Stop hurting yourself, and love yourself even more
Feat Ezequiel
Tu as les poumons en feu. Ils te font mal. Chaque respiration te donne l’impression de coup de poignard. Tu as l’impression d’avoir des éclats de verre dans la gorge. Tes muscles te font mal. L’adrénaline descends dans tes veines. Le vent se fracasse contre ton visage, rougissant tes joues de froid. Tes chaussures claquent bruyamment sur le béton, et les passants s’offusquent à ton passage, en te traitant de folle. Mais tu te moque de tout ça. Non, tu n’as qu’une chose en tête : Ezequiel. Ezequiel, encore et encore. Tu n’arrives plus à penser à autre chose, même pas à toi, depuis que tu as reçu ce message.
« Au secours »
Tu étais en amphithéâtre quand ton téléphone s’est illuminé. Ton regard a quitté le cours, une seule seconde pour observer la notification. Celle d’après, tu quittais la pièce en courant, faisant signe à Orpheus de ne pas te suivre. Pas cette fois. Tu n’as rien pris avec toi. Pas d’affaires, juste ton arme, cachée sous ta veste, comme à son habitude. Dès que tu as lu les mots écrits sur l’écran, un millier de scénarios ont envahi ton esprit, plus dramatiques les uns que les autres. Tu as senti cette peur, toujours tapie au fond de toi, jaillir, exploser, sans rien épargner. Elle a alimenté tes gestes. C’est elle qui a provoqué l’impulsion d’adrénaline, qui te permet de courir vite. Encore plus que d’habitude.
Toi qui n’étais pas croyante jusque-là, voilà que tu as envie de prier pour que ton frère soit en un seul morceau. Pour qu’il tienne le coup jusqu’à ton arrivée, quelque soit son état. Tu pries pour que toutes tes pensées soient exagérées. Tu aimerais te tromper. Tu aimerais tellement. Pourtant, tu sais que ce n’est pas le cas. Tu sais que ce que tu vas découvrir ne va pas te plaire. Pas du tout. Mais tu sais aussi que jamais tu ne laisseras tomber Ez. Pour lui, tu serais prête à tout laisser tomber. À partir d’ici, et même à mourir, s’il te le demandait.
Le décor change lentement autour de toi. Tu as évité les transports en commun pour ne pas perdre de temps, et tu ne finis enfin pas arriver dans le fameux quartier. Tu ne ralentis pas pour autant. Non, tu accélères, encore. Tu sens tes articulations qui subissent déjà le coup de ce brutal effort, sans aucune préparation. Les vieux bâtiments anglais t’entourent. Un seul t’intéresse. Tu ne penses qu’à ça.
C’est dangereux.
Tu traverses une route, sans même regarder. Des pneus crissent. Une voiture s’arrête, une seconde avant de te percuter, et des insultes résonnent dans la rue. Toi, tu n’as pas arrêté de courir. Tu aurais pourtant pu mourir à cet instant précis. Sam, est-ce que tu t’en es rendue compte ? Certainement pas. C’est fou comme tout passe après Ezequiel pour toi. Ça a toujours été ainsi entre vous. Après tout, il n’y a toujours eu que vous deux. C’est même dur de laisser de la place à quelqu’un d’autre, dans votre petit cocon. Vous avez vos secrets. Vous vous connaissez par cœur. Vos yeux parlent pour vous. Vous n’avez même plus besoin de parler, pour deviner les pensées de l’autre. Les gens ont tendance à dire que c’est parce que vous êtes des jumeaux, mais vous savez tout les deux que votre lien est plus profond que de la génétique. Vous avez vécu l’enfer ensemble. Vous vous êtes toujours protégés. C’est ça, la vraie force de votre relation.
Mais cessons de parler de ça.
Enfin, tu atteins son immeuble. Tu ouvres la porte d’un coup d’épaule et tu dérapes dans le hall. Ta main agrippe la rambarde et tu te projettes dans les escaliers à l’aide de la force centrifuge. Les marches, tu les survole, sans aucun mal. En quelques dizaines de secondes, tu es à son étage. Tu vois la porte, et dégaine ton arme en t’en approchant. L’angoisse te noue l’estomac. Tu en as presque la nausée. C’est con, d’habitude, tu es bien plus calme dans les situations de stress. Mais ce message ... Ce message t’a déstabilisée. Tu ne peux pas le nier.
La porte est là. C’est le dernier obstacle. D’un coup de pied, tu l’ouvres, violement. Tu es prête à faire face à quiconque serait là, entrain de s’en prendre à ton frère. La sécurité de ton arme est retirée et tu la braques droit devant toi.
- Ez j’suis là !!
