Let me add a little bit of spice ¤ Erina

Depuis que tu as réussi à coucher avec Eva, toute ta libido se débloque, explose. Elle a fait sauter le verrou, t’as libéré de ce poids qui commençait sérieusement à te peser, et tu as pu reprendre un peu de puissance. Maintenant, tu cherches à droite à gauche, tu sélectionnes des potentielles victimes, et tu attaques. Ton but : retrouver ta puissance, te préparer à son retour. Franchement, devoir baiser pour devenir le plus puissant possible, c’est la belle vie, vous ne trouvez pas ?

C’est ce dont il veut parler avec cette jolie antiquaire qu’il a croisé déjà la dernière fois. Il n’est pas directement entré dans son magasin : il a fallu préparer son approche, élaborer une stratégie, se préparer psychologiquement. Ce genre de choses qu’il n’avait pas besoin de faire avant Ange. Mais ça ne sert à rien de ressasser le passé : dans cette vie-là, il découvre l’anxiété, l’angoisse, les traumatismes. Et il faut qu’il apprenne à les gérer en conséquence.

La petite sonnette annonce son arrivée. Phobos s’est un tout petit peu mis sur son 31. Et franchement, il espère réussir à détourner assez rapidement la discussion pour obtenir un rencard. Ce serait le meilleur des scénarios possibles, en espérant que cette antiquaire soit ouverte d’esprit (et ailleurs aussi du coup, mais bref…)

Tu examines les babioles et cie, faisant en sorte d’avoir l’air un peu paumé dans l’espoir qu’elle vienne à ta rencontre pour savoir comment ça se passe, et si tu as besoin d’aide. Oui, tu as besoin d’aide, c’est vrai d’ailleurs. Mais pas pour acheter ces quelques merdes qui ne doivent pas valoir grand-chose. Tu n’es pas spécialement matérialiste, si cette femme n’était pas dans le magasin, tu n’y serais pas rentré de ton plein gré. Tu ne fais clairement pas partie de la clientèle qu’ils visent.

Attendre. Simplement attendre.

Lui donner du défi… Si tu avais pu lire ces quelques phrases, si tu avais pu avoir accès à ses pensées, je sais exactement ce que tu aurais dit. Ce n’est pas un objet que tu viens chercher en ces lieux, c’est elle. Après, si elle souhaite être considérée comme un objet, tu sauras le faire sans trop de difficulté aussi. Mais tu ne dois pas trop t’avancer. Pour l’instant, elle s’est approchée de toi. Elle a mordu à l’hameçon. Maintenant, il faut que tu joues correctement, que tu ne te grilles pas : « Bonjour ~ Je pense effectivement que vous pouvez m’aider. »

L’aider à assouvir ses pulsions qui semblent à cet instant précis être diriger contre elle. Tu es un être de luxure, de débauche. Tu es de ceux qui ne sont jamais pleinement rassasiés, tu es de ceux qui ont besoin de le faire vraiment régulièrement au risque de tomber dans des travers plus que monstrueux. Tu es un démon, dans toute son horreur, et dans tout ce qu’il est capable de faire d’atroce.

Tu caresses du bout des doigts un drôle d’objet, pour être tout à fait honnête, tu n’as aucune idée de ce que c’est. C’est assez drôle, ça a une forme étrange… Probablement un vase, un délire d’un artiste un peu fou qui a désespérément cherché de l’attention en créant un objet carrément moche. Mais c’est le jeu, tu sais qu’il finira par trouver acquéreur, certaines personnes sont aussi dérangées que l’artiste, et c’est tant mieux pour lui : « Je suis venu chercher quelque chose de spéciale, et j’aimerais savoir s’il est possible que nous nous entretenions à ce sujet en seul à seul. C’est un peu long à expliquer. »

Oh non, cela tient qu’en quelques mots. Tu espères simplement avoir davantage son attention si elle n’est pas réellement et pleinement dans son lieu de travail. A ce moment précis, tu la regardes enfin, et lui adresses un léger sourire. Ce genre de sourire qui veut tout dire, ce genre de sourire qui prouve clairement qu’il ne compte pas lui parler de son travail : « Et pour ça, je propose que nous nous voyons à la fin de votre service. Ce sera plus simple, pour ce genre de choses, il faut prendre son temps, réussir à cerner les envies de l’autre. »

Tu réalises que tu es un peu chelou. Mais de toute façon, ce genre d’approches, c’est ça passe ou ça casse. Soit tu vas paraitre pour un détraqué sexuel à ses yeux (et elle n’aura pas totalement tort), soit elle va jouer le jeu. C’est quitte ou double, et au moins elle ne te fera pas courir pour rien. Ou en tout cas, si elle le fait, ce sera consciemment.

