Elle s’en veut. Ce que tu retiens principalement de son long discours, c’est qu’elle s’en veut. Qu’elle s’en veut pour quelque chose de fictif, parce que toi, ça fait longtemps que tu ne lui en tiens plus rigueur. Tu sais que tu as laissé sous-entendre que c’est à cause de ça que tu es en colère contre elle, mais ça n’a rien à voir. C’est justement parce que tu n’as pas réussi à lui en vouloir pour toutes les horreurs qu’elle a dit sur ton frère que tu t’es senti obligé de partir. C’était révélateur de choses bien trop puissantes. Alors tu soupires, et lorsqu’elle a terminé son long discours, tu confesses : : « Ce n’est pas à cause de ce que tu as dit sur mon frère ce jour-là que je suis parti Céleste… »
Tu pousses un long soupir. Initialement, tu n’as pas pensé te prêter au jeu. Tu t’es simplement dit que tu allais tout faire pour la mettre mal à l’aise, la pousser dans ses retranchements. Initialement, tu n’as pas voulu être sérieux, mais il semblerait bien que tu te sois fait prendre à ton propre piège : l’environnement se prête à la discussion, tu viens même à en oublier la présence de la thérapeute. Seules les beaux yeux bleus de l’archange comptent : analyser ce qu’ils dégagent, leurs couleurs, les tons plus ou moins chauds qui y habitent en fonction des émotions qui les traversent.
Tu ne sais pas si tu dois continuer ce que tu as pensé, et tu penses qu’il est encore trop tôt pour lui dévoiler la réelle raison de ton départ : elle risquerait de prendre ça pour une victoire, mais ce n’est pas le cas. Oui. Bien trop tôt pour lui dévoiler quoi que ce soit. Un sourire étire tes lèvres lorsqu’elle te dit que tu es lumineux : « Tu parles d’une lumière… Disons que je suis bon acteur, mais tu sais aussi bien que moi que je n’arrive pas à montrer réellement ce que je ressens… je ne crois pas être aussi lumineux qu’avant, ce que j’ai vécu ma ternis, je ne suis plus que l’ombre de celui que j’étais… Assez ironique quand on sait que pendant toutes ces années, je t’ai accusé de vivre dans mon ombre : eh bien sache que je t’y ai rejoint, et je te plains. »
Tu la plains parce que vivre dans cette ombre veut dire qu’elle aussi a vécu de grands traumatismes, et tu le sais, bien plus grands que les tiens encore. Ton regard se pose rapidement sur la thérapeute. Si elle pouvait aller chercher des pop-corn, tu penses qu’elle l’aurait déjà fait. Ses yeux suivent vos échanges attentivement, elle semble même avoir oublier que tu es un démon, et Céleste une ange. Puis, au passage : avoir oublier qu’elle est là pour diriger un peu cet échange. Mais que grand bien lui fasse : moins elle parle, mieux tu te portes : « Céleste, regarde-moi. Affronte-moi du regard. Si j’avais voulu parler à un mur, je serais resté à l’appartement. Il va falloir m’affronter si tu veux pouvoir me gagner. »
Parce que tu l’assumes : tu te présentes comme le gain de cette semaine : si elle réussit, elle te gagne, si elle échoue, elle te perd. C’est aussi simple que ça, bien plus encore que ces jeux de pinces dans les fêtes foraines.
Et vu comme sa joueuse est douée à ces jeux, tu ne te fais pas spécialement de soucis concernant la victoire de son personnage…
Internus
Pugna
Pugna
Conflit
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