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Intempérance I can't sleep through the tears. I get lost in the ether ( CW mentions de drogues/overdose, mention de contenu sexuel, insultes, sang.)
Mes tympans tambourinent dans ma tête. J'ai mal au niveau de mon cœur, au niveau de mes typans et ma tête bourdonne vachement. Je n'aurai pas dû prendre cette dose. Je relève ma tête et analyse où je suis à peu près. Je suis toujours dans le bar, mais j'ai l'impression de ne me souvenir de rien. Je pose mon regard sur un reflet non fixe. Le miroir.
J'ai l'air atrocement fatiguée. Quelle année sommes-nous? 2021? 1980? 1994? Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai l'impression que le sol va se faucher sous mes talons Louboutin. C'est une des seules choses dont je me souviens: Mon manteau noir en fourrure et mes chaussures Louboutin. Je ne sais même pas quelle année on est. Où je suis. Qui-suis-je? Astarté. Ca, c'est sûr, mais je ne me souviens plus de mon prénom pendant quelques instants. Evangéline. E-van-géline.
Je rebaisse mes yeux vers le lavabo. Une carte de crédit usée depuis 2020. Une sorte de poudre. Un cachet de je-ne-sais-quoi. Qu'est ce qu'il y avait dans cette poudre blanche? Suis-je en bad trip? Très probablement à vrai dire. Je ne me reconnais plus dans le miroir. Mon mascara dégouline. Mon rouge à lèvres est ruiné et même dispersé autour de mes lèvres pulpeuses. La plupart de mon fond de teint autour de ma bouche est partie en fumée. Mes longs cheveux noirs, lisses, sont pour la plupart éparpillés. Je regarde autour de moi. Je ne reconnais pas le bar. Trouble. Tourbillon. Lumières. Néons. Tout bouge mais reste immobile en même temps. Je me regarde à nouveau dans le miroir, peut-être la seule chose immobile pour le moment. Mes cernes sous mes yeux me font quasiment peurs. Mes oreilles se débouchent petit-à-petit. De la musique. Electro. Je suis dans un club. Une boite de nuit.
Je soupire et je sens l'oxygène rentrer dans mon cerveau. Je vois du rouge près de ma bouche. En haut de mes lèvres. Je renifle légèrement. Du sang. Je saigne du nez. Je cligne plusieurs fois de mes yeux qui paraissent être collés entre eux, mes paupières étant légèrement tombantes.
Putain de merde, j'overdose?
Non, ce n'est pas possible. Je n'ai pas pu me doser autant. J'ai dû être droguée dans le club. Dans un verre. Je fais toujours attention au dosage de mes drogues pour éviter d'être addicte en plus. Et puis merde, même si je deviens addicte... Je l'étais déjà au niveau de la cocaïne auparavant. Merde. Merde. Ca me fait chier. J'essaie de bouger et j'ai envie de vomir. Non, ça va aller. Les êtres démoniaques sont légèrement plus résistants normalement. Je ne suis pas comme toutes ces gonzesses qu'au bout de deux bouteilles de vin rouge, qu'elles aillent tout vomir dans les toilettes, en plus de tout ce qu'elles ont pu ingurgiter dans la journée. Les humains, la gourmandise, la luxure, tout ça c'est à cause d'eux.Les êtres démoniaques n'éxistent pas à cause de Dieu, mais à cause de ces putains d'humains.
Je regarde la blonde à côté de moi. Bonne, digne d'un film américain des années 2000. Je doute à nouveau de l'année. Mais je sais où je suis. Je recommence à réaliser à cause du sang sur mes lèvres. Je dois avoir l'air d'une folle, mais le genre de "folle" que les hommes adorent. A la Mia Wallace dans Pulp Fiction. Je la fixe avec un regard à moitié fermé, avant de prononcer juste un:
- Connasse.
