Skull.Just another day.


La tête du premier que j'ai dans la main s'écrase totalement sous la pression de mes doigts. Je relève enfin les yeux, furieux, vers les hommes qui se sont attaqués à nous.

- Oh putain les gars, faut dégager, on a déconné...

Le sang monte à mes narines, tandis que je roule doucement des yeux. J'esquisse un sourire. Un vilain, tordu, sourire. Le sang, cette odeur très décuplée lorsque un cerveau gise au sol, et dans ma main, c'est carrément excitant. Trop pour mon côté traqueur, chasseur qui se réveille. Ce qui se constate avec mes pupilles dilatées.

Comment on en est arrivé là?

Dix heures du soir, quelques gars s'amusent dans mon secteur à foutre la merde, dégommer des marchandises, des armes, tirer sur quelques uns de mes hommes par espoir de se faire du matos personnel et de le revendre aux Bones. Pendant ce temps, j'étais dans la salle de sport en défoulant les nerfs de la journée. Arthur m'a saoulé, les autres Bones aussi. Après, il ne m'en faut pas beaucoup, mais disons que je suis clairement sur les nerfs. Phobos est revenu dans ma vie. Je dors très mal, je suis même insomniaque. Mes cernes rivalisent avec les cicatrices qui parsèment mon visage. Mes poings se heurtent avec une grande violence dans le sac de frappe que j'ai déjà dû changer cette semaine. Ma force a commencé à se décupler petit à petit ces dernières années,  surtout ces derniers mois. A vrai dire, je cumule. Je cumule pour ne pas retomber justement dans ce genre de folie meurtrière avec qui je me bats sans cesse. C'est déchirant. J'ai l'impression de me retrouver dès que je l'entends, lui, qui me dit d'anéantir les autres Bones ou Eagles. Les dévorer. Les faire payer pour ce qu'ils ont faits à Christofer.

J'ai trouvé des traces de l'autre pute qui a fait du mal à mon frère. Des traces minimes parce que mes gars ne sont pas capables de faire quoi que ce soit de correct. Ils sont incapables, c'est trop lent et très visible. La meuf est probablement au courant que l'on est à sa traque.

Merde.

J'ai tapé trop fort.

Mon poing sent l'intérieur chaud du sac de frappe, tandis que je reviens sur terre. Ma mâchoire est totalement fermée, je respire rapidement alors que je ne suis pas essoufflé et ma vision s'éclaircit à nouveau. Je cligne des yeux en bougeant légèrement ma main dans le sac de frappe, cette dernière bandée tandis que je soupire légèrement en dégageant ma main remplie de poussière par le sable qui s'écoule à mes pieds. Je recule légèrement avec mes rangers, j'essuie ma bouche et ôte mon dentier de protection. Je prends toujours mes précautions, même quand je m'entraine seul: la simple tension de ma bouche pourrait ruiner mes dents, ce qui serait carrément emmerdant.

Et puis, j'ai entendu les coups de feu. J'ai relevé immédiatement la tête en faisant attention au bruit. Kalash. Ils ont choisis les kalashs ces abrutis. Mon regard se noirci, je pousse un râle. Je ne peux même pas me détendre tranquille. Je mets mon débardeur, ma veste et je débande mes mains rapidement. Ils se sont attaqués au mauvais secteur. Ils croyaient quoi, que celui qui gérait la partie la plus violente et la plus dangereuse des Bones était géré par un branleur? Oh que non. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils ont à faire au plus vieux des Bones, et au tout premier chevalier. Plutôt triste de se planter, puisque je suis connu pour n'avoir aucune pitié. Je sors de la salle de sport, calmement. Dans tous les cas, si ils s'échappent, je les retrouverai. Il y a des caméras.

Je me pointe en haut du hangar, accessible par des escaliers à l'extérieur du hangar. Je dégaine une arme que j'ai à ma ceinture, un simple glock et une balle part lorsque je vois ces quatre péquenauds toucher à la marchandise.  Déjà, ces quatre péquenauds sont cons. Pour infiltrer les Bones, ça veut dire qu'il y avait un gars qui connaissait déjà le hangar, les secrets et le code des marchandises. Donc un de mes gars. Tu as aussi les trois autres péquenauds, dont un grassouillet et un maigrichon de première catégorie qui ne peut même pas soulever une kalash. Quand je suis arrivé, c'est ce que j'ai vu. Et puis tu as le dernier, qui est tétanisé: un bâtard. Peut-être un gars qui s'est fait engrainé dans cette affaire.

Cependant celui qui se prend la balle est le grassouillet. Un des gars lâche l'arme non chargée, et commence à se précipiter vers la sortie. Avec ma rapidité surnaturelle, je me mets immédiatement devant lui en rangeant mon revolver.


