Song of the ancientsUn autre rire, si je ne savais pas déjà qu’humoriste, c’était un métier assez aléatoire, je me serais presque lancé. Presque. J’aimais trop amasser de l’argent dans l’ombre que me montrer en pleine lumière était un peu trop. Même si je suis assez bon pour me mettre en avant.
« L’âge c’est dans la tête. »
Je le sais, je suis un démon qui a roulé sa bosse et pourtant je garde certaines chose de la jeunesse et j’ai réflexion parfois très anciennes. Comme le fait que je sois pas plus gêné que ça pour les relations amoureuse qu’importe le genre ou le nombre. Même si je me contentais d’un seul.
« Je vois, certains métiers sont comme ça, même mon travail que j’aime beaucoup à ses mauvais côtés. »
Mais sans lui je l’aurai peut-être pas rencontré. Je venais jouer avec le cordon don mon cache-oeil.
« Avec plaisir, je vous avoue qu’avoir quelque à mes côtés n’est pas si déplaisant. Et l’aile classique me va parfaitement. Vous êtes tel que vous êtes et c’est bien ainsi. »
Je pense que tant que moi, ça me gêne pas, ça ne gêne personne. Les gens étaient si différents et si semblables. J’aimais ces subtilités qui faisait qu’une personne ne pourrait jamais ressembler à une autre. Même dans mes incarnations, je ne ressemblais pas trait pour trait à celle d’avant. J’avais obtenu de cette vie des yeux vert et des cheveux roux. Un très joli combo. Même mon œil mort ne l’enlaidissait pas tellement.
« Tant que vous plaisez à vous et peut-être une personne que vous aimez, le reste on s’en balance. »
Et puis qui j’étais pour lui dire quelque chose ? Personne. Juste un visiteur. Mais elle ne s’habillait pas en guenilles, je vois pas pourquoi je la critiquerait. Ce n’est pas une groseille.
Song of the ancients - FT Grace
L'âge c'était un truc qui la tracassait parfois. Pas tant le sien que celui de sa progéniture. Elle secoue sa tête.
-Bien, je vous laisse me suivre.
Grace lui offre un petit sourire amusé avant de le guider à travers les couloirs du musée. Elle aimait beaucoup s'y balader, globalement elle aimait beaucoup son métier. La conservation d'oeuvres c'était quelque chose de passionnant.
-Oh oui je suis bien d'accord...
Le sourire se ternit peut-être un peu sur le visage de la grande dame. Elle en savait quelque chose, son divorce en était bien la preuve.
-Se plaire à soi même c'est jamais simple.
Elle avait mis des années à apprécier son reflet. Pas grand monde dans la salle, elle préfère ça, ça offre un cadre plus particulier.
-C'est rigolo normalement on a plus de monde sur cette journée mais je suppose que les gens préfèrent rester chez eux au chaud.
Comme elle, elle aurait donné n'importe quoi pour rentrer chez elle et regarder par la fenêtre d'un air triste, style film français, en caressant son chien. La pensée lui tire un gloussement alors qu'elle laisse Thalmos explorer la salle. Tiens maintenant qu'elle y pense, elle n'a même pas son nom. Pas d'une grande importance cela dit, elle n'était pas sûr de le revoir plus tard et pas sûr d'y tenir non plus.
Song of the ancientsJe me retrouve dans les couloirs, les tableaux défilants à mes côtés ne semblait si intéressant, c’était des tableaux de transitions. Pas intéressant en soi. Je hausse les épaules, je me suis très souvent plus. L’aventage d’être un démon, on choisi et j’ai choisi d’être magnifique. Qu’importe l’incarnation. Blond, brun, roux, qu’importe. Je resterai beau.
« Le froid ne me fait pas peur, même si je ne l’aime pas plus que ça. »
Je restai grec tout de même, le froid de ce pays me faisait ressembler à une boule. Je ne sais pas si je lui plairait encore à cette période. Mais je vais tenter le coup. Car je veux lui plaire. Je ferait des efforts, malgré ce froid qui m’oblige à mettre des couches.
« Moi, ça me laisse libre de pouvoir dessiner. Ça m’avait un peu manqué depuis tout ce temps. »
L’avantage de mon apparence, c’est que je paraissais assez jeune pour sortir ce genre de phrase en toute détente. Sans que je sois regardé de travers. L’air de rien, j’étais content de tout ça. Je m’installe proche d’un tableau avec des animaux, et je laisse le crayon courir sur le papier. Je me ssens libre de tout. Pourtant je me demande si j’aurai l’envie de posséder un animal. Non. Car j’ai d’autres choses à faire. Les animaux, ça coûte de l’argent. Trop d’argent.
« Ils ont aussi tendance à oublier qu’ils ont ce droit. Moi, j’avoue que j’ai un peu surfer sur internet pour être sûr que cet endroit faisait partie des endroits ouverts au public. »
Pour pas un rond. Pourquoi me priver. Je me demande ce que son devenu mes tableau d’anciennes vies ? Sûrement brûlée par mes anciens collègues allemands ou perdu. Si ça vends dans une mise au enchère, je m’en frotterai les mains, ça voulait dire que ça valait quelque chose...
