Molinos de VientoJe pourrai parler en long en large et en travers de la Grèce. De l’ancienne comme de la nouvelle. Ce pays a été au centre de quelques vies. J’y suis attaché, c’est bête, mais j’aime cette terre. Même si elle a ses ratés. Puis vint ensuite les compliments sur ma cuisine alors qu’il n’y a pas goûter. Je croise les bras un peu songeur. Puis je me dis que finalement que c’est pas plus mal que je cuisine pour quelqu’un d’autre. Ça me changera un peu. Je pouffe un peu.
« Faisons comme ça, même si ce n’est pas le plus approprié entre un banquier et son client. Il faut croire que je dépasse les limites. Quel homme suis-je au fond ? »
Ouais, un peu dramatique, mais que voulez-vous, on ne se refait pas. Je fais un sourire, je suis autant perturbé qu’il ne l’es. C’est mignon. Je pose ma tête sur ma main gauche.
« Et dans quel cas de figure nous sommes ? Bien entendu que vous avez une idée derrière la tête, vu qu’on parle de votre argent. Mais est-ce que je mérite votre attention en tant qu’homme ? Et pas que comme simple banquier qui joue avec les ombres de ce monde... »
Car c’était la vérité, j’étais de ces hommes sans scrupules pour faire en sorte de gagner encore plus d’argent. Car il fallait que je montre toute mes aptitudes à mes chères collègues Bones. On m’avait fait confiance malgré tout.
Qui plus est, je dois dire que ces joues rouges sont pas mal. Je me demande ce que ça fera si je pousse plus loin. Je suis curieux. Des clients réguliers, bons payeurs et joli garçon, ça ne courrait pas les rues. Je ne parie jamais. Je sais où placer mes actions pour que ça me soit aventageux le plus possible.
Molinos de viento [Pv Arthur]
« Après si cela vous dérange vraiment, je peux aussi simplement vous offrir un verre. »
Pour un banquier, ce type était quand même vachement canon. Enfin, Arthur le trouvait beau, et cela, même avec son cache œil. Qu'avait-il bien pu lui arriver pour qu'il soit obligé de porter ce genre de chose ? À bien y réfléchir, ce truc lui donnait un charme mystérieux. Et cela poussait vraiment notre chevalier à vouloir en savoir plus sur cet homme.
Il sourit quand ce dernier appuya à son tour sa tête sur sa main.
« J'ai toujours des idées derrière la tête. Mais ce repas sera pour vous récompenser de votre bon travail. Parce que je n'ai aucun doute sur le fait que vous n'allez pas me décevoir. »
Le blond ne se mouillait pas trop en affirmant ça. Si monsieur Makri travaillait avec les Bones c'est qu'il devait bien bosser. Après tout sa ''famille'' n'acceptait pas n'importe qui. Surtout quand cette personne allait avoir entre ses mains l'argent du gang. Alors on va dire qu'il envisageait cette collaboration d'un très bon œil.
Et puis, même si leur échange avait été court pour le moment, Arthur avait un bon pressentiment.
« Pour être franc, je ne peux pas travailler avec quelqu'un que je n'aime pas. J'ai beau être professionnel, j'ai beaucoup de mal à supporter les gens qui ne me reviennent pas. Si cela avait été le cas avec vous, vous n'auriez même pas vu la couleur de mon argent. Alors simple banquier ou pas … Je pense qu'avec le temps nous deviendrons de bons amis. »
Il lui offrit un sourire sympathique. Arthur n'avait pas vraiment d'ami, il avait des connaissances, des employés, les autres chevalier … Mais des personnes proches de lui, avec qui il pouvait parler d'autre chose que de travail, il en avait peu … Et en ce moment, il n'en avait tout simplement pas … Qu'est-ce qu'il pouvait détester les humains et leur vie trop courte.
Mais là, il sentait très bien qu'il n'avait pas à faire à un humain, alors pourquoi pas se laisser aller à dépasser les bornes d'une simple relation professionnelle ?
Molinos de VientoJe me gratte le menton, un verre, ça se refuse peu, puis il y a une vielle tradition de trinquer. Ce qui évitait les éventuels soucis. Je me demande quel genre de verre il me proposerait. Peut-être un alcool de bon goût ? C’était une possibilité. Je laisse un rire m’échapper.
« En vrai, ça m’arrange, Je vous avoue voilà longtemps que je n’ai pas cuisiné pour quelqu’un. »
La dernière personne était Nora. Je ne sais pas ce qu’elle devient. Il penche la tête avant de prendre un nouveau un peu du vin dont il se sert avec prudence. Il devait garder le contrôle. Il fit néanmoins un sourire doux, étrange de sa part, personne de vivant ne l’avait vu. Pas même son aînée qui l’avait testé chez les Bones.
