On chante des évidences ... ou pas

Jane solo (with collègues et certains alcoolisés)

Je ne sais pas si je dois rire ou soupirer, mais si ce n’était pas une soirée beuverie, digne des pires séries. Et entre deux chansons un peu triste, c’était comme en mer, bonace, l’agitation semblait partir dans un autre univers. Je ne veux pas trop me retrouver avec Monsieur Spock, je préfère le Docteur. Bien sûr, la soirée ne fait qu’avancer dans la tumulte. Je ne peux m’empêcher de voir les tuyaux faire des bruit tel une gargamelle provençale française. Et pour une anglaise comme moi, faire ce genre de parallèle, c’est un peu comme si on affublait d’un poncho, une danseuse hawaïenne. En plus de cacher la callypige de la jolie demoiselle, ça ne serait pas très raccord. Puis mon collègue, pas Lukas se mets sur le bar et se mets à chanter.

« Le feu ça brûûûle
et l’eau ça mouiiilllle
Tous les oiseaux
Volent dans le cieeel. »

Puis le fameux collègue se met à trémousser, parce que je suppose que la chanson n'est pas finie. Je sais ce qui me fait rire entre les paroles et son accent typiquement québecois. Et ce n’est pas les cristaux pétrogène derrière le bar qui l’intéresse, non. C’est plutôt les bouteilles surveillées par le pauvre barman qui s’en va en tintinnabulant à cause de son chapeau qu’il porte à cause sûrement des fêtes qui battent leur plein en ce moment. Le pauvre.

« Les poissons font des bulles.
Et l’herbe est verte dans la forêêêêt.
DANS LA FORÊÊÊT.
J’me suis acheté un pull,
il est en laine et en Jersey
EN JERSEEEEY.

Je ne mange plus de pommes
car je suis tombé sur un pépin
SUR UN PEPIIIIIN
Après je suis un homme
car je court moins vite que le train.

Le Feu ça brûûûûle
et L’eau ça mouiiillle
Tous les oiseaux
Volent dans le cieeel.

Le Feu ça brûûûûle
et L’eau ça mouiiillle
Tous les oiseaux
Volent dans le cieeel.

J’crois si j’étais chauve
j’me laverai jamais les cheveux
JAMAIS LES CH’VEUX
J’adore bien les guimauves
Parce que ça rends les gens heureux.
GENS ZEUREUX

Lorsque vient la nuit
c’est vrai qu’on ne voit plus rien du tout
PLUS RIEN TOOUT
Et pour chasser l’ennui
moi je suce des cailloux. »

Je t’en prie prends ces cristaux, en fait non, vu le regard du barman laisse tomber.

« Le Feu ça brûûûûle
et L’eau ça mouiiillle
Tous les oiseaux
Volent dans le cieeel. »

Je crois qu’il est parti pour répéter le refrain jusqu’à la fin. Je pense que plus jamais, il buvera cette vodka. Il devient aussi lourd qu’un jeune adulte qui voit les « merveilles de l’alcool ». Parce que là, je peux être sûre que quelqu’un au poste l’ a filmé et que ça sera sur le groupe Facebook demain au plus tard. Il ne me restera qu’à les conduire. Adultes, franchement, parfois ils sont moins mature que mes orphelins autrefois.


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