Roy Kaela

Sienna ! Ça va ? Qui est cette petite avec toi ?
- C’est ma petite-fille, Kaela, elle vient d’avoir 2 ans. Elle vivra avec moi désormais.
- Où sont ses parents ?!
- Ils… sont décédés.
- Oh mon dieu je ne savais pas je suis désolée !
- …

3 ans plus tôt…

Sienna était inquiète. Sa fille unique, Abby, n’avait qu’un seul mot à la bouche : Ulrich. Le prénom de son amant dont elle était follement éprise. Il était merveilleux, son Ulrich, beau, toujours le mot qu’il faut ; mais Sienna sentait que quelque chose n’allait pas. C’était trop parfait pour être réel. Bon, elle l’avouait, elle était peut-être trop protectrice de sa fille. Après tout, il ne lui restait que sa petite Abby déjà devenue si grande. Son mari était mort il y a 3 ans d’un AVC. En plus de cela, Abby vivait à Montréal, loin de Thunder Bay.

Abby souriait. Il fallait qu’elle appelle sa mère pour lui annoncer la bonne nouvelle. Ulrich venait de passer dans son appartement et, malgré le fait qu’il ait agit si bizarrement, il n’avait pas l’air malheureux d’apprendre qu’il serait bientôt papa. Tout était pour le mieux, elle était si heureuse. Certes ils n’étaient pas ensemble depuis longtemps, mais elle le savait, il était l’homme de sa vie. Du moins c’est ce qu’elle croyait.

Il lui avait dit qu’il était occupé par son boulot, toujours évasif sur le sujet. Il disparaissait parfois pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. En même temps, il ne voulait pas expliquer à une humaine que son « boulot » était littéralement de passer des contrats avec des humain, comme elle, pour leur voler leur âme. D’ailleurs, elle était la prochaine sur la liste. Il la tenait dans le creux de sa main, le piège était refermé sur elle. Il ne pensait pas, ce jour-là, qu’elle lui annoncerait être enceinte. Evidemment qu’il était le père, elle ne pouvait pas le tromper, il en était certain. Il avait trop bien géré. Il savait aussi qu’il serait impossible, même avec ses pouvoirs, de la convaincre d’avorter. Et puis, n’était-il pas curieux de voir le résultat de cette fausse romance ? Mais il ne voulait pas s’en occuper ; ni s’occuper d’Abby d’ailleurs. Il fallait trouver un plan pour se sortir de cette histoire.

5 novembre, anniversaire des 2 ans de Kaela

Abby souriait doucement en regardant sa fille, nostalgique. Ulrich ne l’avait, au final, jamais rencontrée. Il était décédé d’un accident de la route pendant une semaine de travail. Elle était alors enceinte de 7 mois. Sa douce petite Kaela avait aujourd’hui 2 ans. Elle avait les cheveux noirs de son père et les yeux gris de sa mère. Elle avait du mal à se l’avouer mais, parfois, regarder son enfant lui faisait mal. Elle lui rappelait son père, défunt, disparu à tout jamais.

Sienna partie se coucher après avoir embrassé sa fille et sa petite fille. Le voyage jusqu’à Montréal l’avait épuisée mais elle était heureuse d’être là. Abby coucha sa fille peu après et sortie sur le pas de sa petite maison. Elle s’installa sur les marches avec son thé à la main. Le ciel était dégagé, la nuit froide. On ne voyait que peu les étoiles à cause de la lumière des lampadaires. Abby soupira longuement. Quelques personnes passaient dans la rue. Une silhouette s’arrêta sur le trottoir d’en face et fixa la jeune mère sans que celle-ci ne s’en aperçoive.

- Abby.

Le cœur de cette dernière sauta un battement. Cette voix, elle la connaissait, elle lui avait tant manquée ! Ulrich ! Non, ce n’était pas possible, elle devait s’imaginer des choses et rêvasser, comme souvent.

- Je suis venu chercher ce que tu me dois.