Pourtant, tu découvres une pièce vide. Ou presque. Ezequiel est au sol. Tu vois du sang, sa chemise ouverte, une lame, son tatouage. Tu ne comprends pas tout, mais cette fois, tu es sûre de deux choses : Il est seul, et il va mal.
Sans attendre, tu entres dans l’appartement, claquant la porte derrière toi avant de te jeter au sol à ses côtés, ton arme rangée dans son étui, sous ton vêtement, loin de ses yeux. Tu veux le prendre dans tes bras, mais tu as peur de le blesser. Tu crains d’aggraver son cas. Tu n’as pas assez d’informations. Tu détestes être ignorante.
Sans hésiter, tu attrapes sa main, et la serre dans la tienne, à genoux à ses côtés. Tu te penches au-dessus de lui, et de ta main libre, caresse sa joue, doucement, dans un geste affectueux et chaleureux. Ta peau, elle, est gelée, par ton trajet. La pulpe de tes doigts affiche ce rouge si caractéristique de la chaire exposé à l’hiver.
- Tout va bien Ez, je suis là. Tu n’es plus seul. Je m’occupe de toi.
Tu voudrais tellement paraître forte mais tes iris pourpres sont envahies de larmes et ton regard ne peut cacher tout l’inquiétude qui t’habite, à cet instant précis. Ce regard qui se met à parcourir le corps de ton frère, afin de définir un premier diagnostic. Tu n’es pas une spécialiste des vivants, mais tu as un minimum de connaissance. Sa plaie saigne encore beaucoup. La lame a tracé un cercle écarlate autour des trois chiffres imprégnés dans sa peau. Sans réfléchir, tu arraches un morceau de tissus du bat de ton t-shirt, avant de faire pression avec celui-ci sur la plaie.
Tu as mille questions, mais aucunes ne veux sortir. Ta voix tremblerait bien trop. Le seul mot qui passe la barrière de tes lèvres c’est ...
- Merci.
Tu le remercies de t’avoir fait confiance. De t’avoir appelé, bien qu’il déteste te demander de l’aide. Tu le remercies d’avoir finalement pensé à sa santé, avant sa fierté. De t’avoir laissé lui porter secours.
Tes lèvres sont bleutées à cause du froid extérieur. Ta respiration est irrégulière. Tu as du mal à retrouver son souffle, et tu penses même avoir du mal à te lever, tandis que l’adrénaline commence à diminuer dans ton système sanguin. Ta chevelure est dans un véritable bordel. Tu y passes une main, nerveusement, déposant quelques gouttes de sang dans tes mèches couleur neige, sans même t'en rendre compte, avant de reposer ta main sur ton ta compresse improvisée, tout en cherchant tes mots.
« Au secours »
Tu étais en amphithéâtre quand ton téléphone s’est illuminé. Ton regard a quitté le cours, une seule seconde pour observer la notification. Celle d’après, tu quittais la pièce en courant, faisant signe à Orpheus de ne pas te suivre. Pas cette fois. Tu n’as rien pris avec toi. Pas d’affaires, juste ton arme, cachée sous ta veste, comme à son habitude. Dès que tu as lu les mots écrits sur l’écran, un millier de scénarios ont envahi ton esprit, plus dramatiques les uns que les autres. Tu as senti cette peur, toujours tapie au fond de toi, jaillir, exploser, sans rien épargner. Elle a alimenté tes gestes. C’est elle qui a provoqué l’impulsion d’adrénaline, qui te permet de courir vite. Encore plus que d’habitude.
Toi qui n’étais pas croyante jusque-là, voilà que tu as envie de prier pour que ton frère soit en un seul morceau. Pour qu’il tienne le coup jusqu’à ton arrivée, quelque soit son état. Tu pries pour que toutes tes pensées soient exagérées. Tu aimerais te tromper. Tu aimerais tellement. Pourtant, tu sais que ce n’est pas le cas. Tu sais que ce que tu vas découvrir ne va pas te plaire. Pas du tout. Mais tu sais aussi que jamais tu ne laisseras tomber Ez. Pour lui, tu serais prête à tout laisser tomber. À partir d’ici, et même à mourir, s’il te le demandait.
Le décor change lentement autour de toi. Tu as évité les transports en commun pour ne pas perdre de temps, et tu ne finis enfin pas arriver dans le fameux quartier. Tu ne ralentis pas pour autant. Non, tu accélères, encore. Tu sens tes articulations qui subissent déjà le coup de ce brutal effort, sans aucune préparation. Les vieux bâtiments anglais t’entourent. Un seul t’intéresse. Tu ne penses qu’à ça.
C’est dangereux.