-Le froid on finit toujours par s'y faire.
Même si c'était pas le même froid que celui de son enfance, on ne pouvait pas dire qu'elle venait des tropiques. Ses talons toujours à la main, la rouquine se dit distraitement qu'elle devait avoir l'air fine tiens.
-J'ai jamais été bonne en dessin... Disons que je maîtrise la théorie, pas la pratique. Elle sourit un peu. Je ne sais pas si la communication sur l'ouverture du musée est suffisante mais c'est pas exactement mon taff donc...
Elle hausse les épaules, sans finir sa phrase. C'était pas son soucis, la communication ne l'avait jamais vraiment intéressée, mais c'était dommage que plus de gens n'en profitent pas. Cet été ça serait sûrement un peu plus rempli. Ouais, bah cet été elle aurait aqua poney tous les dimanches. La vie était trop courte pour venir bosser le dimanche matin.
-Mais c'est une bonne initiative. Faut juste... motiver les gens je suppose.
Ses gamins avaient jamais été fans de musée, mais les ados qui adorent traîner dans ces grandes salles poussiereuses ça courrait pas les rues, c'était surtout des étudiants de facs qui venaient par ici, quelques couples, des familles avec des gamins qui tiraient la gueule...
-M'enfin, je serai mieux chez moi, je crois.
Song of the ancientsLe froid était quelque chose auquel je me ferai, oui. Mais je crois que je m’en servirai comme excuse pour coller un peu plus cette personne. Comme si j’étais pas déjà un poil collant ? Je continue le dessin. Partager ma vie avec un animal, même le sien, j’en voudrai ? Peut-être pas. Mais je l’accepterai. Car je me vois mal lui refuser quelque chose.
Je l’écoute qu’à moitié, mes pensées vagabondent encore. Je pose un regarde sur la pièce. Je devais être idiot à sourire comme ça. Je secoue à nouveau la tête.
« Si ce n’est pas votre travail, ne vous faites pas. Et pour le dessin, je vous dirai qu’on commence tous un jour. Je ne dessinais pas comme je le fais, au début ... »
Il y a quelques siècles. Je sais que si je peins aujourd’hui, ça sera des détails de lui qui me viendront. Je n’ai pas envie de partager. Même une image, il sera le seul à voir mes talents, ss’il le désire.
« Un bon spot publicitaire, ça fait toute une différence. Si vous voulez des jeunes, les réseaux sociaux sont une bonne porte d’entrée. Pour les plus anciens, la télévision et la radio sont un point à ne pas négligé. Il faut diffuser ça aux bonnes heures. »
Je riais doucement, si elle était mieux chez elle. Je ne suis personne pour la retenir. Après tout, je serai seul et je pourrai dessiner librement son image qui m’obsède.
« Je crois que vous êtes un peu condamné à nous surveiller, moi et d’autres. Au moins avec moi, vous n’êtes pas obligée à porter ces chaussures. Pour ce qui est de mes mots, faut pas faire attention. »
Je veux tellement gagner plus que je suis régulièrement en mode commerçant et que je vois comment enrichir les autres. Mais d’habitude, je ne donne pas mes conseils sans un peu d’argent. Je suis détraqué. Quel démon pitoyable je fais. Amoureux et j’oublie presque une des choses qui m’anime, avoir d’argent à moi.
Elle glousse un peu et l'observe distraitement, ne pas travailler plus que nécessaire c'était son credo et elle le faisait toujours bien comprendre à ses supérieurs. La vie était aussi trop courte pour se tuer à la tâche.
-Promis, je ne ferai pas attention. J'ai aussi tendance à parler peut-être un peu trop franchement.
C'était un reproche récurrent. Mais au moins on savait à quoi s'en tenir avec elle et elle aimait ça. Elle s'étire plus ou moins discrètement, déjà fatiguée de sa journée. Au moins le lundi elle ne travaillait jamais.
-Et puis ça va, vous êtes simple à surveiller, ça me va.
S'il se contentait de dessiner, elle pouvait bien jouer les pots de fleurs à côté de lui toute la matinée. Sur sa pause déjeuner elle prétexterait un soucis de dernière minute (toujours accuser le chien) et s'eclipserait discrètement. Mesquin, oui, mais efficace.
Song of the ancientsJe fais attention aux proportions, le cubisme, je laissais ça à d’autres. J’étais peut-être, moi aussi coincé dans une approche un peu trop classique de l’art. J’use assez mon crayon pour me dire que je devrai en changer. Vu que je n’ai pas pris mon couteau pour faire en sorte que mon crayon ne cesse pas aussi vite. Même en appuyant doucement, il finissait immanquablement par ne plus être utile.