Abby releva la tête, il était bien là, en face d’elle. Vivant, toujours aussi beau, mais si froid, si dur dans son regard et ses mots. Que lui devait-elle ? Il venait de réapparaitre devant elle alors qu’il était sensé être mort. Elle était choquée et le fixait intensément. Qui ferai une si mauvaise blague ? Elle tendit la main pour le toucher mais il la repoussa d’un geste rapide. Elle sursauta.

- Viens à l’intérieur.

Elle le suivit sans parler, sans réagir, à moitié en état de choc, toujours sous son emprise. Il entra dans la chambre de sa fille et la fixa intensément. Il souriait en la regardant dormir. Non, il ne reviendra pas dans sa vie, mais il allait l’observer de loin, voir si elle aussi, elle sombre dans la folie.

Kaela pleurai, elle avait faim et venait de se réveiller. Sienna sortie de la chambre d’Abby et alla voir sa petite fille. C’est en entrant dans la pièce de vie qu’elle découvrit Abby, allongée sur le canapé, inerte. Sienna savait pertinemment qu’Abby se serai levée pour sa fille. Elle posa Kaela par terre et se précipita vers le canapé. Pas de pouls, pas de souffle. Pas de vie. Elle appela les urgences, la police. Kaela pleurait, c’était la panique.

Sienna était en état de choc. Le rapport de police était formel : un homme était entré pendant la nuit et l’avait étranglée puis avait fui avec son portefeuille, retrouvé quelques rues plus loin près d’une poubelle. Il n’y avait aucun indice, aucun suspect. Seule la tristesse restait. Elle rentra avec Kaela après l’enterrement. Elle se fit la promesse de bien éduquer ce pauvre enfant, orpheline de ses deux parents.

Kaela grandit aimée de sa grand-mère. Elle était gentille, un peu réservée au début de sa scolarité mais s’est vite faite aimer des autres enfants. Sienna l’aidait dans ses devoirs et l’éduquait pour être l’enfant « parfaite » : gentille, sage, amicale, souriante, intelligente. Cependant il arrivait que Kaela devienne, d’un coup, très froide et dise des choses assez violentes et méchantes envers d’autre personne. Ça n’arrivait pas souvent mais cela avait apeuré quelques enfants un peu trop méchants avec les autres. Sienna avait emmené sa petite fille chez un psychologue pour l’aider à gérer ce genre d’émotion mais cela n’avait pas eu un grand effet. La seule conclusion tirée était : « C’est une façon pour Kaela de gérer le trauma de la mort de sa mère ». Spoiler alert : ce n’était pas ça. C’était juste normal pour Kaela. Il lui arrivait de switch d’un coup et elle ne voyait pas le problème. Tout le monde n’était pas ainsi ?

Kaela avait 15 ans lorsque sa 1ère migraine arriva. Elle était en classe, en cours de français, pendant un film. La musique était forte, les voix encore plus. La pièce sombre contrastait trop avec la lumière et les couleurs projetées sur le mur. Son cerveau ne gérait pas. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait et elle avait mal, si mal.
Quand elle ouvrit les yeux, elle était à l’infirmerie, un petit sac de gel froid posé sur son front. Elle avait perdu connaissance en classe et s’était effondrée de sa chaise. Du moins c’est ce que lui appris l’infirmière. Kaela ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait. Elle était toujours en bonne santé. Peu de temps après cet incident elle alla consulter un médecin : ce serai le stress et les hormones. Il lui prescrit une cure de vitamines et du repos.

L’année scolaire avançait tranquillement et Kaela découvrait de nouvelles joies de la puberté. Enfin c’est ce qu’elle croyait. Les cours de sport étaient devenus étonnamment simple, elle courait vite, avait assez de force pour jouer avec les garçons dans les sports d’équipes. Elle savait que la puberté changeait des choses dans son corps mais cela lui semblait beaucoup. Les migraines revenaient, souvent. Pour les parer elle avait commencé à faire des exercices de respiration et elle se baladait toujours avec son casque anti-bruit.