Tu traverses une route, sans même regarder. Des pneus crissent. Une voiture s’arrête, une seconde avant de te percuter, et des insultes résonnent dans la rue. Toi, tu n’as pas arrêté de courir. Tu aurais pourtant pu mourir à cet instant précis. Sam, est-ce que tu t’en es rendue compte ? Certainement pas. C’est fou comme tout passe après Ezequiel pour toi. Ça a toujours été ainsi entre vous. Après tout, il n’y a toujours eu que vous deux. C’est même dur de laisser de la place à quelqu’un d’autre, dans votre petit cocon. Vous avez vos secrets. Vous vous connaissez par cœur. Vos yeux parlent pour vous. Vous n’avez même plus besoin de parler, pour deviner les pensées de l’autre. Les gens ont tendance à dire que c’est parce que vous êtes des jumeaux, mais vous savez tout les deux que votre lien est plus profond que de la génétique. Vous avez vécu l’enfer ensemble. Vous vous êtes toujours protégés. C’est ça, la vraie force de votre relation.
Mais cessons de parler de ça.
Enfin, tu atteins son immeuble. Tu ouvres la porte d’un coup d’épaule et tu dérapes dans le hall. Ta main agrippe la rambarde et tu te projettes dans les escaliers à l’aide de la force centrifuge. Les marches, tu les survole, sans aucun mal. En quelques dizaines de secondes, tu es à son étage. Tu vois la porte, et dégaine ton arme en t’en approchant. L’angoisse te noue l’estomac. Tu en as presque la nausée. C’est con, d’habitude, tu es bien plus calme dans les situations de stress. Mais ce message ... Ce message t’a déstabilisée. Tu ne peux pas le nier.
La porte est là. C’est le dernier obstacle. D’un coup de pied, tu l’ouvres, violement. Tu es prête à faire face à quiconque serait là, entrain de s’en prendre à ton frère. La sécurité de ton arme est retirée et tu la braques droit devant toi.
- Ez j’suis là !!
Pourtant, tu découvres une pièce vide. Ou presque. Ezequiel est au sol. Tu vois du sang, sa chemise ouverte, une lame, son tatouage. Tu ne comprends pas tout, mais cette fois, tu es sûre de deux choses : Il est seul, et il va mal.
Sans attendre, tu entres dans l’appartement, claquant la porte derrière toi avant de te jeter au sol à ses côtés, ton arme rangée dans son étui, sous ton vêtement, loin de ses yeux. Tu veux le prendre dans tes bras, mais tu as peur de le blesser. Tu crains d’aggraver son cas. Tu n’as pas assez d’informations. Tu détestes être ignorante.
Sans hésiter, tu attrapes sa main, et la serre dans la tienne, à genoux à ses côtés. Tu te penches au-dessus de lui, et de ta main libre, caresse sa joue, doucement, dans un geste affectueux et chaleureux. Ta peau, elle, est gelée, par ton trajet. La pulpe de tes doigts affiche ce rouge si caractéristique de la chaire exposé à l’hiver.
- Tout va bien Ez, je suis là. Tu n’es plus seul. Je m’occupe de toi.
Tu voudrais tellement paraître forte mais tes iris pourpres sont envahies de larmes et ton regard ne peut cacher tout l’inquiétude qui t’habite, à cet instant précis. Ce regard qui se met à parcourir le corps de ton frère, afin de définir un premier diagnostic. Tu n’es pas une spécialiste des vivants, mais tu as un minimum de connaissance. Sa plaie saigne encore beaucoup. La lame a tracé un cercle écarlate autour des trois chiffres imprégnés dans sa peau. Sans réfléchir, tu arraches un morceau de tissus du bat de ton t-shirt, avant de faire pression avec celui-ci sur la plaie.
Tu as mille questions, mais aucunes ne veux sortir. Ta voix tremblerait bien trop. Le seul mot qui passe la barrière de tes lèvres c’est ...
- Merci.
Tu le remercies de t’avoir fait confiance. De t’avoir appelé, bien qu’il déteste te demander de l’aide. Tu le remercies d’avoir finalement pensé à sa santé, avant sa fierté. De t’avoir laissé lui porter secours.
Tes lèvres sont bleutées à cause du froid extérieur. Ta respiration est irrégulière. Tu as du mal à retrouver son souffle, et tu penses même avoir du mal à te lever, tandis que l’adrénaline commence à diminuer dans ton système sanguin. Ta chevelure est dans un véritable bordel. Tu y passes une main, nerveusement, déposant quelques gouttes de sang dans tes mèches couleur neige, sans même t'en rendre compte, avant de reposer ta main sur ton ta compresse improvisée, tout en cherchant tes mots.