Je l'envie. C'est juste gratuit. Mais je l'envie. Je l'envie de ne ressentir la luxure que de temps à autres. Je l'envie de sa maudite vie humaine. Tu nais. Tu crèves. Ca ne recommence plus. Tu as 50% d'aller au Paradis, l'autre en enfer. Je n'ai jamais demandé à être une démone de base. A votre avis, pourquoi j'utilise que des prénoms bibliques? Angéliques? Mon ancienne vie, je m'appelais Judith. Dans une autre, Marie. Maintenant, Evangéline. Mes confrères démons pensent que c'est pour cracher sur Dieu. Entre autres, pour être honnête oui, mais pas exactement. J'ai toujours envié le Paradis. Ces putains d'anges. Ces putains d'humains. Je les envies tous. Je les envies de ne pas avoir l'envie de se ruiner pour toujours avoir ce sentiment luxurieux et décadent qui me fait sérieusement triper. Le sexe me fait triper, mais pas assez. Vraisemblablement, plus je réfléchis et que j'ai mal au crâne, plus je comprends ce qu'il vient de se passer.
Je toussote tandis que la blonde a l'air choquée. Elle marmonne quelque chose que j'en ai clairement rien à foutre. Je lui fais un doigt d'honneur de mon ongle vernis de noir et je marche sur les dalles du carrelage des toilettes odorantes et commence à me diriger vers la foule d'humains, ce banc d'anchois qui n'arrête pas de bouger au son inaudible (tellement que le son est fort) de la musique. J'ai dû avoir une affaire qui m'a drogué après notre entrevue (d'où mon maquillage ruiné) et j'ai dû reprendre un peu de coke dans ces toilettes miteuses pour rester debout. Je me faufile dans ces bancs d'humains avant de trouver la sortie de secours. Vomir. Dormir. Sexe. Drogue. Dormir. Dormir.
Je suis épuisée. J'appelle un Uber pour rentrer chez moi. Il faut que je dorme. A tout prix. Sinon je vais craquer. Je vais sérieusement craquer et probablement me salir de mon vomi en plus de mon sang. Aller à l'hôpital ne va rien me faire, j'ai besoin de dormir, ça va m'aider à regénérer plus vite. Le Uber arrive, je monte et je lui dit avec un marmonnement l'adresse de mon appartement. Hors de question que j'aille au manoir comme ça. C'est tout simplement impossible, sinon je vais me faire déshérité.
Les lumières aveuglantes de la ville me font réfléchir et me font plisser des yeux. Je détourne mon regard vers le devant de la voiture, tandis que je me demande réellement pourquoi je continue. Une sorte de... questionnement. De remise en question. J'aimerai retourner à l'antiquité, où on me vénérait en tant qu'Aphrodite, en tant qu'une déesse. Où j'avais des cultes à mon nom, où je me sentais réellement bien. La société n'a évoluée qu'en une merde mobile et tournoyante. Ca me déprime. Trop de drogues me font déprimer. Il faudrait que j'arrête tout ça un peu, ça me saoule quelque part. Mais c'est comme si mon corps me supplie, me hurle de continuer à être décadente. A être une sale bourgeoise de cette société, en train de cracher sur les hommes et de profiter d'eux, et aux femmes, d'essayer de les aider quelque part en appuyant sur le fait que les hommes peuvent les tromper, même avec amour, dès qu'une femme aussi belle que moi leur propose juste un baiser (et pour les plus téméraires, une pipe).
Je demande au chauffeur si il n'a pas un peu d'eau. Il m'en passe. Je lui remercie. Je vais bizarrement mieux quelques secondes après. Il me dépose rapidement chez moi. Je ne me souviens plus du moment où je met la clé dans la serrure mais je suis enfin dans mon appartement après avoir payé le Uber. Je me jette sur mon canapé, en attendant que ce maudit bad trip passe.
Peut-être que j'appellerai un sex friend demain. Ou Phobos. Surtout Phobos. J'ai besoin de lui.
Le bad trip me fait ressentir à énormément de choses mauvaises, dis donc. Il faudrait que je me calme avec ces drogues. Vraiment. Mais pour le moment, sur ce canapé en cuir noir, je me sens comme dans un petit nuage où je dérive dans les bras de Morrphée. Par pitié que j'aille mieux demain... Au moins une seule journée sans avoir la nécessité de me droguer pour aller bien.It's alarming, truly, how disarming you can be
Intempérance - Rp solo - E.A - (content warning)
# Dim 14 Aoû 2022 - 0:30
TRIGGER WARNING : drogues, bad trip, overdose, insultes, mentions de contenu sexuel, sang
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