Lorsqu’elle écoutait ses amis parler elle se rendait bien compte que personne ne vivait la même chose qu’elle. Oui certains devenais plus fort, plus rapide, plus sensibles, mais pas à ce point-là. Kaela s’était toujours sentie un peu à part, un peu étrange. Mais en se baladant sur internet elle s’était rendue compte que presque tout le monde ressentait ça.

- Ma ?

- Hm ?

- Est-ce qu’on a des prédispositions dans la famille pour les migraines ou autre ?

- Non pas que je sache, après j’ai très peu connu ton père et je n’ai jamais rencontré sa famille, même… ta mère ne connaissait pas sa famille.

- Je me sens … différente des autres tu sais. Outre le fait que je fais souvent des migraines, je me sens complètement en décalage. Ils commencent à me trouver bizarre car je suis forte et je cours trop vite selon eux. Du coup j’essaye d’y aller moins fort, moins vite, mais je sais pas, pourquoi je me sens si étrange ?

- Je ne sais pas ma puce, sincèrement, j’aimerai t’apporter des réponses à tout ça, mais je ne les ai pas. Je sais à quel point cela peut être frustrant de ne pas savoir, surtout quand on cherche des réponses…

- En plus y’a des gens brrr ! ils me donnent des frissons quand je les croises, je sens bien qu’ils sont genre.. super méchants ? ou malveillants ? Et y’en a d’autre qui ont l’air d’être des ptits anges. Je trouve ça bizarre un peu, déjà ils sont tous blonds, et en plus ça m’énerve, j’aime pas le côté trop parfait qu’ils dégagent !

Sienna rigola. Kaela faisait sa petite crise d’adolescence, elle l’avait attendue.

- Tu me rappelles ta mère à râler comme ça. Tu sais, souvent les gens qui ont l’air parfaits cachent beaucoup de choses. Et je suis sûre que certains pensent ça de toi à l’école aussi… Regarde, tu es belle, intelligente, sportive et bien entourée !

- MAAA ! Arrête !

Elles rigolèrent ensemble. Kaela adorait sa grand-mère mais cela ne lui apporta aucune réponse.

Les réponses, pour les avoir, il fallait attendre encore longtemps. Des mois passèrent. Kaela sentait ce sentiment en elle continuer à grandir. Elle était si éloignée des autres à présent. Mais elle gardait le sourire. Ma a toujours dit qu’il fallait garder le sourire et voir le côté positif. Kaela gérait mieux ses sens, elle arrivait à se concentrer pour bloquer le surplus d’information. C’était fonctionnel un temps, mais ça l’épuisait, et des fois elle échouait, souvent même. La force et la vitesse… on va dire qu’elle essayait de le cacher au mieux. Elle essayait de ne pas avoir d’à priori sur les gens non plus.

L’été avant sa dernière rentrée dans le secondaire elle fut invitée à beaucoup de soirée. Elle y alla pour la plus part. Sienna était contente de voir la vie sociale de se petite fille continuer à grandir. Kaela, elle, gardait le sourire, en façade seulement. Ces soirées lui coutaient cher. Elle trouva un refuge dans les cigarettes. Fumer lui permettait de sortir, de s’éloigner du bruit et de la musique. Elle restait souvent dehors à discuter avec les autres fumeurs. Ceux qui ne l’aimaient pas disaient qu’elle fumait pour être cool. Si seulement ils savaient. Au début la cigarette lui brûlait la gorge, les poumons, le goût était atroce. Mais supporter ce goût était plus simple que la lumière et la musique.


Septembre arriva rapidement. Kaela était devant son lycée, elle fumait sa clope avec sa musique, profitant du calme avant la tempête. Elle était arrivée un peu en avance, en tout cas avant ses amis. Les premiers arrivèrent vite. Tout le monde parlait de ce nouveau trop beau et espérait l’avoir dans sa classe. Ils entrèrent dans le bâtiment pour découvrir leur classe. Kaela avait comme professeur principal un monsieur très peu apprécié car trop autoritaire selon les élèves. Elle avait tout de même une bonne partie de ses ami.e.s dans sa classe – y compris le beau nouveau.

