Une rencontre fort bien venue - feat Arthur

Une rencontre fort bien venue

Aujourd’hui était une journée qu’Arthur appréciait particulièrement. Il était assis dans un petit café, un thé fumant devant lui et attendait patiemment ses clients. Quoi de plus satisfaisant que de prendre un peu de bons temps tout en gagnant de l’argent. Les cours étaient finis, autant pour les lycéens que pour les étudiants. Et comme à son habitude, une fois par semaine, il venait distribuer ses produits. La plupart étaient des habitués, Arthur savait déjà quoi leur donner. Mais pour certains, il prenait un peu plus de temps. Essayant de comprendre ce qui serait le plus avantageux pour eux, mais aussi pour lui. Pas la peine de leur cramer le cerveau sous peine de les voir sniffer de la colle peu de temps après et ne plus venir s’approvisionner chez lui. Le but était de garder le plus longtemps possible ses clients en bonne forme. Assez dépendant pour les inciter à venir, mais pas non plus les transformer en zombi.

Tient, d'ailleurs celui-là été tout nouveaux. Le blond ne pouvait s’empêcher de sourire, amusé par son comportement. Il était sûrement nerveux de se faire surprendre, mais par sa nervosité, il attirait les regards. Il n’y avait aucun doute là-dessus. Ce gamin voulait booster ses résultats aux examens. Il visait une bourse pour accèder à l’Université. Donc potentiellement, il allait le garder longtemps celui-là. Et pas forcément besoin de le rendre ultra accro pour ça. La pression social et scolaire allait faire le travail pour lui. Alors quand Arthur lui donna son petit sachet de ‘’médicament’’, il lui glissa quand même d’être prudent avec ça. Il lui avait préparé un mélange de Modafinil et de caféine. Avec ça il devrait être trèèèès productif. Mais ce cocktail n’était pas exempt d’effets secondaire. Et même si le bâtard faisait ça pour l’argent, il faisait aussi attention, un minimum à ses clients.

Il lui fit un au revoir de la main alors que ce dernier fuyait littéralement du café. Arthur secoua la tête en riant, mais n’eut même pas le temps de boire une gorgée de son thé que quelqu’un d'autre s’installa à sa table. Un coloré, comme lui. Ce mec avait une attitude très cavalière, mais il s’exprimait avec panache. Arthur leva un sourcil en l’écoutant.

« Je ne suis qu'un simple apothicaire, pas un docteur monsieur. Je n’ai pas fait les études pour pouvoir réclamer le droit de me faire appeler ainsi. Mais de la dévotion, il y en a ! »

Ah ça oui, Arthur était vraiment dévoué à son travail, peut-être même un peu trop. Il ne comptait pas ses heures de travail, et prenait même le temps de s’occuper de certains de ses clients personnellement. Comme aujourd’hui avec les jeunes gens qui venaient à sa rencontre.

« À qui ai-je l’honneur, monsieur … ? »

Arthur lui tendit une main aux ongles vernis de blanc et de rouge pour faire écho à sa tenue. Il était souriant, comme à son habitude, mais il détaillait son interlocuteur du regard. Histoire de le jauger un peu qui il avait en face de lui. Un démon ... aucun doute là dessus. Donc, il fallait redoubler de prudence.

Il n’était pas né de la dernière pluie, bien au contraire, et les contacts aussi francs, cela cachait toujours quelque chose. Surtout quand on exerçait le métier d’Arthur.

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Une rencontre fort bien venue

Waah. Au fil des années Arthur en avaient croisé des gens au nom imprononçable. Mais là, ce nom de famille … C’était quelque chose. Au moins, on pouvait se féliciter que son prénom était des plus simples.

« Samobójstwo Stanislas ? Vous êtes originaire du vieux continent, votre patronyme sonne comme du polonais, non ? Moi aussi je viens de l’autre côté de l’Atlantique, mais sûrement plus à l’ouest que vous. Je suis né en France. »

Arthur continuait de l’observer, toujours calme. Jetant de discrets coups d’œil à la salle environnante. Il ne fallait pas que cette conversation lèse ses clients. Mais pour l’instant il ne reconnaissait personne, alors il pouvait tourner son entière attention vers l’homme qui discutait de manière un peu trop enthousiaste avec lui. Il sirota son thé.

« Votre profession ? »

C’était une vraie question. Qui pouvait bien avoir besoin d’un dealer pour son travail ? Enfin, hormis tous les autres métiers à la limite de la légalité. Et ce type n’avait pas l’air de bosser dans les combats clandestins, peut-être dans la prostitution ?

Arthur rit légèrement devant les compliments de son interlocuteur. Il n’allait pas faire son rabat-joie en n’acceptant pas ce genre de chose. Et puis, il y avait peu de personnes qui le complimentait sur ses activités, alors il les prenait comme il venait. Mais surtout, il pouffa à nouveau sur son commentaire concernant son âge. Il n’avait peut-être pas fait attention, mais son ‘’aura’’ de bâtard devait quand même être assez remarquable, non ?