- Putain c'est quoi cette merde?!

Je m'avance, les mains dans les poches et je fixe les hommes en face de moi. Mon aura commence à faire des siennes. Mes yeux déjà paraissant rouges avec mon aura naturelle, commencent à devenir rouge et noir. Plus de rétine blanche. Mon aura est quasiment... diabolique. Je n'y peux rien. Mais je sens juste que je vais commencer à m'emporter. Ce qui est très mauvais. Je m'avance, calmement.

- Cette merde? Vous êtes venus sur le territoire des Bones. Plus particulièrement le mien.

- O-Ouais mais on ne voulait pas, on croyait que c'était juste un hang-
- La ferme, tu mens. Je l'entends.

Son sang qui coule est plus affolé. Les premières odeurs du sang montent à mes narines avec une rapidité extraordinaire. Pour le moment, je n'en montre rien, je supporte, puisqu'il y a tout de même une marée qui commence à se former, mais pas assez pour me laisser aller. Pour faire appel... à lui. Qui je suis réellement.

- J'entends ton sang couler rapidement. Tu as peur. N'est-ce pas? Tu croyais quoi, que le secteur des armes des Bones était tenu par un baltringue, pas vrai?
- Non, non, vraiment pas, s'il vous plait, laissez-nous partir-


Le gros me supplie, tandis que je prends immédiatement la tête de ce dernier. Je le désarme d'une seule main et je presse légèrement sa tête entre mes doigts. Un des gars prend une des armes dans la caisse et essaie de tirer sur moi. Je souris d'une manière fortement amusée. Il est sérieux? Il croyait qu'on allait vendre des armes chargées? Il s'est cru où, dans un film?!

- Vraiment... C'est pathétique.

Et juste par la colère, le dégoût et l'amusement, la tête du gars que j'ai entre les mains s'écrase sous ma force. Ca tâche mes gants, l'avant-bras, et le sentiment de cervelle qui réconforte mes doigts ne me dégoûte pas puisque j'ai mes gants. Je soupire et j'inspire avec le nez. Le sang.

Il y en a beaucoup non?

Non. Pas assez.


Vraiment pas assez.

- Oh putain les gars, faut dégager, on a déconné...

Le mec des Bones, un de mes gars le dit tandis que je me débarrasse de la cervelle du bâtard qui gisait dans ma main en secouant une seule fois cette dernière. Mes pupilles sont totalement dilatées, et je souris un peu plus... avant de calmer mon sourire. Gardant mes pupilles dilatées par simple excitation de la destruction et du sang. Je ne suis plus là. Absolument plus là.

Il est là.

Abaddon est là.

Je m'avance immédiatement, je ne sors même pas mon arme démoniaque, à quoi ça sert? Mon aura envahit le hangar entier, tandis que je me rue vers le mec des Bones. Il mérite la punition en premier. J'ôte sa cagoule, tandis qu'il essaie de me poignarder. En une clé de bras, je le désarme immédiatement et lui casse ce dernier avec un peu de force. Je suis déchainé. Je ne veux pas être déchainé, ça finit toujours mal, mais c'est clairement parti pour. Le mec hurle, tandis que le bâtard me poignarde l'épaule. Je n'ai aucune réaction, pendant qu'il recule pour chercher son arme à feu. J'utilise le Bones en tant que bouclier après m'être retourné avec celui-ci. Le con tire sur son coéquipier qui devient mort, et je baisse le corps dès qu'il n'a plus assez de munitions dans sa gâchette et lui met un coup de tête. Il recule de quelques pas, pendant que je suis en train de m'avancer. Il essaie de me combattre, d'utiliser son côté élémentaire. Du feu. Comme mon frère d'armes.


- C'est pas des petites flammes comme ça qui vont me faire peur.


Je ris, légèrement et lui prend la main qui est toujours enflammée. Le cuir fond sous le feu et commence à me coller à la main, mais je m'en moque. Ca me rend vivant. L'odeur du cuir brûlé se mêle à celle du sang et me fait carrément triper. La douleur, ça me rend vivant. J'écrase avec violence la main de l'homme, sans aucune pitié et je viens le mordre dans le cou avec une grande violence. Il n'a pas réellement d'essence, il n'en a pas tout court, mais le goût du sang. Il m'affole, me persécute, m'excite. Le corps devient sans vie, je le laisse tomber au sol, mais je ne suis pas calmé. Oh que non. Ma  soif s'étanche, elle s'agrandit. Je sors du hangar en commandant à mes gars en sortant de tout nettoyer, ceux qui venaient de se réveiller après avoir été assommés, et je continue de marcher vers la ville. Vers les parties clandestines, ceux que tout le monde s'en moquera si ils disparaissent.

Je sens que Nergal va devoir me stopper.


Fata viam invenent.


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