« Parler trop ? »
Bavard ? Moi ? Ah, la vaste blague ! Je laisse ça aux autres. Moi, je vaux mieux que ça. Si je parle c’était surtout parce que le patron insistait que je le fasse avec des clients. Puis la communication était une sacré arme. La maîtriser faisait de moi un avant gardiste. Et rien que le savoir, ça me plaisait. Il secoua un peu sa main d’un air las. Comme s’il chassait les mouches. Je sens bon certes, mais je ne suis pas un petit gâteau. En parlant de ce genre de choses, je me demande ce que je pourrai faire une soir si on dîne… Je viens me claquer les joues. Incapable de me concentrer plus sur ce que je fais ?
« Oh, je peut être simple comme complexe... »
Je pouffe oubliant mon geste un peu plus tôt. Avant de me déplacer pour dessiner ailleurs, je prends bien le temps de me mettre dans une position idéale. Alors que je suis bien dans cette place, je tent le crayon en tirant la langue.
« Tout dépends de mes envies. »
Et je change de position pour être penchée un peu. Reproduire des tableaux, ce n’était pas compliqué, il y avait pire que ça. Même si je ne resterai pas penché, là, ça me convenait. Parce que j’avais un bon angle pour saisir tout ce que je voulais dans l’œuvre de cet artiste.
-Tant que vous ne touchez à rien, vous êtes simple à surveiller. Mais bon, c'est surtout les enfants qui sont difficiles à surveiller. Ça court partout.
Un soupir lui échappe malgré elle, agacement ou teinté de tristesse ? Même elle ne saurait le dire. Son regard passe du rouquin aux tableaux.
-J'ai des crayons en rab, si vous voulez.
Elle avait bien vu la triste mine du sien et c'était quelque chose qu'elle avait toujours dans ses poches, elle était prévenante, Grace, enfin elle essayait du moins. Elle se lève pour le rejoindre et lui tend un crayon estampillé au nom du musée.
-Cadeau de la maison.
Song of the ancientsJe soulève un sourcil, toucher, c’était une idée. Mais je me voyais mal le faire. Parce que je ne suis pas un de ces va-nu-pieds qui respectent rien. J’ai du respect pour des choses. Si ça fait de moi un mauvais démon, qu’on me jette la pierre. Quand elle parle des enfants, j’ai un sourire, je me rappelle de mon fils. S’il avait vécu plus longtemps, je l’aurai présenté…
Je ne sais pas si j’aurai pu choisir entre les deux. J’aurai aimé les deux. Heureusement qu’il ne vit plus en vrai. Comme ça, c’est plus simple. Je pouvais me concentrer que sur ce que je devais faire et lui.
Je prends le crayon avec un petit rire. C’était déjà plus facile à manipuler que ces crayons minuscules de ce magasin de meuble suédois. Les vikings ont bien changé depuis que je les hais quitté. En plus de faire des meubles moyens et pas chers. Il distribuait des petit crayons, à peine assez pour faire un diorama de village viking.
« Merci. »
Je fis tourner entre mes doigts avant de m’exprimer mieux avec ce crayon. Plus long, je n’avais pas besoin de faire attention de pas laisser des traces de doigts. Même si rares, elles étaient là. Il reprends le dessin, fourrant son minuscule crayon dans sa poche de veste. Même si je suis habillé modestement, j’en reste élégant. J’ai des poches donc. Pratique. C’est là que se trouve un peu d’argent, une carte bancaire et des mouchoirs.
« Je ne toucherai à rien, même une statue . Car je ne suis pas un malotru sans éducation. »
Bon, je me la fais moi-même mon éducation. Et Nora ne faisait rien de plus. Mais je suis assez bon pour me tenir un peu. Si je venais à tout détruire là, je pouvais dire adieu à mes entrée. Je devais me faire aussi discret que Joker et ses hommes. Moi, je me ferai pas attraper. Pas besoin de Morgana...
-J'aime cet état d'esprit ! C'est pas le cas de tout le monde malheureusement.
Après les tableaux étaient protégés, les statues un peu moins, mais elle ne comptait plus le nombre d'alarmes déclencher par des badauds qui n'avaient fait attention à rien et surtout pas la distance entre l'oeuvre et eux (distance rappelée dans chaque salle pourtant).
-Je suppose que c'est le genre d'anecdotes qui pourraient prêter à rire, mais honnêtement ça me gonfle plus qu'autre chose.
Les gens quoi. En quoi ? 15 ans à travailler dans ce type de milieu ? Elle en avait vu des vertes et des pas mûres. Mais ce qui la gonflait le plus, c'était les gens qui venaient avec des apprioris et qui la regardaient de haut. Ça arrivait moins dans les milieux classiques. Mais quand même. Elle n'était pas quelqu'un de particulièrement de pédant, en tout cas elle essayait de ne pas l'être, mais se faire prendre de haut par des gens qui n'avaient pas le quart de son expérience et de ses connaissances dans le milieu, ça l'agaçait profondément. Et cela allait s'en dire, la fréquence avait augmenté avec sa transition.