Arrivés en classe, les élèves n’eurent même pas le temps de s’installer que ce cher prof d’anglais détesté les installa par ordre alphabétique. Au lycée. En 12ème année. Kaela se retrouva à côté de ce fameux beau nouveau. Son problème ? Il lui semblait profondément mauvais. Il regardait beaucoup de gens de haut. Elle l’observa la 1ère semaine. Les autres ne voyaient pas qu’il se jouait d’eux. Elle tenta de lui parler, d’être amicale. Quitte à être assis à côté, autant bien s’entendre n’est-ce pas ? Mais rien n’y faisait, elle ne savait pas si elle se victimisait ou non, mais elle avait l’impression qu’il était pire avec elle. Il allait la faire switch, elle le sentait, ce fameux Lethor lui tapait sur le système.

Il la rejoignit une fois lors d’une pause où elle fumait dehors pour lui demander une clope. Elle le regarda, intriguée. Que lui voulait-il ? Peu importe, elle tendit son paquet et son briquet et continua de fumer en silence. Quand il attrapa le paquet et le briquet elle l’entendit ricaner. Elle n’en pouvait plus. Ses yeux se voilèrent d’une ombre. Elle retira sa cigarette de bouche et lui attrapa l’épaule avec force et brutalité. Elle s’approcha de son oreille et lui dit avec la mâchoire crispée :

- À quoi tu joues au juste ? Arrête de prendre tout le monde de haut juste parce que tu te crois meilleur et plus beau que tout le monde. Quitte à être ici autant faire en sorte que ça se passe bien, tu ne crois pas ?!

Lethor attrapa son poignet avec encore plus de force qu’elle, tout sourire qu’il était. Elle lâche sa prise, il lui faisait mal mais ne semblait faire aucun effort. Il la regarda avec un sourire malsain, carnassier.

- Ça y est, tu montres enfin ton vrai visage ? Sale bâtarde, ne t’avises pas de me parler comme ça dans le futur. Tu ne contrôles même pas tes pouvoirs et tu crois pouvoir t’en prendre à moi ?! Ahah non mais je rêve, ces sangs-mêlés qui se croient tout permis. Ne me touches plus jamais comme ça.

Il lâcha la main de Kaela en la repoussant violemment. Elle le fixait, mi-apeurée mi-intriguée. Le voile dans ses yeux étaient partis. Elle était de nouveau la gentille Kaela que tout le monde, ou presque, connaissait.

- De quoi tu parles ? Quels pouvoirs ? C’est quoi cette histoire de bâtard et de sangs-mêlés ?!

Le démon en face d’elle leva un sourcil. Elle ne savait donc rien ? Il alluma sa cigarette en fixant le ciel, en silence. Il ne lui répondit pas. Elle attrapa son avant-bras, plantant ses ongles dans sa chair. Il sourit doucement.

- Ils te pensent tous gentille ? Je pense que je vais leur montrer mon bras après la pause, eheh.

- Réponds-moi, de quoi tu parles ?

- Hmmm… non.

La sonnerie se fit entendre. Il commença à partir vers l’entrée du bâtiment mais Kaela ne lâchait pas son emprise. Il soupira.

- Très bien. Si tu veux tout savoir on se retrouve après les cours.

Kaela lâcha sa prise, pris une dernière bouffée sur sa clope et l’éteignit. Elle soupira longuement. Pourquoi la seule personne capable de lui apporter des réponses était cet abruti méprisant ? Et pourquoi était-il si fort ? Elle passa la fin de son après-midi confuse, perdue dans ses pensées. Elle attrapait souvent son poignet dans lequel elle sentait encore la douleur.

Lethor lui lançait des regards en coin. Bizarrement, le fait qu’elle ne sache rien l’amusait beaucoup. Il s’était mis en tête de lui apprendre deux ou trois trucs. Cela lui permettrait de la surveiller également. Presque 17 ans, elle a des pouvoirs et ne se contrôle pas ou peu ; elle peut vite devenir un problème.