« Je vois, c’est un point que je peux comprendre en un sens. Même si on travaille pas toujours avec des personnes que l’on apprécie. Certains clients me reviennent pas, mais je suis toujours leur conseiller. Pour ce qui est de votre personne. Je pense que oui, on peut être amis. »
Je pose mon verre pour me lever et faire le tour de mon bureau. Je me mets à ses côtés avec un sourire qui semble ne pas vouloir se décoller de mon visage.
« J’espère de tout mon cœur qu’on pourra devenir vraiment proches. J’ai que peu de ce genre de relations... »
Je lui prends la main la caressant du bout des doigts, pas une autre baiser de main. Mais je fini par lui serrer avec douceur, sentir sa peau contre la mienne, même si pour ça, j’ai dû retiré mes gants blanc. Si douce malgré son métier. Il prenait soin de lui.
« Et ça me ferait très plaisir avec vous, même si je vais devoir à laisser tomber le vouvoiement, Arthur. »
Je m’installe sur le bord du bureau, les mains libre de leurs prison de tissus. Je suis peut-être un peu proche. Mais j’ai un bon ressenti en sa présence. Il ne me fera pas de coup comme d’autres, ceux qui restaient dans mes pensées, qui me conduisait à être parfois trop froid.
« Ah ben parfait. Donc le mois prochain, je vous emmènerais boire un verre ! »
Au final, il revenait sur un rendez-vous un peu plus conventionnel et cela rassura Arthur. Il n’avait pas envie qu’on se dise qu’il faisait des choses pas correctes avec son banquier.
Puis alors qu’ils parlèrent de leur relation avec les gens qu’ils côtoyaient, Arthur sourit, un peu trop bêtement, quand son interlocuteur exprima à son tour son envie de devenir ami avec lui.
« L’avantage avec mon métier, c’est qu’au final, je côtoie peu mes clients. Enfin, je ne traite qu’avec les gros revendeurs. Mais mes employés par contre, il faut que je les aime bien. Sinon, il dégage assez rapidement. »
Alors que leur conversation suivait son cours, le roux se leva pour venir s’installer près de lui. Vu que leur conversation avait glissé sur un terrain moins professionnel, cela n’étonna pas vraiment Arthur. Mais, ce qui le perturba fut quand ce dernier lui prit la main pour la lui caresser délicatement. C’était … gênant. Pas désagréable, ça non ! Mais très gênant. Personne ne faisait ce genre de geste avec lui. Surtout pas son banquier.
« Euh … oui moi aussi … »
Arthur se dit qu’il avait peut-être loupé quelque chose … Quand lui parlait d’ami, il pensait à un ami platonique. Comme toujours d'ailleurs. Mais là … cet homme lui signifiait-il qu’il souhaitait quelque chose de plus sérieux ? Ou il se faisait des idées tout seul ? Cela l’étonna d’autant plus d'avoir cette idée qui venait de s'imposer à son esprit. Lui, ne se faisait jamais d’idée sur ce genre de chose. Le sexe était quelque chose qui ne l’intéressait pas … Enfin sauf quand les sentiments venaient s’en mêler. Mais alors pourquoi ce type l’intéressait vraiment ? Et pourquoi dans un petit, tout petit coin de sa tête, l’idée qu’il avait peut-être lui aussi envie d’aller plus loin, germait.
Heureusement son verre de vin était là pour cacher son embarras alors que son esprit partait dans tous les sens. Il récupéra doucement sa main et prit son verre pour le vider cul-sec, se léchant les lèvres par réflexe pour être sûr de ne pas en avoir laissé échapper une goutte.
« Le tutoiement me va très bien, c’est pour cela que je voulais que vous m’appeliez Arthur. Et moi ? Je peux vous appeler Thalmos ? »
Molinos de VientoJe lui fais un sourire, j’avais un rendez-vous pour boire. C’était déjà un pas. Parler de notre travail avait ce côté enrichissant. Il voyait les choses d’une façon un peu innocente. J’ai vite appris à me faire une raison. Je n’aimerai pas certaines personne avec qui je travaille. Même quand j’étais commerçant. Je gardais cette main, comme si elle était précieuse. Plus que cet argent que je me pare. La main s’en va pour retourner à son propriétaire. Ah, je me sens un peu bizarre et ce n’était que l’alcool, je le sais. Je vérifie chaque bouteille. Je laisse l’homme boire gêné. Ça se voit bien.
