I need u
Hug, please.
Jane
Tes yeux explorent l’obscurité. Un petit sourire étire tes lèvres. Elle dort, là, sur ton lit. Elle est épuisée, en ce moment. Mais la voir, comme ça, assoupie… au fond, ça te rassure. Elle a l’air… apaisée. Ça te fait presque oublié la raison pour laquelle tu as contacté Jane ce soir. Tu ne sais pas trop pourquoi c’est à elle que tu as envoyé ce message. Au fond, tu penses qu’elle aurait été capable de rassurer l’enfant que tu étais, et qu’en ce moment, c’est surtout ce pauvre gamin qui subsiste dans ton inconscient qui a besoin d’être consolé. Et elle, elle te fait penser à Isabel. A ta mère. Oui. C’est même sûr : elles se seraient adorées. Peut-être que Jane la rencontrera, qui sait ? Mais tu n’es pas certain que ta pauvre mère ait assez de force pour assumer un repas. Surtout le soir. Le midi, encore, ça ira. Mais le soir… La preuve : elle est déjà tombée d’épuisement.
A pas de loup, tu te glisses dans la chambre (et autant dire que la discrétion, ça te connait, aussi étonnant que cela puisse paraitre). Tu viens déposer un baiser sur son front. Elle est belle. Même la maladie ne lui a pas retiré de sa beauté. Elle reste celle qui brille le plus de toute à tes yeux. La femme que tu aimes le plus dans ce foutu monde.
Tu quittes la chambre, chuchote le prénom de ton chien qui sort rapidement de son petit pouffe pour te rejoindre. Habituellement, il dormirait dans le lit. Avec toi. Mais Watson déteste rester loin de toi, surtout pour dormir. Tu ne sais pas trop si c’est pour te protéger, ou si c’est parce qu’il craint de dormir seul. Peut-être un peu des deux, mais une chose est sûre : il ne s’éloigne ô grand jamais de toi.
Tu lui enfiles son collier, afin de dire qu’il en a un, et t’armes de sa laisse. Tu ne l’utiliseras probablement pas, mais ça reste une sécurité que tu préfères prendre. Les gens sont stupides parfois, et tu n’as pas la force mentale de t’engueuler à cause de l’ignorance de certains en la matière.
Tu y vas en courant. Tu as vraiment besoin de décompresser. Tu envoies quelques encouragements à Watson qui ne semble pas bien comprendre. Lui se débrouille comme un chef, c’est toi qui commence déjà à t’essouffler. Tu cours sans réfléchir, sans respirer correctement, aussi vite que tu le peux. Tu as besoin de décharger, c’est vital.
Tu arrives dans la zone commerciale. Tu ralentis. Heureusement que tu ne transpires pas beaucoup… Tu regardes ton chien, t’arrêtes. Tu ne la vois pas. C’est vrai que c’est un peu vaste, le centre commercial. Alors tu lances un : « Tu trouves Jane mon loup ? » Et tu fais confiance à l’incroyable intelligence de Watson. Puis, elle a son aura, ce qui la rend un petit peu plus simple à détecter. Le chien trottine dans une direction, tourne au coin d’un bâtiment et tu la remarques. Un petit sourire étire tes lèvres : « Vas-y mon chien ! »
Et il court en sa direction, langue toute sortie pour de grosses papouilles. Tu le suis calmement, jusqu’à arriver à sa hauteur : « Au moins, je sais à qui demander pour le garder si jamais j’en ai besoin un jour ou l’autre~ Merci d’avoir accepté ! »