« À quelques brouettes près. Mais je pense que comme moi, vous avez l’impression que votre âme, votre essence plutôt, et beaucoup plus ancienne, non ? »

Arthur lui fit un clin d’œil. Et rit encore une fois quand ce dernier s’excusa de ne pas lui avoir demandé qui il était. Mais après tout, personne ne lui demandait jamais qui il était en temps normal. Personne n’avait vraiment envie de connaître l'identité d'un mafieux. Alors Arthur n’en était nullement vexé.

« Arthur Paradis. C’est moi qui gère le commerce parallèle des ‘’médicaments’’ dans le coin. Et je serais, bien évidemment, ravie de commercer avec vous. »

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Une rencontre fort bien venue

« Va pour Stan alors. »

Encore une fois, Arthur lui adressa un beau sourire. Il était toujours très avenant. L'expérience lui avait démontrée qu'on arrivait plus facilement à faire confiance et à apprécier quelqu'un de sympathique que quelqu'un de mauvaise composition. Et puis, c'était dans la nature d'Arthur d'agir ainsi.

« Un psychologue, voilà qui est intéressant. Je sais que Freud était un adepte de la Coca, mais en général, les psy essaient plus de me retirer des clients, que de m'en fournir. »

Et ça c'était vrai. Combien de fois il avait vu cette profession arrivée à soigner ses clients. C'était consternant. Surtout, qu'en fin de compte, il n'était pas convaincu que ces derniers aille vraiment mieux une fois guérit...

De ce que disait son interlocuteur, il était nouveau en ville. Voilà la raison pour laquelle il ne le connaissait pas encore. Surtout si c'était un futur client. Et ce dernier lui confirma bien qu'il avait, lui aussi, remarqué qu'il faisait partie d'une autre partie de la population. Maintenant que ça c'était bien mis au clair, ils pouvaient vraiment commencer à parler sérieusement. D'égale à égale, enfin à peu près.

Arthur écouta attentivement ce que Stan attendait de lui. Il se frotta le menton en réfléchissant.

« Vous faites bien comme vous voulez, si vous ne souhaitez pas qu'ils guérissent, je peux vous aider. »

Le blond pouffa légèrement. Personne ne faisait attention à eux ici. La seule chose qui attirait le regard était les tenues colorées des deux hommes, pour le reste, tout le monde vaquait à ses occupations. Et personne n'écoutait ce qu'il se racontait à leur table.

« Oui, évidemment que vous pouvez m’appeler Arthur. Nous pouvons discuter ici, personne ne nous écoute vraiment. Enfin , sauf si vous, vous êtes sur écoute ? De toute façon, nous ne conclurons pas d'affaire aujourd'hui. Nous allons échanger uniquement sur ce que vous attendez de moi. »

Il lui fit un petit sourire en coin. Arthur n'allait pas lui faire confiance aussi rapidement. Il allait se renseigner sur ce démon avant de conclure une affaire avec lui. On n'était jamais trop prudent. Et s'il avait gardé sa place au sein des Chevaliers tant d'années, ce n'était pas par hasard.

Il sorti son petit carnet d'une de ses poches et son crayon, avant de commencer à griffonner dessus.

« Donc, qu'est-ce que vous attendez de moi ? Que je vous fournisse des "vrais" médicaments, mais au mauvais dosage. Ou au contraire, vous souhaitez des substances qui les poussent au point de rupture. Ou alors, vous avez déjà une liste et vous attendez seulement de moi que je joue les magasiniers ? »

Il sourit encore une fois, puis mordilla le bout de son crayon.

« De toute façon, qu'importe votre souhait, je peux m'en occuper. Il me faudra juste un peu plus de temps si la seconde solution vous attire. En effet, je ne sous-traite pas la fabrication, il me faudra quelques semaines pour vous élaborer ce que vous souhaitez. »

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Une rencontre fort bien venue

Arthur laissa Stan lui présenter l’idée qu’il avait derrière la tête. Il l’écouta attentivement, griffonnant parfois dans son petit carnet. Il avait déjà pensé à tout, à croire qu’il s’attendait à tomber sur quelqu’un comme lui dans ce café. Enfin, quelle que soit la raison de sa présence ici et ce qu’il souhaitait d’Arthur, ce qu’il lui proposait n’était pas inintéressant.

« Hmmm. »

Le blond se passa une main sur le menton, il fallait qu’il étudie la question plus en profondeur.

