et je surkiffe le latin ! J'adore manger des ravioles, et des pizzas aussi, et des sushis. J'ai d'adorables gerbilles, un rat, quatre chats, un lapin, et un chien ! Un gros doggo tout fluffly ! J'adore les animaux. Je veux une ferme. Je crois que vous l'aviez compris ? Je suis une grande fan de Sherlock aussi. J'ai tous les livres, je les ais tous lu (je les ai en anglais,et en français d'ailleurs !), j'ai vu tous les films, tous les dérivés. Je suis une fan d'Artemis Fowl aussi, et le film qui est sorti dessus est une CALAMITE !!! C'EST UNE HONTE ! Je ne m'en suis toujours pas remise. Ils n'ont rien respecté ;-;