« Je suppose vu notre prochaine proximité mon cher Arthur, tu peux me nommer Thalmos. »
Ce nom, je l’aimais bien, il était à la fois proche et loin de tout. J’aime bien savoir que ça veut juste rien dire. Que ce simple nom pouvait me représenter. Je pose mes mais sur mes jambes. Je suis là sur mon bureau. Et je dois dire que j’ai dépassé ce qu’un banquier ferait à un client. Je ne sais pas. Mais ce que je sais c’est que chaque geste, chaque mot avait été là parce qu’ils avaient voulu être là. J’avais eu peu d’amis comme d’amour. Je me suis piégé tout seul dans cette toile.
« Il serait dommage de mettre une barrière entre nous inutilement. Je vais avoir hâte d’être au mois prochain. De reboire avec toi. Je te laisserai choisir cette fois-là. »
Je lui laisse ce choix sachant que j’attendrai sûrement qu’il boive avant que j’en fasse de même. Parfois je me demande comment me débarrasser de cette peur qui me ronge à chaque fois que je porte quelque chose à mes lèvres. Et pourquoi les lèvres de cet homme me tentent-elles ? Je touche mes lèvres. Suis-je en manque ? Non. Je ne suis pas de la luxure. Ni de l’avarice. Je suis moi.
Mais dans quel délire il était tombé ? Non, impossible. Il ne pouvait pas éprouver quelque chose pour Thalmos en si peu de temps … C’était impossible.
Mais ce sourire … Tellement charmant …
« Je choisirais l’endroit idéal pour nous. J’ai déjà de bonnes idées. »
Pour avoir des idées, Arthur en avait plein, tout le temps, des bonnes comme des mauvaises. À voir sur laquelle des deux il allait tomber pour leur future rencontre.
Il regarda l’heure et soupira malgré lui.
« Je vais devoir y aller mon cher Thalmos. On se revoit très vite. »
Oh oui … ça il avait envie de le revoir. Même si c’était simplement pour lui dire bonjour et lui déposer un sac. Il ne voulait tout simplement pas que leur conversation se termine. Il n’avait pas envie de quitter cet instant coupé de la réalité …
Il rangea ses affaires dans son sac et sortie une petite boite de ce dernier.
« N’hésite pas à m’appeler …. Enfin … s’il y a le moindre souci avec l’argent. Que tu n’as évidemment pas encore. Mais je passerai demain…. Surement. Donc ... Enfin, voilà ma carte. »
Arthur déposa une carte de visite sur le bureau, les joues encore une fois rosis par sa maladresse verbale. Il s’approcha ensuite de son interlocuteur lui faisant tout naturellement la bise pour lui dire au revoir. Cela lui était venu comme ça, sans réfléchir. Il avait agi de manière absolument naturelle, alors que d’habitude il se contentait d’une poignée de main … Mais après tout, ils étaient amis maintenant, non ?
Il reprit ensuite une distance correcte, passant une de ses main dans ses cheveux et lui offrit un dernier sourire charmeur. Il tourna les talons pour partir d’un pas aussi vif que celui qui l’avait amené ici.
Molinos de VientoJe le regarde toujours avec ce sourire qui me ressemble pas tant que ça. Il avait des idées où aller pour notre prochain rendez-vous officiel. Je lui faisais confiance, aussi étrange que ça peut paraître.
Et voilà l’heure où il devait donc s’en aller. Pourquoi ça me fait si mal bon sang ? Il devait y aller, c’était normal. Je ne pouvais pas retenir comme le vent. Le vent fini toujours par aller où il a envie. Même si je le dirige, il finit la route qui lui plaît. Je prends cette carte. Comme si c’était une amulette rare en jade blanc. Je la tiens si fragile. Cet morceau de carton si simple. Si beau.
« Merci beaucoup Arthur. De me faire confiance. »
Il avait reçu un bisou sur sa joue. Plus habitué à ce genre de geste, je mets ma main sur cette joue, un peu surpris, mais souriant. Par tous les enfers, je suis niais. Je le regardais partir, alors la voix éraillée.
« Au revoir et à bientôt. »
Moins assuré à ce que j’avais l’habitude. Je me retrouvais seul dans mon bureau, une bouteille de vin entamée. Le reste de son odeur présente ici, dans mes bureaux. Même si je ressemble tout le vents pour me l’apporter, elle finira par disparaître. Je me remets siur mon siège avant de fermer mon œil valide. Écoutant mon cœur. Ah ces palpitations. Voilà bien longtemps qu’elles étaient pas venues. Mais je ne pouvais pas ressentir ça en si peu de temps ? Étais-ce cela le coup de foudre ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je pose ma tête sur le bureau, serrant ma main. J’aurai dû l’embrasser… Mais pourquoi je pense ça ? Bordel. Je ne peux pas être comme ça. Je sais me contrôler…