« Je vois. »

L’air toujours pensif, Arthur se demandait s’il pouvait prendre ce risque. C’était en effet une bonne occasion, mais ce type ne faisait pas partie des Bones et cela le dérangeait un peu. Faire du commerce avec des partenaires extérieurs, il n’y avait aucun souci. Mais cette combine allait les lier beaucoup plus qu’un simple échange ponctuel. Il ne connaissait pas cet homme, ni le nombre de patients qu’il pouvait avoir dans son cabinet, mais c’était peut-être un risque à prendre ? Il n’avait jamais fait ce genre de chose avant, c’était peut-être une bonne façon de continuer à diversifier ses activités comme il le souhaitait ?

Il soupira, il aurait bien voulu demander conseil à Rachiar … Mais il fallait qu’il se débrouille tout seul, et puis ce n’était pas la première fois qu’il prenait des risques pour développer son commerce et enrichir les Bones.

« Je ne suis pas sûr de conseiller un psy tel que vous à mes hommes … Pas que je dénigre votre travail ou vos connaissances en la matière, mais vous venez quand même de me demander de vous aider à faire aller plus mal vos patients. Ce n’est pas que l’existence de mes subordonnés m’importe beaucoup, mais je les aime bien quand même. »

Il rit légèrement et reprit son air sérieux.

« Après que vous aillez des tarifs préférentiels, il n’y a aucun souci. Je pense même que votre pourcentage de réduction pourra être proportionnel aux nombres de clients que vous me fournissez. Donc ça sera à voir à l’utilisation. En conclusion, on peut dire qu'en l'état actuel des choses, votre idée me plait. »

Le blond ne se considérait pas comme dur en affaire, mais il avait pas mal de responsabilité sur les épaules et il n’aimait pas prendre des risques inutiles. Alors, il trouvait que sa proposition était des plus juste. Peut-être qu’elle ne plairait pas à son interlocuteur, mais c’était de toute façon à prendre ou à laisser.

Mais, une autre information titilla sa curiosité. Et il sourit de manière un peu plus carnassière qu’à l’accoutumé.

« Si j’ai bien compris, vous êtes donc aussi un consommateur ? Et quel est votre vice mon cher ? »

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Une rencontre fort bien venue

Arthur regarda son interlocuteur lui sortir une petite carte de sa poche. Carte, qu'il prit et examina, tout en écoutant ce dernier. La carte était simple mais il y avait tout ce qu'il fallait dessus. Et puis, le blond ne put s'empêcher de se dire qu'en plus elle était assortie à sa tenue du jour. Puis, la rangeant entre les pages de son petit carnet qu'il avait griffonné plus tôt, il répondit avec un petit sourire satisfait sur le visage.

« Je ne suis, en effet, pas seul à travailler dans mon entreprise, mais je suis le seul à prendre des décisions concernant ma branche d’activité. Je repasserais vos conditions en revue et si c’est okay pour moi, je vous contacterais ultérieurement. »

Il n'en était pas peu fier. Il avait mis des années à arriver ou il était. D'ailleurs, en repensant à son parcours, il ne pouvait qu'encore une fois remercier Christofer, sans lui, il ne serait pas là. Mais il fallait quand même qu'il l'admette, il avait un petit don dès que cela touchait au commerce des drogues. Peut-être que dans une autre vie il aurait fait un très bon chercheur en pharmacie. Mais dans celle-là, il s'épanouissait à vendre ses substances à qui en voulait bien.

La conversation suivit son cours et à la question d'Arthur, Stan répondit en riant légèrement. Il disait avoir beaucoup trop de vices, voilà quelque chose d'intéressant pour le commerçant qu'était le blond. Il avait tout essayait disait-il … Il ne tenait donc qu'au blond de lui proposer des nouveautés. Et Arthur adorait créer de nouvelles choses.

Il l'écouta lui décrire ses habitudes de consommation, notant dans un coin de sa tête sa préférence. C'était un grand classique mais une valeur sûre. Quant à Arthur, lui, il n'était pas très fan de la cocaïne, trop addictif selon ses critères. Il préférait largement en rester à l'opium.

« Alors oui, je suis un aficionado, comme vous dites, mais je consomme très modérément. Et si je vous demandais ça, c’était surtout pour voir si je pouvais vous donner un échantillon de ce que j’ai sur moi. »

Il sortit de sa poche un petit paquet, similaire à un paquet de chewing-gum.

« Elle n’est pas coupée avec n’importe quoi, je prends un soin tout particulier à ce que mes produits soient de qualité. Certes ils sont peut-être un peu plus chère que les prix classiques du marché mais quand vous y aurait goûté, vous saurez pourquoi ils en valent le coup. »

Il tendit le petit paquet en direction de Stan, et l'encouragea d'un mouvement de tête à se servir. À l'intérieur, des sachets d'une poudre blanche y étaient dissimulé.

« Désolé de l'emballage, mais ainsi mes clients ''respectables'' se sentent plus à l'aise de venir m'acheter ça. »

Arthur lui offrit un sourire rayonnant.

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