Futée la petite. Tu ne peux retenir un sourire. Elle n’a eu besoin que d’une seule carte pour te pousser contre le mur. Échec et maths. C’est finement joué, sa stratégie et son sens du commerce sont aiguisés. Pour une humaine du moins. Elle n’a pas simplement pas conscience de la personne qui lui fait face, mais elle aura tout le temps de le découvrir après la fermeture de son magasin. Tu la laisses gagner, pour cette fois-ci. Puis, ça te fait toujours un cadeau de Noël à offrir à quelqu’un que tu n’apprécies pas spécialement.

Elle se penche légèrement, ton regard est naturellement attiré par un de ses nombreux arguments commerciaux. Il n’y a pas à dire, elle sait s’y prendre. Et bordel, parfois, tu te dis que le quotidien de ce genre de femmes ne doit vraiment pas être simple pour qu’elle en arrive à cet extrême-là pour vendre une babiole. Donner son corps. Finalement, elle se prostitue un peu là. C’est triste. Enfin, ça t’arrange, et ce n’est pas comme si tu es capable d’empathie. Tant que tu as ce que tu veux sur la finalité… Tu saisis cette immondice que tu t’apprêtes à acheter, regardes le prix. C’est que ce n’est pas donné en plus… Il y a donc un vrai trafic d’objets inutilement moches. “Bien. Je vais donc devenir le fier acquéreur de cette… chose. Et je ne manquerai pas de venir la chercher ce soir, après votre service, comme nous l’avons convenu.”

Tu te diriges donc en direction de la caisse. Bordel, tu as vraiment l’impression de te payer une pute, et si tu prends du recul sur la situation, ta fierté risquerait d’en prendre un coup. Tu préfères voir ça comme un jeu : elle a posé une carte, elle a bien joué, elle a gagné la bataille. C’est juste une excellente stratège : “Par carte, s’il vous plaît.” Tu la sors, et ce avec un petit papier. “Vous auriez un stylo ?”

A nouveau, tu jettes un coup d’œil à cette horreur que tu t’apprêtes à acheter. Tu espères vraiment que le jeu en vaut la chandelle parce qu’à l’instant où tu rentres ta carte dans le lecteur, tu doutes. Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir en faire ? Comment faire pour ne pas voir cette horreur comme un échec ? Comme tu l’as déjà dit, ce n’est qu’un jeu. Elle a posé une carte, elle a gagné. Et toi, tu es bon joueur, tu n’es pas mauvais perdant alors tu fais ce que tu as promis de faire. Ok. Mais si tout cela n’est qu’un bon jeu de commerçant ? Tu n’as aucune assurance qu’elle te suivra lorsque tu viendras récupérer cette atrocité… Et oui, tu comptes faire absolument tous les synonymes du dictionnaire pour la décrire. Du moment que c’est péjoratif, tu estimes que ça décrit cette immondice assez bien.

Paiement accepté.

Tu maudis ta banque à ce moment précis. En même temps, il n’y avait aucune raison que le paiement soit refusé, mais tu ne sais pas, tu t’es soudainement mis à prier tous les dieux pouvant exister dans l’espoir que ton plafond carte descende de manière drastique et que ce paiement ne passe pas.

Mais évidemment, il est passé.

Tu sors la carte du lecteur, saisis enfin le petit papier et y écris ton prénom et ton numéro. Là-dessus, tu sais que tu es prévisible, mais : « Comme ça, vous avez de quoi me contacter si je viens à oublier de venir chercher cette… magnifique chose. » Ton un poil ironique, juste ce qu’il faut pour qu’elle comprenne que tu ne te fous pas de sa gueule non plus. Tu lui tends le bout de papier : « J’espère que vous tiendrez votre part du contrat ~ »

Contrat. Tu n’y as pas vraiment pensé plus tôt. Mais ce serait une jolie revanche que celle de lui prendre son âme en échange… C’est équitable ! Tu verras lors de la soirée si une brèche se créait, si tu peux saisir une opportunité.
Après tout, elle t’a vraiment vendu quelque chose d’atrocement laid, elle va devoir en payer le prix fort ~