À 18 heures ce soir-là, elle n’en pouvait plus. Elle avait regardé les secondes défiler tout l’après-midi. Ce Lethor l’énervait au plus au point. Elle était si frustrée. Mais il tenu parole et ils partirent dans un café. Kaela sentait sur elle le regard malicieux et mauvais du démon. Elle ne s’était jamais sentie si petite de toute sa vie. Ils s’installèrent dans un coin isolé. Elle écouta attentivement ce que Lethor lui racontait. L’un de ses parents était vraisemblablement un démon, l’autre un humain, et elle ? Un miracle. Elle apprit l’existence des anges – les fameux êtres blonds énervants ; l’existence des maudits. Et ses pouvoirs. Lethor ne savait pas si elle en avait d’autres que ceux des démons de la 3ème hiérarchie. Il lui expliqua que les contrats permettent de gagner en puissance, et que c’est possible pour elle aussi.

Il observait les réactions de la jeune bâtarde. Il s’en délectait même. Il s’amusait de voir le désespoir de Kaela quand il lui expliqua que tout ça n’allait pas s’arranger, qu’elle allait sombrer dans la folie et qu’il y avait peu de chance qu’elle s’en sorte.

Après cet entretien, Kaela sorti devant le café. Elle alluma une cigarette et tendit le paquet à Lethor nonchalamment. Elle regardait le ciel gris et les gouttes de pluie qui commençaient à tomber. Elle était confuse. Beaucoup de sentiments se bousculaient en elle. Il fallait faire le tri dans tout ça. Elle avait eu des réponses, mais en était-elle satisfaite ? Non. Quand elle rentra chez elle, trempée, exténuée, Sienna lui lança un regard interrogateur. La vieille dame n’avait jamais vue sa Kae si abattue. Elle lui apporta une soupe bien chaude dans sa chambre.

Kaela passa une nuit terrible, mélange de cauchemars, de larmes. Elle faisait le deuil de celle qu’elle croyait être. Elle se réveilla presque plus fatiguée que la veille. Elle trouva sur la table de la cuisine un café et un paquet de cigarettes neufs. Elle sourit doucement.

- Je suppose que tu n’es pas fâchée contre moi vu que tu m’achètes des clopes, hein, Ma ? dit-elle doucement.

Sienna sourit à son tour, elle avait décidé de ne pas se fâcher pour ça, elle savait que ça ne servait à rien. Elle ne voulait pas encourager Kaela dans ses mauvaises habitudes mais aujourd’hui c’était ok. Il fallait remonter le moral de sa jeune descendante.

Cette découverte rapprocha Lethor et Kaela, du moins c’est ce que les gens croyaient. Kaela intégra le démon à son groupe d’amis à contre cœur, en échange il l’aidait à gérer ses pouvoirs. Elle savait très bien qu’il viendrait lui demander un service un jour. L’année s’écoula ainsi. La jeune femme se remit lentement du choc de toutes ces nouvelles. Mais elle s’était décidée : son statut ne l’avait pas empêchée d’être quelqu’un d’à peu près bien jusque là et elle n’allait pas se laisser bouffer par ça. Elle ne savait si elle voulait vraiment faire des contrats avec des humains, c’était contraire avec ses valeurs actuelles. Pour compenser la noirceur qui grandissait dans son cœur, elle décida de se lancer dans des études de médecines.

Cela fait désormais 3 ans que Kaela a quitté le lycée. Lethor est parti et elle n'a pas encore de ses nouvelles. Elle redoute le jour où il lui demandera de l'aide. Elle sait qu'elle lui est redevable, peut-être même qu'elle lui doit sa vie. Mais pour l'instant elle doit se concentrer sur ses études : elle vient de commencer sa deuxième année d'externat à l'hôpital et les shifts sont intenses. Elle aura bientôt son doctorat mais elle n'a toujours pas choisit la spécialité qu'elle souhaite prendre pour sa résidence.